Les Lettres Romanes
Volume 65, Issue 3-4, 2011
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Mondialisation et mondialité de l’oeuvre de Borges. Une leçon littéraire pour le présent
show More to view fulltext, buy and share links for:Mondialisation et mondialité de l’oeuvre de Borges. Une leçon littéraire pour le présent show Less to hide fulltext, buy and share links for: Mondialisation et mondialité de l’oeuvre de Borges. Une leçon littéraire pour le présentBy: Jean Bessière
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La Méditerranée comme paradigme de l’Europe chez Borges
show More to view fulltext, buy and share links for:La Méditerranée comme paradigme de l’Europe chez Borges show Less to hide fulltext, buy and share links for: La Méditerranée comme paradigme de l’Europe chez BorgesBy: Erica DuranteAbstractÀ travers Borges, il peut être lu une pensée de l’Europe, indissociable d’une contextualisation at large de la littérature. En effet, en dernière instance, la Méditerranée s’interprète, chez l’auteur argentin, dans les termes d’une appropriation purement intellectuelle, qui vient dessiner simultanément une appréhension de l’Europe et une poétique, inextricablement liées pour la raison même qu’une telle appropriation les formule à l’identique. Il est ainsi dit le bassin méditerranéen comme un tout protéiforme, capable par là même d’englober les éléments de culture les plus hétéroclites, et en ce sens de figurer exemplairement l’esprit-monde. Penser l’Europe revient donc ultimement pour Borges à la décentraliser et à participer d’un procès de mondialisation de la littérature.
AbstractThrough Borges, one can read a reflection on Europe, inseparable from a broad contextualization of the literature. Indeed, the Argentinean author ultimately interprets the Mediterranean in terms of a purely intellectual appropriation, which simultaneously depicts an apprehension of Europe and a poetic, inextricably linked precisely because such an appropriation expresses them in the same way. The Mediterranean basin is thus expressed as a protean whole, thereby able to encompass even the most heterogeneous cultural elements, and in this sense to depict in an exemplary fashion the spirit world. Reflections on Europe ultimately bring Borges to decentralize the latter, as well as to take part in the globalization of literature.
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Borges y el budismo: Una Infancia entre orientalistas europeos
show More to view fulltext, buy and share links for:Borges y el budismo: Una Infancia entre orientalistas europeos show Less to hide fulltext, buy and share links for: Borges y el budismo: Una Infancia entre orientalistas europeosBy: Sonia BetancortAbstractL´article étudie les rapports intellectuels et imaginatifs entre l’enfance de Jorge Luis Borges et le bouddhisme. Grâce au livre de Sir Arnold Edwin sur la vie de Bouddha, La Lumière de l’Asie (1879), et à celui d’Oscar Wilde The Happy Prince (1888) que Borges traduit en 1910 dans le journal uruguayen El Pais, cette contribution tente de montrer que l’esprit du jeune Borges s’est imprégné des connaissances des mythologies bouddhistes.
AbstractThe article describes the intellectual and imaginative connections between Jorge Luis Borges’ childhood and Buddhism. Through the famous book about Buddha’s life by sir Edwin Arnold, Light of Asia (1879) and the fascinating story by Oscar Wilde, “The Happy Prince” (1888) which Borges translated in 1910 for the Uruguayan newspaper El País, this paper demonstrates that the young Borges was gaining knowledge of Buddhist mythologies since his first readings and writing exercises.
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Borges réécrit Apollinaire, ou la genèse d’une appropriation
show More to view fulltext, buy and share links for:Borges réécrit Apollinaire, ou la genèse d’une appropriation show Less to hide fulltext, buy and share links for: Borges réécrit Apollinaire, ou la genèse d’une appropriationBy: Ilse LogieAbstractIl est de tous connu qu’une des façons dont Borges s’approprie la littérature étrangère (aussi bien européenne qu’américaine) est par le biais de la traduction conçue comme réécriture irrévérencieuse : pensons seulement à l’hypothèse lancée par Alan Pauls selon laquelle la traduction serait le grand modèle de la pratique borgésienne (Helft et Pauls 2000, p. 210).
