Le Moyen Français
Revue d'études linguistiques et littéraires fondée par Giuseppe di Stefano
Volume 62, Issue 1, 2008
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La joie dans la peine au XVe siècle: du paradoxe à la sublimation
show More to view fulltext, buy and share links for:La joie dans la peine au XVe siècle: du paradoxe à la sublimation show Less to hide fulltext, buy and share links for: La joie dans la peine au XVe siècle: du paradoxe à la sublimationBy: Florence BouchetAbstractThese two feelings normally incompatible, joy and sorrow, may nevertheless combine. What seems to be a paradox is rooted in the Bible and in stoicism. In fifteenthcentury literature, joy and sorrow may combine in two ways: joy as mere couverture (concealment) of sorrow; joy more subtly gained over sorrow. This analysis brings together various authors, especially Christine de Pizan, Alain Chartier, and Charles d'Orléans. The kind of symbiosis between joy and sorrow which emerges from the texts connects with melancholy, a typical fifteenth-century mood; it also sketches a more timeless wisdom.
AbstractLa joie et la peine, sentiments a priori incompatibles, peuvent pourtant se conjoindre. Cet apparent paradoxe trouve un ancrage ancien, dans la Bible et chez les Stoïciens. Deux modes d'association de la joie et de la peine peuvent être distingués dans la littérature du XVe siècle: la joie comme simple couverture de la peine; la joie plus subtilement conquise sur la peine. Divers auteurs sont confrontés, en particulier Christine de Pizan, Alain Chartier et Charles d'Orléans. L'espèce de symbiose de la joie et de la peine qui se fait jour dans les textes rejoint une posture thymique caractéristique du XVe siècle, la mélancolie; elle esquisse aussi une sagesse plus intemporelle.
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Un petit traité de syntaxe latine en français: le manuscrit London, B.L., Add. 10352 (XVe siècle)
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AbstractIl s’agit de l’étude et édition d’un bref traité de morpho-syntaxe latine, transmis par le ms. Londres, B.L., Add. 10352. Manuel destiné à des élèves ayant déjà appris l’Ars minor de Donat, ce texte anonyme organisé par questions/réponses aborde trois sujets: construction de la phrase latine, régime, accord. Son intérêt réside entre autres dans la terminologie adoptée (premières attestations et/ou acceptions techniques).
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Les Mythologies d’Othon de Grandson
show More to view fulltext, buy and share links for:Les Mythologies d’Othon de Grandson show Less to hide fulltext, buy and share links for: Les Mythologies d’Othon de GrandsonBy: Alain CorbellariAbstractOn commence enfin à se rendre compte qu’Othon de Grandson est l’un des plus grands poètes du XIVe siècle1. S’ils avaient permis de réévaluer de manière décisive la poésie des trouvères et des troubadours, les travaux de Guiette, Dragonetti et Zumthor sur la poésie formelle médiévale étaient en effet loin d’avoir eu la même influence bénéfique sur la production lyrique de la fin du Moyen Âge. On se souvient de la distinction faite par Guiette entre une poésie «formelle», qui réinvente perpétuellement ses règles, et une poésie «formaliste», qui se contente de remplir des formes fixées d’avance. Cela revenait à condamner tous les poètes des XIVe et XVe siècles qui n’auraient pas rehaussé par des inventions plus personnelles le manque, inhérent à leur temps, de ce que Guiette appelle la «sensibilité formelle2 ». Villon et Charles d’Orléans étant d’emblée sauvés par leur éclatante originalité, les rhétoriqueurs furent récupérés par Zumthor dans le giron d’un formalisme réinventé; puis vint le tour de Machaut, d’Alain Chartier, de Christine de Pizan et d’Eustache Deschamps qui chacuns et chacune pouvaient prétendre attirer notre attention par des traits de contenu originaux.
AbstractL’oeuvre d’Othon de Grandson, qui fait aujourd’hui l’objet d’une réévaluation globale, met à contribution différents types de mythologies. Sans parler du “mythe personnel” de notre auteur, mort pour avoir voulu défendre son honneur chevaleresque, on observera que les allusions à la mythologie littéraire du temps, ainsi qu’à la mythologie classique, si elles sont relativement discrètes, se trouvent pour la plupart concentrées dans un groupe de poèmes situé à la fin du manuscrit dit de Neuchâtel, série où intervient en outre à plusieurs reprises un je lyrique féminin qui permet à Othon de remettre en question les conventions du mythe amoureux de son temps en interrogeant non, comme le fera quelques décennies plus tard Alain Chartier, l’engagement de la femme, mais celui de l’homme dans le jeu courtois traditionnel.
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L’héritage des d’Haffrengues: pistes pour une histoire de l’historiographie urbaine dans les Pays-Bas méridionaux, 15e-18e siècles
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AbstractLa culture du duché Valois et Habsbourg de Bourgogne se caractérise par l’importance de sa production historiographique. Cependant, si les chroniques des indiciares et les mémoires des hommes de cour sont bien connues, elles cachent un étrange vide: la quasi-absence d’historiographie urbaine. Le fait est d’autant plus étonnant que les cités bourguignonnes revendiquent fortement leur identité. Nous souhaiterions tenter de comprendre les raisons de cette absence et d’explorer les étapes d’une histoire de l’historiographie urbaine dans les Pays-Bas méridionaux du 15e au 19e siècle. L’étude de manuscrits jusqu’ici inconnus servira de fondement à cette enquête. Du 16e au 18e siècle, une dynastie de bourgeois de Saint-Omer, les d’Haffrengues, a en effet produit des recueils. Ils disent l’accès d’une famille au pouvoir; ils montrent les voies que peut suivre une écriture de l’histoire, en dialogue avec la cour et les textes d’actualité. De copies en copies, les textes en moyen français prennent figure d’origine pour l’identité d’une famille et, peut-être, d’une «nation».
