L’Université de Médecine de Montpellier et son rayonnement (XIIIe-XVe siècles)
Actes du colloque international de Montpellier organisé par le Centre historique de recherches et d’études médiévales sur la Méditerranée occidentale (Université Paul Valéry - Montpellier III), 17-19 mai 2001
Abstract
Fréquenté par des étudiants venus de tous les pays, recrutant des maîtres eux-mêmes d’origines diverses, le studium de Montpellier s’est imposé dès le xiii e siècle comme l’un des grands centres européens des études médicales, formant des praticiens compétents, assurés, après y avoir conquis leurs grades, d’accomplir des carrières brillantes, du moins pour la plupart d’entre eux, fondées sur le prestige intellectuel, la considération sociale et l’aisance financière.
Dès le xiii e siècle, l’Université de médecine a été dotée de statuts. Elle a pu dès lors développer la formation des futurs praticiens sur des bases institutionnelles solides, attirant vers elle des professeurs renommés, tels Bernard de Gordon, Gérard de Solo, Arnaud de Villeneuve, Guy de Chauliac, Jean de Tournemire.
L’élaboration du savoir médical, outre le recours classique aux auctoritates antiques et arabes, s’est également souciée d’intégrer, à Montpellier, l’apport des disciplines voisines, telles la chirurgie et l’astrologie. Parmi les pathologies, les maladies de l’œil et la lèpre ont fait l’objet d’une attention particulière, tandis que les thérapeutiques, mettant en œuvre notamment les régimes de santé et intégrant la médecine montpelliéraine dans le cadre des pratiques universelles, ont pu harmonieusement combiner l’expérience et la réflexion savante. Forte de sa renommée et du rayonnement de son enseignement, la médecine montpelliéraine a ainsi construit une pensée dont les manuscrits conservés témoignent de la diffusion et illustrent l’influence que Montpellier, en ce domaine comme en d’autres, a exercée en Europe à la fin du Moyen Age.