Haut Moyen Âge
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Sacred Places
Devotional Practices and Space Organization in Early Medieval Monasteries (5th-10th centuries)
The body or relics of a saint could attract divine protection on the community and the place where they were kept. If in some cases the monasteries were structures of assistance to sanctuaries of certain notoriety starting from the 7th century they increasingly played the role of protagonists autonomously managing the devotional activities derived from the acquisition or translation of relics. The need to preserve the isolation of the 'clausura' and to manage at the same time an increasing flow of pilgrims led these monasteries to build new spaces for prayer communion and assistance.
This book includes the Proceedings of the International Conference held in Naples (Italy) on November 28-29 2022. The Conference - organized as part of a Marie-Curie research project by the Fondazione San Bonaventura with the contribution of the Italian Ministry of Culture - brought together historians archaeologists and art historians to discuss the theme of spatial articulation of monasteries chosen as places of pilgrimage during the Early Middle Ages in Western Europe. From this interdisciplinary discussion exciting insights have emerged on aspects of particular relevance such as the organization of the funerary space and interaction between monks and laypeople the elements of balance or clash between 'clausura' and hospitality and the comparison between male and female monasteries as devotional centers.
Agir en commun durant le haut Moyen Âge
Au-delà des communautés stables et durables qu'on peut saisir autour des lieux ou dans un cadre institutionne les petites communautés locales du haut Moyen Âge n’avaient habituellement pas de statut formalisé : en l’absence de cadres institutionnels nous ne pouvons souvent saisir leurs caractères qu’à travers les récits de leurs actions ou à travers d’autres traces laissées par leurs actes dans la documentation écrite ou archéologique. Mais encore faut-il se poser la question de savoir comment agissaient les communautés au haut Moyen Âge dans quels contextes et dans quels buts ? L'action commune surtout si elle est récurrente fortifie-t-telle ou forme-t-elle la communauté ? Le présent ouvrage vise à décrypter les différentes manières "d'agir en commun" dans les sociétés du haut Moyen Âge en posant les questions de l'initiative de l'action des différents modes d'action et de leur influence sur la structure de la communauté des types et des formes d'action communautaire.
Du chartrier au codex
La première cartularisation (ix e-début x e siècle)
Alors que le champ historiographique touchant les cartulaires s'est renouvelé en profondeur depuis les années 1990 les premières compilations datées du IXe siècle sont restées à l'écart de ce mouvement. Cette monographie entend donner un éclairage nouveau sur la première cartularisation. En considérant tous les témoins conservés elle replace l'apparition d'un nouveau type d'écrit dans son contexte documentaire et spatio-temporel en Francie orientale. Huit ensembles documentaires sont comparés entre eux mais aussi avec d'autres écrits contemporains afin de déterminer les origines les fonctions attribuées à ses premières compilations. Enfin une réflexion sur la matérialité éclaire les choix faits lors de la mise en codex. Un jeu constant sur les échelles est proposé pour comprendre pourquoi huit pôles cartularistes choisissent de produire un cartulaire parmi un arsenal d'écrits possibles pour répondre à des finalités précises.
Le croisement de différentes historiographies sur les cartulaires et les pratiques de l'écrit renouvelle les approches et les perspectives. Cette monographie replace le moment-cartulaire dans un paysage documentaire large et rend compte de la cartularisation comme un phénomène scriptural et culturel global inscrit dans les dynamiques de la société carolingienne.
Paolo Diacono e il dolore
I racconti di un’emozione
Paolo Diacono mette in scena il dolore dei suoi contemporanei o dei grandi del passato fondendo nelle sue opere elementi autobiografici topoi letterari e messaggi politici. In epoca altomedievale il dolore non si riduce infatti alla mera lesione fisica ma presenta una molteplicità di significati e sfumature che lo portano ad essere una delle emozioni protagoniste nella comunità emotiva della corte carolingia di Carlo Magno e di quella longobardo-beneventana di Arechi.
