Les Lettres Romanes
Volume 78, Issue 1-2, 2024
- Bible et littérature face à la décolonisation des imaginaires (Dossier édité par Régis Burnet et Geneviève Fabry)
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Bible et littérature face à la décolonisation des imaginaires: Introduction
show More to view fulltext, buy and share links for:Bible et littérature face à la décolonisation des imaginaires: Introduction show Less to hide fulltext, buy and share links for: Bible et littérature face à la décolonisation des imaginaires: IntroductionAuthors: Régis Burnet and Geneviève Fabry
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La Bible est-elle un texte colonial ? Réponse ouverte à une question fermée
show More to view fulltext, buy and share links for:La Bible est-elle un texte colonial ? Réponse ouverte à une question fermée show Less to hide fulltext, buy and share links for: La Bible est-elle un texte colonial ? Réponse ouverte à une question ferméeAuthors: Régis Burnet and Amata MbaniAbstractÀ l’instar des autres disciplines des sciences humaines, l’exégèse biblique passe elle aussi par un « moment postcolonial » qui entend bien durer. Dans les dernières décennies du xxe siècle, à la faveur d’importantes mutations sociales, des voix issues des ex-colonies et restées longtemps étouffées s’élèvent et réclament l’attention de la communauté scientifique, de la communauté sociale et de l’Église en tant que communauté spirituelle. La tâche est immense puisqu’il s’agit de problématiser le rôle de la Bible et de ses interprètes dans les colonisations, de dénoncer la permanence de biais impérialistes, coloniaux et patriarcaux dans les lectures européo-centrées des Écritures et de jeter les fondations d’une herméneutique biblique réellement libératrice : les exégèses bibliques postcoloniale et décoloniale sont nées. Cet article écrit à deux mains invite lectrices et lecteurs à s’interroger de manière critique et dans une perspective décoloniale sur le statut même de la Bible, Saintes Écritures qui ont pourtant été instrumentales pour fournir aux colonisateurs les moyens symboliques de leurs ambitions criminelles, coupables Écritures qui constituent cependant dans leur origine même le corpus de textes, la bibliothèque, d’un peuple lui-même colonisé qui s’est raconté sa propre histoire en la sublimant comme pour se donner de l’espoir. C’est cette tension, dans laquelle vivent les auteurs des livres bibliques et avec laquelle doivent composer les exégètes postcoloniaux et décoloniaux, que le présent article donne à sentir en parcourant des épisodes-clés de l’Ancien et du nouveau Testament avant de s’arrêter sur la figure de Hagar, paradigmatique pour penser l’ambiguïté du texte biblique et de ses interprétations à travers l’histoire. Enfin, on propose d’envisager la Bible comme « Bibliothèque dé/ coloniale », la graphie matérialisant la double identité du texte biblique : non pas anticolonial mais inextricablement et colonial et décolonial.
AbstractLike other disciplines in the humanities, biblical exegesis is also going through its own “postcolonial moment”, which is here to stay. In the final decades of the 20th century, as a result of major social changes, long-suppressed voices from the former colonies began to be heard, calling for the attention of the scientific community, the social community and the Church as a spiritual community. The task was immense, since it involved problematizing the role of the Bible and its interpreters in colonization, denouncing the permanence of imperialist, colonial and patriarchal biases in eurocentric readings of the Scriptures, and laying the foundations for a truly liberating biblical hermeneutic: postcolonial and decolonial biblical exegesis were born. This article, written by two scholars, invites readers to critically question the very status of the Bible from a decolonial perspective. Sacred Scriptures, which were instrumental in providing colonizers with a symbolic justification for their criminal ambitions, corrupt Scriptures, which nonetheless constitute in their very origin the corpus of texts, the library, of a people itself marginalized and colonized who told their own history sublimating it as to give themselves hope. It is this tension, in which the authors of the biblical books live and with which postcolonial and decolonial exegetes must come to terms, that the present article allows us to feel by looking at key episodes in the Old and New Testament, before focusing on the figure of Hagar, paradigmatic for thinking about the ambiguity of the biblical text and its interpretations throughout history. Finally, we propose considering the Bible a “de/colonial library”, a spelling that materializes the double identity of the biblical text: not merely anti-colonial, but inextricably both colonial and decolonial.
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Décolonisation et théologie en Amérique latine. Tournant décolonial et nouvelles perspectives de libération
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AbstractLatin American liberation theology is not only a precursor of the decolonial turn in critical thought, but is also an important contribution to the geopolitics of knowledge. The aim of this article is to show some of the decolonial political-prophetic approaches proposed by liberation theology. We will first outline the main ideas of decolonial thought, then look at the contributions of Latin American liberation theology to the critique of capitalist modernity, and finally highlight some decolonial perspectives developed in recent years.
