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f Le florilège augustinien de Bède le Vénérable et les discussions tardoantiques sur la grâce, le libre arbitre et la prédestination
- Brepols
- Publication: Revue d'Etudes Augustiniennes et Patristiques, Volume 62, Issue 2, Jul 2016, p. 265 - 292
Abstract
Alors que l’Expositio augustinienne de Florus de Lyon sur l’Apôtre s’inscrit assez clairement dans le contexte de la controverse sur la prédestination (au début des années 850) et poursuit des objectifs qui doivent être mis en rapport avec l’implication personnelle du florilégiste dans les débats concernant les thèses de Gottschalk, le florilège de Bède le Vénérable, modèle du précédent, est plus que discret sur la question de la grâce et de la prédestination. L’étude du traitement réservé par Bède aux dernières œuvres d’Augustin, composées dans le cadre de la controverse postpélagienne en Afrique et en Provence, et aux passages-clés des épîtres pauliniennes relatives aux questions de la grâce et de la prédestination montre que l’objectif du compilateur pourrait même être de gommer toute trace d’une question sans doute trop ardue pour le lectorat envisagé. Bède pourrait ainsi vouloir s’adresser à des rudes ou novices, en leur offrant, à partir de l’interprétation des écrits de Paul, un résumé de la doctrine augustinienne qui fasse abstraction des thèses les plus controversées.
AbstractContrary to the Augustinian Expositio on Paul composed by Florus of Lyon, which is to be situated within the early mid 9th c. controversy about predestination and whose objectives clearly indicate a personal involvement of the florilegist in the debates about the claims of Gottschalk, Bede the Venerable’s florilegium, which was the latter’s model, is the most inconspicuous about the question of grace and predestination. Research on Bede’s processing of Augustine’s latest writings, penned within the context of the postpelagian discussions in Africa and Provence, and of key passages of the Pauline letters relevant for the issues of grace and predestination, indicates that the intention of the compiler might even have been to erase all traces of a question too complex for the intended readership. Bede might have intended to address rudes or novices, offering them - based on an interpretation of Paul’s writings - a synthesis of the Augustinian doctrine which leaves aside the most controversial positions.