L’un des groupes de manuscrits du Livre des fais d’armes et de chevalerie de Christine de Pizan a supprimé toute trace de l’auteur et toute marque d’un énonciateur féminin (groupe B). Le présent article reconsidère le contexte de production de cette réécriture et défend son attribution au copiste, vendeur de livres et compilateur flamand Guillebert de Mets (actif de 1420 à 1440). À partir d’un examen du profil de Guillebert de Mets (pratiques de copie, de correction, de compilation et de réécriture ; modèles utilisés ; iconographie proposée ; réseau), l’article montre qu’il est le candidat idéal à cette réécriture des Fais d’armes et qu’en réécrivant ce texte il aurait pu chercher à effacer une figure auctoriale de producteur de textes et de livres concurrente à la sienne.
One group of Christine de Pizan’s Livre des fais d’armes et de chevalerie manuscripts suppresses all trace from the author and every linguistic mark of a female speaker (Groupe B). This article reconsiders the production context of this rewriting and supports its attribution to the Flemish copyist, bookseller and compilator Guillebert de Mets (active in Geraardsbergen between 1420 and 1440). On the basis of an investigation of Guillebert de Mets profile (copy, correction, compilation and rewriting practices ; exemplars used ; iconography featured ; network), the article shows that Guillebert is the perfect candidate for this rewriting and that he could have been attempting to efface a competing authorial figure of book and texts manufacturer.