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L’article vise à rendre compte de l’évolution de l’épopée de Gilgameš à travers ses divers témoins sumériens et akkadiens et à partir d’un angle thématique précis: les combats. Le récit de Gilgameš et Akka montre que le roi d’Uruk est investi de la «terreur de la splendeur divine», tandis que, dans Gilgameš et Huwawa, la terreur de ce dernier oblige Gilgameš à changer de tactique. Le récit de Gilgameš et le taureau du ciel ainsi que celui de Gilgameš, Enkidu et les enfers présentent des cas particuliers d’intertextualité et d’agrammaticalité. Mais les différents témoins akkadiens, tout en s’inspirant du cycle sumérien en divers points, s’en séparent manifestement, puisque le combat héroïque n’est plus divin mais associé à la quête d’un secret: la vie éternelle. L’épopée devient donc un manifeste théologico-politique de ce qu’est la royauté akkadienne (humaine), à la différence de la conception sumérienne.
AbstractThis article seeks to present the evolution of the Gilgameš Epic through its many Sumerian and Akkadian witnesses and from the point of view of their heroic fights. In Gilgameš and Akka and Gilgameš and Huwawa the heroes appear imbued with divine power. And the other Sumerian witnesses show important cases of intertextuality. As for the different Akkadian tablets, though they refer to the Sumerian cycle in many ways, they differ on one particular point: the hero fighting is not divine and his aim is now a quest for life. It can thus be argued that the Akkadian Epic is a political as well as theological manifesto of what Akkadian kingship should be and what it should not be.