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Édouard Glissant ou la « défiliation » de l’imaginaire poétique. Lecture décoloniale
show More to view fulltext, buy and share links for:Édouard Glissant ou la « défiliation » de l’imaginaire poétique. Lecture décoloniale show Less to hide fulltext, buy and share links for: Édouard Glissant ou la « défiliation » de l’imaginaire poétique. Lecture décolonialeBy: Marc MaesschalckAbstractDans son poème « Infinitif du temps », le poète antillais, Édouard Glissant, appelle à « désengager la filiation », une filiation imaginaire qui s’empare de la raison et de l’histoire pour les figer en un « territoire absolu », celui de la légitimité. Cette interpellation tient une place centrale dans la quête de l’auteur pour ouvrir l’imaginaire à une philosophie de la relation libérée de l’emprise coloniale. Remettre le temps commun à l’infinitif, c’est se donner la chance de pouvoir le conjuguer à nouveau de différentes manières. Un tel geste comporte trois conditions du point de vue de l’opération épistémique qu’il sollicite : une optionalité, une contre-poétique et une « mémoire dangereuse » du passé confisqué. C’est en fonction de ces trois conditions que l’appel à la « défiliation » de l’imaginaire prend tout son sens : résister à la passivation du temps figé.
AbstractIn his poem “Infinitive of time”, the West Indian poet Édouard Glissant calls for the “disengagement of filiation,” an imaginary filiation that takes hold of reason and history to freeze them in an “absolute territory,” that of legitimacy. This questioning is central to the author’s quest to open up the imagination to a philosophy of relations freed from colonial control. Putting the common time back into the infinitive means giving ourselves the chance to conjugate it anew in different ways. Such a gesture entails three conditions in terms of the epistemic operation it requires: optionality, counter-poetics and a “dangerous memory” of the confiscated past. In terms of these three conditions, the call for the “defiliation” of the imaginary takes on its full meaning: to resist the passivation of frozen time.
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L’évangile métissé de Maryse Condé ou une critique décoloniale de l’universel et de la pensée du système
show More to view fulltext, buy and share links for:L’évangile métissé de Maryse Condé ou une critique décoloniale de l’universel et de la pensée du système show Less to hide fulltext, buy and share links for: L’évangile métissé de Maryse Condé ou une critique décoloniale de l’universel et de la pensée du systèmeBy: Amaury DehouxAbstractLe présent article s’intéresse à l’intertextualité biblique dans L’Évangile du nouveau monde (2021) de Maryse Condé. Il cherche à démontrer que la figure christique et les références sacrées sont soumises à un procès de métissage qui entre en dialogue avec une perspective décoloniale inspirée par les thèses d’Édouard Glissant. Ce procès de métissage permet de critiquer l’universel unifiant et la pensée du système qui fondent tant l’idéologie coloniale que l’utopie. Ainsi, après avoir souligné la capacité de la société caribéenne à assimiler et à traduire l’imaginaire biblique comme une composante culturelle créole, l’analyse se centre sur Pascal comme Christ métis qui, par ses caractéristiques, déconstruit les principes fondateurs de la pensée coloniale. À travers l’échec des projets révolutionnaires du protagoniste, le roman est ensuite envisagé comme une critique de l’utopie. Le métissage se voit dès lors appréhendé comme une éthique de la diversité opposée à toute totalisation systématique — qu’elle soit coloniale ou utopique.
AbstractThis paper focuses on the biblical intertextuality in Maryse Condé’s L’Évangile du nouveau monde (2021). It aims at demonstrating that the Christ-like character and the religious references are subjected to a hybridization process that can be related to a decolonial perspective inspired by Édouard Glissant’s ideas. This hybridization process deconstructs the unifying universal and the “system thought” defining colonial ideology and utopia. Therefore, after highlighting the ability of the Caribbean society to assimilate and translate the biblical imaginary as a creole cultural feature, the analysis focuses on Pascal as a hybrid Christ characterized in a way that undermines the principles of colonialism. Based on the failure of the protagonist’s revolutionary dreams, the novel is also considered a critique of utopia. Hybridization consequently appears as an ethic of diversity opposed to any systematic totality, whether colonial or utopian.
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De quelques ressorts de la colonialité (religion, temporalité et langue) au prisme de la poésie chilienne
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AbstractThrough an initial literary exploration, based on two emblematic Spanish- American writers, Sister Juana Inés de la Cruz (Mexico, 17th c.) and Astrid Fugellie (20th c.), this paper aims to show the limits of religious syncretism as a way of thinking that integrates indigenous otherness. Abdenur Prado’s decolonial critique of religion provides valuable theoretical support here. A second literary approach, based on contemporary Chilean poets of indigenous origin, especially Mapuche, will highlight strategies for identifying and deconstructing the forces of coloniality, particularly those related to conceptions of religion and time, and to the relationship between languages.
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Justice, oppression et libération : les visages de Jésus-Christ dans la poésie péruvienne et mexicaine du xxie siècle
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AbstractThe figure of Jesus Christ is an ambiguous one in Latin America: on the one hand, it is an instrument of colonization and its excesses in the religious sphere, while on the other hand, it is also a symbol of freedom and liberation for the historically oppressed. Between these two poles, we can also identify other diverse representations, which might reproduce, criticize, satirize or reconfigure the image of Jesus Christ. The aim of this study is to examine such various “faces” of Jesus Christ in a particular selection of poems by two authors: the Peruvian poet José Watanabe and the Mexican author and activist Javier Sicilia. Written and published at the beginning of this century, some of these poems critique contemporary society from the perspective of the Christian faith (Sicilia), while others detach Jesus from any oppressive or colonizing meaning while remaining faithful to the Gospel (Watanabe).