Des chercheurs comme Efraín Kristal (2002), Patricia Willson (2004) ou Sergio Waisman (2005) ont présenté Borges comme quelqu’un qui effectuait des traductions selon des critères qui obéissaient à son propre projet d’écriture, qui était parfaitement conscient de la fonction fondamentale de recréation et de transgression que cette activité accomplit dans le tissu culturel. Cette interprétation se situe, bien évidemment, dans le prolongement de la mise en doute des concepts d’auteur et d’origine qui caractérise la pensée littéraire de l’écrivain argentin.
Dans mon article, je me propose d’étudier en détail la traduction faite par Borges du « Matelot d’Amsterdam » de Guillaume Apollinaire (L’Hérésiarque et Cie, 1910) et de commenter les traces laissées par le texte source dans son propre récit « Emma Zunz » (El Aleph, 1949). À partir de cet exemple concret, brièvement introduit par Efraín Kristal (2002, pp. 111-113), j’essaierai de déterminer dans quelle mesure le travail de traduction de Borges, au sens théorique et pratique du terme, a constitué le point de départ de quelque chose de nouveau.
Bien que sans aucun doute Borges attribuait à la traduction un rôle qui allait bien au-delà d’une simple transposition d’un système linguistique à un autre, il faut se méfier également de ce qui risque de devenir un lieu commun de la critique – lieu commun qui a d’ailleurs déjà suscité des réactions, par exemple de la part de Marietta Gargatagli. En définissant clairement les intentions qui se trouvent à l’origine de la stratégie de traduction et de réécriture dans un cas concret, j’espère pouvoir contribuer à éclairer la relation entre l’œuvre de Borges et la littérature occidentale.
AbstractIt is well known that one of the ways in which Borges appropriates foreign literature (European as well as American) is by translating it, which means that he rewrites it in an irreverential way : Alan Pauls has argued that translation can be considered as the central component of Borges’s work (Helft and Pauls 2000, p. 210).
Researchers such as Efraín Kristal (2002), Patricia Willson (2004) or Sergio Waisman (2005) have portrayed Borges as someone who performed his translations according to the major principles underlying his own literary project, and who was very much aware of the important role recreation and transgression were fulfilling in the cultural field. This interpretation has clear affinities with Borges’s views on authorship and originality, two concepts he challenged.
My paper will deal with the translation made by Borges of “Le Matelot d’Amsterdam,” an original story by Guillaume Apollinaire (L’Hérésiarque et Cie, 1910). I will focus on the traces left by the source text in Borges’s own story “Emma Zunz” (El Aleph, 1949). This example, briefly mentioned in Efraín Kristal’s study (2002, pp. 111-113), offers the opportunity to determine to what extent Borges’s translation activity, in both a theoretical and a practical sense, has been the point of departure for newness.
Though without doubt Borges was convinced that translation plays a role that goes beyond the mere transposition from one language system into another, we also should warn against what is becoming a commonplace in literary criticism, against which some researchers (Marietta Gargatagli, for instance) have already reacted. By defining the aims at the origin of the translation strategy in one particular case, I hope to clarify the relationship between Borges and Western literature.
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Le mythe et la réalité : Le Prix International des Éditeurs et la réception de l’œuvre de Jorge Luis Borges
show More to view fulltext, buy and share links for:Le mythe et la réalité : Le Prix International des Éditeurs et la réception de l’œuvre de Jorge Luis Borges show Less to hide fulltext, buy and share links for: Le mythe et la réalité : Le Prix International des Éditeurs et la réception de l’œuvre de Jorge Luis BorgesAuthors: Brigitte Adriaensen and Maarten SteenmeijerAbstractOn assume généralement que le Prix International des Éditeurs, reçu par Jorge Luis Borges en 1961, a ouvert les voies vers la célébrité internationale de l’écrivain argentin. Sans aucun doute, ce prix littéraire a constitué un facteur important dans la consécration de Borges dans la république mondiale des lettres. N’empêche que d’autres facteurs ont joué un rôle également crucial dans ce processus. Cette étude nous amène à traiter de la question des prix littéraires avec davantage de nuances, mais également à conclure que ceux-ci devraient être examinés par rapport à la dynamique culturelle spécifique dans laquelle ils fonctionnent.
AbstractIt is generally assumed that the Prix International des Éditeurs Jorge Luis Borges received in 1961 catapulted him to international fame. Without a doubt, this literary prize was an important factor in the building of Borges’ prestige in the world republic of letters. Other factors, however, were also relevant in this process. This finding not only calls for a more nuanced view of literary prizes, but also to the conclusion that literary prizes should be studied within the dynamics of their context.
