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Isocrate est l’un des principaux fondateurs de la paideia grecque, qui est elle-même l’une des sources principales de nos humanités. Il a développé en direction des élites démocratiques, à partir de la fondation de son école (ca 390 avant l’ère chrétienne), un programme d’enseignement visant à perfectionner tour à tour et conjointement l’éloquence, la pensée et la vertu du citoyen. Le couronnement de cette « philosophie » est le panhellénisme, doctrine reposant sur l’antagonisme entre l’Orient et l’Occident, entre la Grèce et la Perse. L’objectif de notre contribution est d’examiner de près les fondements de ce panhellénisme, en recourant notamment à des textes rarement versés au dossier (comme le Busiris), et de voir si l’universalisme de la paideia n’est pas entaché, quand il s’agit de la Perse, d’un préjugé essentialiste incompatible avec une pensée par ailleurs progressiste.
AbstractIsocrates was one of the primary founders of Greek paideia, itself one of the main sources of our own traditions in the Humanities. Beginning with the foundation of his school (ca 390 BC), he developed a curriculum intended to instill and cultivate in the democratic elite three interdependent skills of eloquence, thought, and civic virtue. The culmination of this “philosophy” is Pan-Hellenism, a doctrine founded on a fundamental antagonism between Occident and Orient, Greece and Persia. The purpose of this paper is to examine in detail the principles underlying this Pan-Hellenism, especially on the basis of some texts rarely used for that purpose (such as Busiris), in order to determine whether or not this Pan-Hellenism is in fact tainted with an essentialist prejudice otherwise inconsistent with a line of thought in other respects progressive.