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L’on croirait à tort que la démythification de Boileau n’a commencé qu’avec les travaux de Charles-Jules Revillout et Jean Demeure ou de la critique du xxe siècle. Elle est née bien avant cela, au lendemain de la mort de l’auteur et à contre-courant de la légende elle-même. Dès la publication du commentaire de Claude Brossette (1716), plusieurs voix dénoncent cette tendance à sélectionner une poignée d’auteurs qui seraient représentatifs du xviie siècle, et tentent de se mettre à l’encontre du « canon » qui se formait alors sous la plume des partisans de Boileau en vertu de leur conception de l’esthétique et des Belles-Lettres. Interroger les rouages de l’élaboration de cette contestation nous éclaire aussi bien sur la réception du « Législateur du Parnasse » que sur la postérité du xviie siècle au siècle des Lumières.
AbstractIt would be wrong to believe that the demythologization of Boileau began with the works of Charles-Jules Revillout and Jean Demeure or the criticism of the twentieth century. It started long before that, just after the death of the author and against the legend itself. As soon as the commentary of Claude Brossette was published (1716), many people condemned this tendency to select a handful of writers who would represent the seventeenth century. They opposed the “canon” which was coming up often in the writings of Boileau’s followers, according to their conception of the aesthetic and Belles-Lettres. Questioning the inner workings of the creation of this contestation enlightens us on the reception of the “Legislator of French Parnassus” as well as on how the eighteenth century perceived its predecessor.