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Borges en Muñoz Molina : Borges romancier ?
show More to view fulltext, buy and share links for:Borges en Muñoz Molina : Borges romancier ? show Less to hide fulltext, buy and share links for: Borges en Muñoz Molina : Borges romancier ?By: Robin LefereAbstractL’œuvre d’A. Muñoz Molina établit avec celle de Borges des relations multiples, qui illustrent tous les aspects de la transtextualité: depuis l’intertextualité et la métatextualité jusqu’à une remarquable hypertextualité. Ainsi, l’adoption de thèmes et motifs borgésiens, parfois retravaillés dans le cadre d’une trame, de structures et même d’idées borgésiennes, pose la question du sens de cette réécriture, en même temps qu’elle semble donner corps à l’hypothèse d’un Borges romancier.
AbstractMuñoz Molina builds up a manyfold relation to Borges’ work, which illustrates all aspects of transtextuality: from intertextuality and metatextuality to a remarkable hypertextuality. The adoption of Borges’ themes and patterns, sometimes reworked in a plot structured and conceived in a borgesian way, raises the question of the sense of this rewriting as well as it tends to give ground to the hypothesis of a borgesian novelist.
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Bibliotecas de escritores: las fluctuaciones del método. La biblioteca personal de Borges como aporte genético y teoría en sí
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AbstractThere is no better representation of the ties developed between Borges and European literature than his personal library. The latter in fact allows us to view not only the authors, texts, and languages of the continent dearest to Borges, but also the tête-à-tête which, through the marginalia and numerous reading marks, was established between the writer and each book, as well as among the various books he acquired, owned and preserved in this place of reading and literary creation. Apprehension of this library forms part of a particular field of study, or that of writers’ libraries, situated at the intersects of modern philolog y, genetic criticism, literary creation, and studies of reading reception and history. Beyond a description of reading facts, this article demonstrates how Borges’s personal library - by means of its exemplarity - questions and modifies analysis protocol, critical methodology, and the theoretical framework that traditionally defines the study of writers’ libraries.
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Vincenzo Monti traducteur de Voltaire : La Pulcella d’Orléans
show More to view fulltext, buy and share links for:Vincenzo Monti traducteur de Voltaire : La Pulcella d’Orléans show Less to hide fulltext, buy and share links for: Vincenzo Monti traducteur de Voltaire : La Pulcella d’OrléansBy: Laura FaciniAbstractCette étude est une analyse métrique et stylistique de La Pulcella d’Orléans de Vincenzo Monti – traduction-réécriture du poème homonyme de Voltaire La Pucelle d’Orléans –- considérée comme une version autonome, étant donné le choix particulier de réduire la composante philosophique et idéologique d’origine, ainsi que de mettre en relation le modèle avec une littérature italienne spécifique, principalement par l’adoption d’une grille strophique fortement marquée (l’ottava rima).
De plus, avec sa traduction, l’auteur a voulu mettre l’accent sur les aspects les plus amusants et provocateurs de l’histoire de Jeanne d’Arc, afin d’obtenir une grande expérimentation au niveau de la langue, de la métrique et de la syntaxe.
D’après l’analyse stylistique d’un petit passage du poème dans les deux versions, surgit une modalité très intéressante et unique de la réécriture de Monti, qui concerne l’utilisation soit de l’endecasillabo, soit de l’ottava, soit du vocabulaire du texte.
AbstractThis study is a metrical and stylistic analysis of La Pulcella Orleans by Vincenzo Monti – translation and rewriting of the homonymous poem by Voltaire La Pucelle d’Orléans – considered as an autonomous version, especially due to the choice to reduce the philosophical and ideological component of the origin, and to relate the model with a specific Italian literature, mainly by adopting a strongly marked strophic grid (the ottava rima).
In addition to translating the work, the author wanted to focus on the most amusing and provocative aspects of the story of Joan of Arc, with the purpose of a large experimentation at the level of the language, the metrics and the syntax.
Upon a stylistic analysis of a short passage from the poem in both versions, a very interesting and unique modality of the Monti’s rewriting emerges, which concerns the use of the endecasillabo, the ottava and the vocabulary of the text.