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Le Pro Marcello de Cicéron en France au XVe siècle: le ms. La Haye, KB, 76 F 26
show More to view fulltext, buy and share links for:Le Pro Marcello de Cicéron en France au XVe siècle: le ms. La Haye, KB, 76 F 26 show Less to hide fulltext, buy and share links for: Le Pro Marcello de Cicéron en France au XVe siècle: le ms. La Haye, KB, 76 F 26By: Stefania MarzanoAbstractCicero’s brilliant speech of thanks to Caesar for his clemency towards Marcus Marcellus which he delivered before the Senate in 51 B.C. was translated in French in the 15th century and has reached us anonymously in a presumably unique manuscript: The Hague, KB, ms. 76 F 26, a collection of translations of both Classic and Italian Humanists’ texts that can be dated around the end of the century (1480-1490). It seems however that the Latin original of the Oraison pour Marcellus circulated in France as early as the beginning of the century: in fact, both manuscripts Paris, BnF, lat. 7789 and its known copy Milan, B. Trivulz., 693 keep the Oratio pro Marcello in the first part of Laurent de Premierfait’s bilingual translation of the De senectute. It is indeed a gloss reminiscent of a passage from the Pro Marcello that sparked this investigation: did Laurent de Premierfait, well-known translator of Boccaccio and Cicero, know Cicero’s speech? Could he be responsible for its inclusion with the apparently autograph edition of his Livre de vieillesse? Though this study may allow for a clearer understanding of the relationship between the latin Pro Marcello and its subsequent French translation, by means of the findings of the textual collatio, its essential goal is to provide scholars with an important and yet unpublished text for the history of French culture. The entirely uninvestigated aspect of this text therefore adds to the intrigue of the political feud between Caesarians and Pompeians which is at the core of the Oratio, and which is somewhat evocative of another internecine conflict at the beginning of the 15th century, at the court of Charles VI ...
AbstractLe célèbre discours que Cicéron prononce devant le Sénat de Rome en 51 av. J.-C. pour remercier César de la grâce accordée à Marcus Marcellus a été traduit en français, au XVe siècle, et nous est parvenu dans un recueil de traductions de textes classiques et d’humanistes italiens daté de la fin du siècle (1480-1490): il s’agit de l’anonyme Oraison pour Marcellus du ms. La Haye, KB, 76 F 26. Or, l’original latin semble avoir circulé en France dès le début du siècle: les mss. Paris, BNF, lat. 7789 et sa copie Milan, B. Trivulz., 693 nous conservent effectivement le texte de l’Oratio pro Marcello, relié en première partie de la traduction bilingue du De senectute par Laurent de Premierfait. Par ailleurs, à l’origine de l’enquête se trouve une glose du célèbre traducteur de Boccace et de Cicéron qui semble être extraite du Pro Marcello. Laurent de Premierfait a-t-il connu l’oraison cicéronienne? Serait-il donc à l’origine de sa mise en recueil avec l’édition bilingue vraisemblablement autographe de son Livre de vieillesse? L’enquête, si elle permet peut-être, grâce au travail de collatio dont elle rend compte, d’élucider le rapport qui existe entre le Pro Marcello latin et la traduction française, aspire d’abord à savoir être utile en mettant à la disposition des chercheurs un texte d’intérêt incontestable pour l’histoire de la culture française, et à ce jour inédit. Cela s’ajoute au caractère déjà captivant d’un texte dont «l’intrigue» latente – soit la lutte que se livrent Césariens et Pompéiens à l’époque même où Cicéron prononce ce discours de réconciliation à la louange de César qui vient au fil des siècles à s’intituler Oratio pro Marcello – n’est pas sans rappeler un certain climat politique fratricide du début du XVe siècle, à la cour de Charles VI ...
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François Villon, nouvel Énée? De l’ouverture à la clôture de l’Épître à Marie d'Orléans
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AbstractL’Épître à Marie d’Orléans, souvent jugée indigne de la plume de François Villon, lui a pourtant ouvert les portes du château de Blois. Le poète parisien a su instaurer un dialogue avec le duc en utilisant la célébration de la jeune princesse pour inciter le père à s’interroger sur les mécanismes et les limites de la laudatio. Il commence par se poser en Virgile des temps modernes, jouant la carte de la conformité, puis passe, dans la Double ballade, à un discours intéressé où s’effrite l’autorité à peine conquise pour clore l’Épître avec une parodie héroïque. Quand Villon qualifie Marie de «noble Didon», il prend le masque d’Énée arrivant, fugitif, à Carthage. Charles d’Orléans aura d’autant plus goûté une posture teintée d’auto-dérision que le procédé ne lui est pas étranger. Le prince aura également apprécié la finesse avec laquelle son hôte suggère, sous le voile de la louange et de l’érudition, qu’il n’est que de passage à Blois, qu’il ne saurait, en fin de compte, être un bon poète de cour. Par les jeux de l’intertextualité, l’utilisation aussi de différents registres, l’Épître se révèle susceptible de lectures plurielles: Villon s’adresse à un cercle d’amateurs.
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Déplaisir de la cour et joie du champ de bataille dans le Jouvencel de Jean de Bueil
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AbstractS'ouvrant sur le motif de la reverdie et l'évocation de l'Annonciation, le Jouvencel de Jean de Bueil se réapproprie une valeur essentielle de la littérature courtoise: la joie. Il la détourne cependant en substituant la joie de la guerre à la joie de la cour.
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