Spes Italiae
Il regno di Pipino, i Carolingi e l’Italia (781–810)
Il regno di Pipino figlio di Carlo Magno è stato a lungo trascurato dalla ricerca storica nonstante la sua importanza per l’Italia le regioni transalpine e il mondo carolingio nel suo insieme. I contributi qui raccolti esito di due convegni tenutisi a Trento e a Vienna mettono in luce con approcci diversi e innovativi i molteplici aspetti della cultura del suo regno la sua azione politica e militare e la rappresentazione che ne diedero i contemporanei. Questo volume pertanto offre un sguardo inedito su Pipino; nuove prospettive di ricerca su un sovrano dimenticato.
La loi salique
Retour aux manuscrits
La loi salique a été l’objet d’une attention approfondie à la fin du Moyen Âge où elle fut utilisée par les partisans du roi de France pour justifier les successions royales et l’éviction du roi d’Angleterre aussi bien qu’à l’époque moderne et contemporaine car les érudits y ont cherché l’expression des coutumes germaniques originelles. Pour autant elle n’a fait l’objet que d’une édition partielle et les manuscrits qui la comportent copiés à ‘époque carolingienne n’ont encore jamais fait l’objet d’une étude systématique. L’étude revient sur les conditions de l’échec d’une édition scientifique de la loi salique au milieu du XXe siècle puis se consacre aux témoins manuscrits copiés après 750. La comparaison détaillée des différentes versions du texte et des différents recueils manuscrits jette un nouvel éclairage sur l’histoire compliquée de ce texte.
La loi salique constituait au VIIIe un ensemble d’articles aux contours flous dont l’association à l’autorité royale mérovingienne n’empêchait la liberté de composition de chaque copiste qui élaborait son propre assemblage des articles juridiques. Toutes les versions de la loi salique étaient considérées comme valables et ce n’est qu’à partir du règne de Louis le Pieux que la version la plus récente du texte fut préférée aux autres probablement en raison de sa clarté. Le nombre important de copies de petit format du texte dans la première moitié du IXe siècle semble montrer le recours courant à la loi salique par les détenteurs de l’autorité dans l’ensemble de l’empire carolingien.
Frères et sœurs dans l’Europe du haut Moyen Âge (vers 650 ‑ vers 1000)
Les relations entre frères et sœurs constituent encore un champ mal exploré de l’étude de la famille pour la période allant de 650 à 1000. Pourtant ce lien est un élément essentiel des sociétés du haut Moyen Âge tant dans les mondes franc et germanique qu’en Angleterre. Dans les discours de l’Église il est même un idéal. En outre dans le contexte démographique médiéval la relation adelphique - c'est-à-dire entre frères et sœurs - est souvent la plus pérenne : face à la mort précoce des parents et à un veuvage fréquent elle accompagne les individus tout au long de leur existence. Étudier les relations adelphiques est également une manière d’envisager les relations entre hommes et femmes grâce aux dernières avancées de recherche sur le genre. Pour étudier ces liens spécifiques il convient de s'intéresser à une large documentation et d'emprunter aux outils de la sociologie et de l'anthropologie. La relation adelphique apparaît alors une donnée importante des sociétés du haut Moyen Âge et que son étude permet de complexifier l'histoire de la famille sur cette période.
Théodulf d’Orléans (vers 760-821)
Histoire et mémoire d’un évêque carolingien
Parmi les lettrés entrés au service de Charlemagne à la fin du VIIIe siècle Théodulf est une figure à la fois représentative et singulière. Par ses productions et ses fonctions de missus d’évêque d’abbé il contribue à l’élaboration et à la mise en œuvre des réformes et fait partie des proches du souverain. Sa déposition en 818 jette cependant une ombre sur sa carrière et sur ce qu’il est possible d’en reconstituer. À partir de l’étude de son œuvre et des variations de son image dans les sources du premier Moyen Âge y compris manuscrites cet ouvrage examine les différentes facettes de son action et de son parcours comme lettré et comme prélat et met en lumière le jeu d’échelles qui caractérise les réformes carolingiennes. Grâce à l’analyse de son environnement relationnel la participation de Théodulf à la révolte de Bernard d’Italie et sa disgrâce font l’objet de nouvelles hypothèses.