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Moeti Oa Bochabela de Thomas Mofolo : intertextualité biblique et résistance en contexte missionnaire
show More to view fulltext, buy and share links for:Moeti Oa Bochabela de Thomas Mofolo : intertextualité biblique et résistance en contexte missionnaire show Less to hide fulltext, buy and share links for: Moeti Oa Bochabela de Thomas Mofolo : intertextualité biblique et résistance en contexte missionnaireAbstractMoeti Oa Bochabela (L’Homme qui marchait vers le soleil levant), écrit par Thomas Mofolo et publié en 1907 par les presses missionnaires de Morija au Lesotho, est le premier roman rédigé en langue africaine subsaharienne. Il ouvre à ce titre l’espoir d’une littérature qui puisse témoigner à plus vaste échelle de cultures orales fragilisées par la présence coloniale en Afrique et répondre ainsi à l’hégémonie européenne. Cependant, l’émergence de la voix de l’auteur mosotho est contrainte par le contexte éditorial missionnaire puisque ce sont les pasteurs évangéliques qui ont transcrit le sesotho, constitué un premier corpus dans cette langue par la traduction de la Bible ainsi que d’oeuvres religieuses et fondé des écoles et une imprimerie pour diffuser la culture de l’écrit. La voix qui émerge alors est profondément marquée par cette présence missionnaire jusque dans le choix de son thème et de ses mots qui manifestent l’imprégnation de la culture biblique. Dès lors, le présent article se propose d’étudier l’intertextualité biblique au coeur de l’ouvrage comme révélatrice des enjeux d’acculturation, de résistance ou encore des stratégies de contournement soulevées par l’expression d’une voix nouvelle sur la scène internationale.
AbstractMoeti Oa Bochabela (Traveller to the East) is a book written by Thomas Mofolo and published by the Missionary Press of Morija (Lesotho) in 1907. It is regarded as the first African novel written in a sub-Saharan language. In that respect, it paved the way for a new literature that would be a cultural testimony for resistance to European hegemony. The birth of a new Sotho voice is, however, subordinated to the project of the missionaries since they were the one who transcribed Sesotho and started its written dissemination. The theme and the very words of the novel are thus influenced by the Bible which was the main Sesotho book at the time. Therefore, the following article examines the biblical intertextuality in Moeti oa bochabela as a sign that reveals the tension between Sotho tradition, acculturation and resistance to the missionaries and the European presence in Africa.
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Identité noire et judéo-chrétienne dans les romans de Ngugi wa Thiong’o A Grain of Wheat (1967) et Earl Lovelace The Wine of Astonishment (1982)
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AbstractThis study explores an open dialogue between the Christian faith and cultures of afro-descendants. Despite the instrumentalization of the Bible by colonial empires, can Christianity still be uprooted from its colonial mark? While the 21st century likes to foreground decolonization of knowledge as well as of the mind (Ngugi wa Thiong’o, 1986) in the wake of a territorial decolonization, is Christianity immediately excluded from this quest for mental uprooting? Literature offers a plurality of narratives unveiling the doubleidentity from which authors cannot escape. The legacy inherited by the African diaspora bears witness to a deeply rooted dichotomy which injured memory calls for a dialogue. I propose to explore Black and Judeo-Christian identity through the novels of Ngugi wa Thiong’o A Grain of Wheat (1967) and Earl Lovelace The Wine of Astonishment (1982).
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La « vigilance rhétorique » de Rousseau : la discussion de Paul de Man avec Alain Grosrichard et Jacques Derrida
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AbstractAccording to Paul de Man, rhetoric should not be associated with figurative language as opposed to conceptual language. In his view, this distinction is based on the idea that everything that language declares has a phenomenal basis. De Man, on the other hand, argues that this opposition and phenomenalisation are the result of the intrinsic rhetorical potential of language. Our aim in this article is to examine this theory of language as figuration that Paul de Man develops from Rousseau, particularly based on his discussion with Grosrichard and Derrida.
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Transition ou rupture ? L’imaginaire rural sous tension dans les romans Por si se va la luz de Lara Moreno et La forastera d’Olga Merino
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AbstractOver the past decade or so, Spanish literary works dealing with the depopulation of the rural world and the disappearance of the peasantry have flourished. Critics have examined the characteristics of this neo-rural current, sometimes emphasizing the false and unconvincing nature of the protagonists’ return to the countryside. Through a comparative study of Lara Moreno’s Por si se va la luz (If the Light Goes Away, 2013) and Olga Merino’s La forastera (The Stranger, 2020), we will attempt to shed light on the nature of the rural imaginary that is mobilized. We will draw on Castoriadis’s notion of the “social imaginary”, as well as on Prádanos’s notion of the “post-growth” imaginary when analyzing post-2008 Spanish cultural production. This twofold perspective will enable us to clarify the nature of the conflicts shaking the societies portrayed in these two fictions.
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