Brepols

Comment l’histoire si édifiante d’un jeune chevalier champenois du 11ème siècle qui, pour le seul amour de Dieu, délaisse pouvoir, famille et richesses et devient successivement ermite itinérant, pèlerin, prêtre et saint a-t-elle pu être écartée des fameuses compilations de vies de saints en français de la fin du Moyen Age et ainsi finalement tomber dans l’oubli ?

Bien sûr, la Vie de saint Thibaut de Provins n’est pas de ces textes qui mettent en évidence une figure emblématique ou des règles fondatrices de la religion chrétienne ; mais elle est loin cependant d’être une simple légende locale, et son intérêt réside sans aucun doute autant dans le caractère exemplaire de la vie qui est montrée que dans la valeur plus littéraire du récit qui, par le jeu de l’intertextualité, semble progressivement superposer la vie (ou plutôt la mort) de saint Thibaut à celle du Christ.

Accompagnée d’une introduction, d’une traduction, d’un appareil critique, de notes, d’un index, d’un glossaire et, en annexe, des différentes versions connues de la Vie de saint Thibaut, la présente édition souhaite ainsi permettre l’accès tant aux spécialistes de l’édition critique qu’aux amateurs de récits hagiographiques ou plus généralement d’histoire religieuse d’un texte français du 13ème siècle jusqu’alors inédit, dont la brièveté rend l’originalité et l’intérêt littéraire d’autant plus saillants.

Entre 1312/1316 et 1329, le dominicain Bernard Gui rédige une collection de Vies de saints intitulée Speculum sanctorale. Située dans une histoire des légendiers dominicains, cette œuvre montre l’évolution de l’hagiographie de cet ordre. Alors que les hagiographes dominicains du XIIIe siècle répondent à des besoins ponctuels en privilégiant tantôt la sainteté locale tantôt la sainteté universelle, Bernard Gui cherche à faire la synthèse entre ces différentes voies. Il produit alors une somme hagiographique dont la composition minutieuse supporte les enjeux identitaires de la promotion des saints de l’ordre, des cultes locaux et universels.

Agnès Dubreil-Arcin a soutenu sa thèse de doctorat à Toulouse en 2007 et le présent ouvrage en est la version remaniée. Elle est membre du comité d’organisation des colloques d’histoire religieuse médiévale de Fanjeaux.

Marie-Madeleine a de tout temps nourri l’imaginaire chrétien. Figure de la pécheresse illuminée par la grâce, construite de toutes pièces par la patristique qui réunit en elle les traits de différentes femmes de la Bible, elle connaît au moyen âge un important développement. Le tournant des XIIe et XIIIe siècles lui invente même une vie légendaire et fait d’elle celle qui convertit la Gaule.

L’édition de la trentaine de textes actuellement connus que la tradition médiévale française lui consacre, établie à partir de plus de cent manuscrits, rend compte de la vitalité extraordinaire de la littérature hagiographique entre 1200 et 1500.

La description des exemplaires dans lesquels ces récits sont contenus affine notre compréhension de leurs conditions d’élaboration et de diffusion.

Ce riche matériau permet enfin de mettre à jour les mécanismes de traduction et les procédés d’écriture, puis de réécriture, utilisés par les auteurs. Il invite ainsi tant à l’interprétation littéraire qu’à des observations sur l’évolution de la langue ancienne.

The Viking North Atlantic differs significantly from the popular image of violent raids and destruction characterizing the Viking Age in Northern Europe. In Iceland, Scandinavian seafarers discovered and settled a large uninhabited island. In order to survive and succeed, they adapted lifestyles and social strategies to a new environment. The result was a new society: the Icelandic Free State.

This volume examines the Viking Age in Iceland through the discoveries and excavations of the Mosfell Archaeological Project (MAP) in Iceland’s Mosfell Valley. Directed by Professor Jesse Byock with Field Director Davide Zori, MAP brings together scholars and researchers from Iceland, Britain, Canada, Denmark, Norway, Sweden, Germany, and the United States. The Project incorporates the disciplines of archaeology, history, saga studies, osteology, zoology, paleobotany, genetics, isotope studies, place-names studies, environmental science, and historical architecture. The decade-long research of MAP has led to the discovery of an exceptionally well-preserved Viking chieftain’s farmstead, including a longhouse, a pagan cremation site, a conversion-era stave church, and a Christian graveyard.

The research results presented here tell the story of how the Mosfell Valley developed from a ninth-century settlement of Norse seafarers into a powerful Icelandic chieftaincy of the Viking Age.

Village communities were the heart of the medieval countryside. But how did they operate? This book seeks to find some answers to that question by focusing on late medieval Drenthe, a region situated in a remote corner of the Holy Roman Empire and part of the prince-bishopric of Utrecht. Drenthe was an overwhelmingly localized, rural world. It had no cities, and consisted entirely of small villages. The social and economic importance of traditionally privileged sections of medieval society (clergy and nobility) was limited; free peasant landowners were the dominant social class.

