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f Augustinisme et science moyenne. Les Salmanticenses (1631) et la référence à saint Augustin dans la controverse espagnole sur les futurs contingents
- Brepols
- Publication: Revue d'Etudes Augustiniennes et Patristiques, Volume 57, Issue 1, Jan 2011, p. 109 - 135
Abstract
Depuis le temps des Congrégations de auxiliis (1598-1607), deux factions s’affrontaient parmi les théologiens catholiques : d’un côté, les jésuites, qui défendaient la thèse moliniste d’une grâce suffisante conférée à chacun et rendue efficace par le simple consentement du libre arbitre ; de l’autre, les dominicains, défenseurs d’un strict thomisme, qui accusaient leurs adversaires de semipélagianisme et maintenaient le principe d’une grâce efficace par elle-même nécessaire en plus du secours procuré par la grâce suffisante. Les thomistes prétendaient respecter à la lettre les enseignements de saint Augustin. Le présent article essaie de montrer comment les Salmanticenses, dont le Cursus theologicus a été la plus parfaite expression de la théologie thomiste sur la grâce et le libre arbitre, et surtout le P. Antonio de la Madre de Dios (1583-1637) ont défendu des positions inébranlablement augustiniennes contre les thèses molinistes sur la question des futurs contingents.
AbstractSince the time of the Congregations de auxiliis (1598-1607), two factions were confronting each other among catholic theologians : on one side, the Jesuits defended the Molinist thesis of a sufficient grace conferred on everyone and made efficacious simply by the consent of free will ; on the other side, the Dominicans, defenders of a strict Thomism, accused their opponents of Semi-Pelagianism and lent support to the thesis of the necessity for a grace efficacious in itself over and above the succour provided by sufficient grace. The Thomists claimed to respect Augustine’s teaching to the letter. The present article aims at showing how the Salmanticenses, whose Cursus theologicus was the perfect expression of the Thomist theology on grace and free will, and mostly Father Antonio de la Madre de Dios (1583-1637) defended strongly augustinian positions against the Molinist thesis of sufficient grace made efficacious by the consent of free will in the context of discussions on future contingents.