Hugues de Saint-Victor et son Ecole
Introduction, choix de texte, traduction et commentaire
Abstract
« En ce temps-là maìtre Guillaume de Champeaux, qui était archidiacre de Paris, homme instruit et religieux, prit l'habit des chanoines réguliers avec certains de ses disciples hors des limites de la ville de Paris, en un lieu où il y avait une chapelle dédiée à saint Victor martyr et il commença à batir un monastère de clercs. Après que Guillaume ait été nommé à l'éveché de Chalons, le vénérable Gilduin, son disciple, devint le premier abbé. Sous son gouvernement, beaucoup de clercs nobles, instruits tant dans les lettres profanes que divines, se dirigèrent vers ce lieu pour y vivre, parmi lesquels maìtre Hugues fleurit tout particulièrement, tant dans la science des lettres que dans une humble vie religieuse. Il écrivit de nombreux livres qu'il n'y a pas lieu d'énumérer, tant ils sont répandus ». Rien n'est à retoucher dans ces lignes par lesquelles le chroniqueur précis qu'est Robert de Torigny décrivait les origines de Saint-Victor et présentait l'artisan majeur de la renommée de cette abbaye qui fut aussi une école: centre d'enseignement, et parmi les plus fameux du XIIe siècle; école de pensée que distingue une ambiance intellectuelle et spirituelle spécifique; école de vie intérieure, où les exercices spirituels donnent à l'expérience religieuse de s'épanouir. Hugues de Saint-Victor a doté cette École de Saint-Victor de sa physionomie propre. C'est à la personnalité du Maìtre età l'atmosphère qu'il a su créer qu'on a voulu ici introduire.