Based on a careful reading of normative sources (Land charters) and thousands of short verdicts given by the so-called ‘Etstoel’ or high court of justice in Drenthe, this book focuses on three types of conflict: conflicts between villages, feud-like violence, and litigations about property. These three types coincide with three levels of involvement: that of village communities as a whole, that of kin groups, and that of households.

The resulting, comprehensive analysis provides a rigorous interrogation of generalized notions of the pre-industrial rural world, offering a snapshot of a typical peasant society in late medieval Europe.

Une comparaison entre les villes de Flandre et d’Italie semble aller de soi tant apparaissent nombreuses, dans les études qui leur sont consacrées, les similitudes et les disparités esquissées. Entre les deux grands espaces urbanisés de l’Europe occidentale, pour qui s’intéresse à l’histoire des villes, le rapprochement paraît s’imposer. Pourtant, bien souvent, la juxtaposition prévaut et la comparaison se limite au seul domaine des convergences de l’histoire économique.

Cinq thèmes ont donc été retenus ici dans un souci de renouvellement et de réorientation des questionnements: la démographie, le fait religieux, les inscriptions et les symboliques du pouvoir, la «fabrique» de la mémoire et la représentation de l’espace. Dans cet ouvrage, est organisée une mise en parallèle qui permet d’identifier les spécificités qui façonnèrent en Italie et au nord de l’Europe les identités urbaines. Sur fond de relations marchandes et d’animation économique, les profils des communautés se précisent alors et la rare gageure d’une véritable histoire comparative est ainsi proposée au lecteur.

In the late fourth millennium BCE, the villages, temples, and palace of the Upper Euphrates region stood between two social worlds: the comparatively hierarchical, centrally organized Mesopotamian social tradition to the south and the comparatively egalitarian, decentralized Kura-Araxes social tradition to the north. Over the next seven centuries, this positioning and the interactions it sparked fed into reactions among the region’s inhabitants that ranged from cataclysmic violence to a flowering of innovation in visual culture and social arrangements. These events had a wide array of short-term and long-term impacts, some limited to a single house or settlement, and some, like the innovation of the Warrior Tomb template, that transformed societies across West Asia. With an eye towards detail, a theoretical approach emphasizing personal motivation, and multiple scales of analysis, this book organizes previously unpublished data from six sites in the region, Arslantepe, Ta kun Mevkii, Pulur, Nor untepe, Tepecik, and Korucutepe, dating to this dramatic and transformative period.

‘Walking in Christ’s footsteps’ was a devotional ideal in the late Middle Ages. However, few nuns and religious women had the freedom or the funding to take the journey in the flesh. Instead they invented and adjusted devotional exercises to visit the sites virtually. These exercises, largely based on real pilgrims’ accounts, made use of images and objects that helped the beholder to imagine walking alongside Christ during his torturous march to Calvary. Some provided scripts whereby votaries could animate paintings and sculptures. Others required the nun to imagine her convent as a miniature model of Jerusalem. This volume is grounded in more than a dozen texts from manuscripts written by medieval nuns and religious women, which appear here transcribed and translated for the first time, and a multiplicity of (occasionally three-dimensional) images. They attest to the ubiquity and variety of virtual pilgrimages among religious women and help to reveal the functions of certain late medieval devotional images.

Kathryn M. Rudy, Lecturer at the University of St Andrews, is an authority on Northern European illuminated manuscripts and prints. She has written about indulgences and the functions of images.

In this volume, scholars from North America and Europe explore the intersection of medieval identity with ethnicity, religion, power, law, inheritance, texts, and memory. They offer new historiographical interventions into questions of identity, but also of ethnonyms, conflict studies, the feudal revolution, gender and kinship studies, and local history. Employing interdisciplinary approaches and textual hermeneutics, the authors represent an international scholarly community characterized by intellectual restlessness, historiographical experimentation, and defiance of convention.

This study focuses on post-Visigothic Latin chronicles as testimonies of an intense search for models of stability and social cohesion on the Iberian Peninsula. As the principal source of Iberian political thought between the eighth and mid-thirteenth centuries, these texts have long been regarded from the perspective of modern-day national boundaries of a political entity called Spain. From the post-national perspective of Mediterranean studies, which considers Iberian centres of power in cultural contact with the broader world, post-Visigothic Iberian chronicle writing is seen as a cultural practice that seeks to reconcile the imperative of unity and stability with the reality of diversity and social change.

The book examines, firstly, the Andalusi Christian narrative of Visigothic political demise, which originated in Iberian dhimmī communities between the mid-eighth and mid-ninth centuries. Second, it explores the narrative of sovereignty, developed in Asturias-León from the late ninth century onwards. Finally, it examines the historiographical manipulation of both of these traditions in Rodrigo Jiménez de Rada’s Historia de rebus Hispanie (1243).

The ongoing contact between Iberian Latin textual communities and the broader Mediterranean is interpreted as central to both the development of Iberian historical mythology and its historiographical renovation.