Monastères, convergences, échanges et confrontations dans l’Ouest de l’Europe au Moyen Âge
Actes du Colloque Anciennes Abbayes de Bretagne, Université de Toronto 5-6 mai, 2016
L’orientation vers les convergences échanges et confrontations dans l’histoire monastique du grand Ouest européen au Moyen Âge permet de porter un regard nouveau sur la dynamique de divers établissements en observant les relations qui s’y sont développées tant au sein des communautés qu’avec la société environnante. Les influences externes subies par les monastères et les conflits internes qui s’y jouent les échanges dus aux pèlerinages aux rouleaux des morts et aux confraternités sont au nombre des thèmes explorés.
Couples et conjugalité au haut Moyen Âge (vi e-xii e siècles)
Qu'est-ce qu'un couple dans le royaume des Francs du haut Moyen Âge ? Quelles en sont les différentes formes ? À quelle réalité sociale correspond-il ? Sur quelles bases s'organisent les relations entre les conjoints ? Comment le discours et les pratiques évoluent-elles entre le VIe et le XIIe siècle ? Pour y répondre il a fallu croiser des sources de nature diversifiée (narratives diplomatiques législatives morales administratives poétiques épistolaires iconographiques et archéologiques) analysées à la lumière des questionnements sociologiques psychologiques anthropologiques et philosophiques actuels. Il en ressort même si la conjugalité constitue la norme dans tous les milieux sociaux une grande diversité de situations et de parcours. Tous les couples n'étaient pas mariés monogames formant une communauté de résidence d'affection et de solidarité hiérarchisée comme pourrait le laisser supposer la documentation écrite monopole d'une élite le plus souvent ecclésiastique qui tend à présenter comme des normes ce qui n'est qu'un idéal souhaité. Quatre chapitres le montrent en analysant successivement la diversité des formes de conjugalité les paramètres qui influent sur le couple et lui permettent ou non de se construire et de durer sans jamais nier son identité les éléments qui participent à la construction de la communauté conjugale et l’identifie comme telle ainsi que la nature et les formes de relations entre les conjoints.
Les Communautés menacées au Haut Moyen Âge (vi e-xi e siècles)
Ce volume découle d’une double interrogation: sur la manière dont on peut appréhender les communautés du haut Moyen Âge qu’elles soient religieuses ou politiques rurales ou urbaines textuelles ou émotionnelles et sur le rôle que jouent les menaces de tous ordres (politique économique environnemental) dans la constitution le fonctionnement et l’évolution de ces communautés. Car la menace structure l’action collective: elle est déstabilisante mais aussi créatrice d’ordre. Elle impose de renégocier les rapports entre intérieur et extérieur entre normalité et anormalité entre individu et groupe. Ce sont ces rapports de création et de destruction entre menace ordre et communauté qui forment le principal objet de ces études menées par des historiens et éclairées par l’apport des sciences sociales.
Communautés maritimes et insulaires du premier Moyen Âge
Comment les hommes et les femmes du premier Moyen Âge formaient-ils des communautés lorsqu’ils se trouvaient vivre près de l’eau - sur les littoraux dans les zones humides ou le long des fleuves mais aussi dans les îles ? La familiarité entretenue avec le milieu aquatique objet de crainte ou source d’opportunités signifie que les groupes humains « faisaient communauté » autrement mais aussi que l’historien appréhende ces phénomènes d’une manière différente. Cela est vrai de toutes les communautés qui dans la pratique des interactions quotidiennes se formaient près de l’eau grâce à elle ou face à elle : communautés d’habitants communautés cléricales ou monastiques communautés fondées sur une activité commune comme le commerce ou la pêche. Les douze contributions que compte ce livre constituent les actes d’un colloque tenu à Boulogne-sur-Mer en mars 2017. Leurs auteurs s’attachent à croiser les sources écrites et archéologiques pour offrir un regard équilibré sur des espaces et une période qui semblent à première vue moins bien documentés que d’autres. La question de la construction et de l’existence des communautés « du bord de l’eau » y est traitée à travers toute l’Europe latine du vii e au xi e siècle sur ses versants adriatique (à travers les lagunes de Venise et de Comacchio) atlantique (du littoral ibérique à l’Angleterre en passant par l’île de Noirmoutier) et septentrional (des Fens d’Est-Anglie à la mer Baltique et dans les emporia des mers du Nord) ainsi que dans la vallée de la Saône (de Lyon à Tournus).