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Le faux dans le réel : Mac Orlan et ses poèmes en prose de Boutiques
show More to view fulltext, buy and share links for:Le faux dans le réel : Mac Orlan et ses poèmes en prose de Boutiques show Less to hide fulltext, buy and share links for: Le faux dans le réel : Mac Orlan et ses poèmes en prose de BoutiquesBy: Stephen SteeleAbstractAu-delà de l’aspect documentaire déjà relevé du recueil de 1925 de Pierre Mac Orlan, Boutiques, avec ses petits commerces du Paris populaire, se pose la question de la présence du faux dans le réel pour ces poèmes en prose. Le faux peut toucher l’identité, le langage, la classe sociale, l’amour, le décor, et les objets du quotidien comme le pantalon « laissé-pour-compte » porté trop grand par le tailleur. Avec le poème « Enseignes », le cinéma et la photographie trouvent aussi leur place dans la question d’un faux réel et se disputent la position la plus haute dans la production moderne de l’image. S’ajoutent à l’analyse des poèmes en prose les illustrations de l’édition originale de Boutiques, par Lucien Boucher, qui accentuent par endroits le faux exprimé dans les mots.
AbstractBeyond the documentary aspect, remarked in previous studies, of the 1925 collection of prose poems by Pierre Mac Orlan, Boutiques, on commercial life in popular quarters of Paris, is the question of a false and its place in the real. The false appears in identity, language, social class, love, storefronts and everyday objects, such as the unpaid “laissé-pour-compte” trousers that have become baggy pants on the tailor. Cinema and photography dispute superiority in the production of images in the poem “Enseignes”, where the modern real and false converge. The discussion of the prose poems includes Lucien Boucher’s illustrations from the first edition of Boutiques, which accentuate, at times, the false expressed in the poems.
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I romanzi collettivi de «I Dieci» negli anni Venti: fra la fine dell’avanguardia futurista e l’anticipazione del postmoderno
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AbstractThe group called «I Dieci» – composed by Marinetti, Bontempelli, Zuccoli, Martini and others writers – published in 1928 Il Novissimo Segretario Galante (Roma, Sapientia-Edizioni dei Dieci) and in 1929 Lo Zar non è morto (ibidem). The first book is an anthology of love and erotic letters and it scandalized Italian lectors. The second one is an anti-utopist science- fiction novel where the Fascist intelligence finds the Tsar hidden in China and helps him to destroy the Russian Communist. The analysis of two novels shows the conception of “engagement” during the Fascist period and it can approach the problem of the “collective writing”. The novels show some elements of “Fascism” Futurism, but they have also some elements which will be founded in Post-modern works.
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Affirmation du roman noir sarde : regards sur l’oeuvre romanesque de Giorgio Todde
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AbstractThe detective novel appeared in Sardinia later than in the rest of Italy but since the early 1990s it has become quite a popular genre in the literature in Italian produced on the island. Since 2001 Giorgio Todde is one of the most original representatives of such a literature: his unbridled fancy has created a number of works in the two narrative fields of the historical novel (a series of five stories set in Sardinia at the end of the 19th century and focused on the figure of a very atypical detective: the embalmer Efisio Marini), and the noir genre represented by a series of timeless and surrealistic stories. The fictional world of Todde, although typically Sardinian, is not represented by the traditional modes of Sardinian literature: its originality lies in Todde’s absolutely conscious use of the clichés that have nurtured for a long time the collective imaginary. Todde’s use of stereotypes which give a negative representation of Sardinian people is quite astonishing if we put it in the context of the efforts that contemporary Sardinian writers are making in order to delocalize their plots and open their fictional world to themes which go beyond self-referentiality. Todde’s hyperbolic treatment of these cliches makes his novels confusing and thus fascinating for the readers : his stories offer a distorted image of Sardinia’s society and environment which is openly a surrealistic caricature.
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Les Livres
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Notes bibliographiques
show More to view fulltext, buy and share links for:Notes bibliographiques show Less to hide fulltext, buy and share links for: Notes bibliographiquesAbstractCorrespondance (Jean-Marie Hannick), 573 - Théophile de Viau (Michel Brix), 574 - André du Bouchet (Régis Lefort), 575
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Back Matter ("Tables du tome Soixante-cinq 2011", "Index des noms")
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