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La décision de Pie VII de révoquer en 1801 plusieurs dizaines d’évêques d’un seul trait de plume est totalement singulière. Jamais un pape n’avait pris une telle mesure et, jusqu’à ce jour, aucun des successeurs de Pie VII ne l’a réitérée. Il faut dire que le pape a agi dans des conditions très particulières.

Cet ouvrage propose au lecteur de revivre les heures à la fois tragiques et grandioses qui ont mené à cette décision unique. Cette étude captivante s’appuie sur un grand nombre d’archives dont certaines sont publiées ici pour la première fois. Elles redonnent vie aux acteurs de l’époque. Au fil des pages, le lecteur sera le témoin privilégié des passions, des affrontements, de la qualité aussi, de ces hommes qui ont forgé le destin de la France religieuse pour leur siècle.

Pie VII, en destituant les évêques français, a tracé un chemin juridique pour l’utilisation de l’instrument de la révocation, redécouvert sous Jean-Paul II et utilisé depuis à une dizaine de reprises par ses successeurs. L’auteur, sur le fondement de l’expérience de Pie VII, propose de réserver la révocation aux cas où l’évêque, sans faute de sa part, ne pourrait plus gouverner sans dommage son diocèse. Il suggère également quelques idées pour garantir qu’elle soit un instrument au service de la justice.

17 septembre 1946 : devant les membres de la 29e congrégation générale des Jésuites, Pie XII évoque la « nouvelle théologie », qui vise – du moins d’aucuns le croient – en particulier les maisons de formation des jésuites français.  Cela ne manque pas d’alarmer les autorités de l’Ordre, à commencer par le P. Jean-Baptiste Janssens, nouveau général.  Face à l’agitation que suscitent les débats à propos de cette « nouvelle théologie », le 25 janvier 1949, Janssens nomme un visiteur, le P. Édouard Dhanis, professeur au scolasticat des jésuites belges, chargé d’examiner le contenu de l’enseignement dispensé dans les scolasticats français.  Le 4 octobre 1949, Dhanis remet son rapport au Général : il pointe ce qu’il considère comme des défaillances graves par rapport à la scolastique officielle.  Cette expertise sera rapidement suivie de mesures sévères prises par Janssens : notamment, plusieurs professeurs sont relevés de leur enseignement ou soumis à un contrôle strict dans leurs publications, en particulier à Fourvière.  Suite à diverses interventions, en janvier 1950, à la demande du Saint-Office, Dhanis transmet à celui-ci un second rapport (daté du 26 novembre 1949).  Fort semblable au premier, il sera une source importante de l’encyclique Humani generis (15 août 1950).  Replacés dans le cadre des remous ayant précédé la visite du P. Dhanis et de ses suites, et édités ici, ces deux documents se révèlent être des pièces majeures sur une des crises importantes de l’Église du XXe siècle.