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Si Marguerite Duras se montre réticente à dévoiler les secrets de ses influences littéraires avant les années 1970, elle les proclame avec vigueur après 1980, mettant particulièrement en valeur les trente dernières années du xviie siècle, Racine et Mme de La Fayette en tête. La façon dont Duras use de la littérature du Grand Siècle allie une posture iconoclaste à un ethos discursif où l’inscription dans la tradition classique démontre un « souci de l’avenir » qui n’est pas exclusivement tourné vers le désir égocentrique de postérité : il s’agit surtout de réinvestir le rôle prophétique de l’écrivain, qui ne va plus de soi dans la société contemporaine.
AbstractIf Marguerite Duras proved herself reluctant to unveil the secrets of the literary texts that influenced her own work, she suddenly decided to highlight them after 1980, claiming her admiration for the last 30 years of the seventeenth century, especially Racine and Madame de La Fayette. The way Duras makes use of the literature from the Grand Siècle combines an iconoclastic posture to a very distinct discursive ethos. By claiming her due to the most classical tradition in French Literature, she shows a “care for the future” that is not entirely oriented toward a self-centered desire of posterity: Duras also aims to reinvest the prophetical role of the writer, which is not taken for granted anymore.