I Longobardi a Venezia
Scritti per Stefano Gasparri
Gli scritti di Stefano Gasparri hanno contribuito in modo fondamentale allo sviluppo della medievistica in Italia ed Europa. La sua capacità di leggere le fonti con uno sguardo sempre nuovo e attento ci ha offerto originali interpretazioni degli intricati secoli medievali. Argomenti di rilevanza internazionale come la storia sociale culturale e politica italiana ed europea le origini di Venezia o le molteplici identità etniche delle gentes altomedievali sono sempre stati affrontati con fresca criticità e avvalendosi di discipline quali la paleografia l’epigrafia o l’archeologia.
Social Inequality in Early Medieval Europe: Local Societies and Beyond
The goal of this book is to discuss the theoretical challenges posed by the study of social and political inequality of local societies in Western Europe during the Early Middle Ages. Traditional approaches have defi ned rural communities as passive bodies poor and unstable in the framework of a self-suffi cient economy. In the last few decades social approaches both in medieval history and archaeology have neglected the opportunity to re-evaluate the role of peasantry and other subaltern groups even where new written and material evidence has challenged traditional assumptions. Conversely scholars focussing on elites and aristocracies have promoted powerful research agenda.
As a consequence of the 2007-2008 recession the social sciences began to be interested in social and economic inequality opening up new avenues for a reassessment of social history. The early medieval period has been identifi ed by numerous scholars as a key arena for the analysis of political complexity and social inequality in long-term perspective.
The study of local societies has become one of the most fruitful areas for innovative research in medieval archaeology and history using approaches related to micro-history. This book dedicated to Chris Wickham is formed of fourteen papers centred on early medieval local communities drawing on both written and material records which identify complex frameworks of social inequality at the lo
Du Champ de Mars mérovingien au Champ de Mai carolingien
Éclairages sur un objet fugace et une réforme de Pépin, dit « le Bref »
Qu’est-ce que le « Champ de Mars » qui fait de brèves apparitions dans les sources sous les premiers Carolingiens et auquel nous dit-on Pépin « le Bref » aurait substitué un « Champ de Mai » tout aussi énigmatique ? Quel rapport entre ce Champ de Mars et celui qui fut l’un des centres névralgiques de la Rome républicaine ? Telles sont les questions qui inspirent le présent ouvrage. Il n’y répond pas tant « de front » - les données exploitables rares éparses et fragmentaires n’y suffisent pas - que par petites touches en apportant des éclairages nouveaux ou renouvelés sur un certain nombre de points choisis : l’historiographie du sujet qui révèle entre autres aspects inattendus la vitalité et la permanence extraordinaires de formules d’une très haute antiquité relayées et amplifiées par l’érudition du Grand Siècle ; l’exploration des six ou sept cents ans séparant l’original romain de l’avatar alto-médiéval qui livre la trace ténue de continuités d’un ordre différent liées notamment aux cérémonies d’investiture des princes de ce monde ; puis au cœur de l’ouvrage l’examen des témoins textuels de la tradition franque (diplômes mérovingiens chronique de Nibelung annales dérivées de celles perdues de Murbach vignettes sur les derniers Mérovingiens apparentées à celle d’Éginhard célèbre entre toutes) ; enfin la dimension calendaire de la réforme pippinienne son rapport supposé à l’affirmation ou à la diffusion de créneaux religieux exclusifs (Quatre-Temps Carême). L’enquête dont on pose ici quelques jalons prend donc en quelque sorte le contrepied des mégalographies des Lumières si déterminantes en dépit de leurs défauts évidents - l’histoire n’était guère alors qu’une science auxiliaire au service de la philosophie politique.
Assassins des pauvres
L’Église et l’inaliénabilité des terres à l’époque carolingienne
Donnés à Dieu les biens fonciers des églises sont réputés inaliénables et les personnes qui tenteraient de s’en emparer sacrilèges et excommuniées. Cependant derrière un discours parfois très dur à l’encontre des spoliateurs se cache une réalité des échanges beaucoup plus complexe. Le livre analyse la littérature de combat des clercs carolingiens à la lumière des pratiques foncières de l’époque. Entre les années 820 et 880 les traités visant à définir les biens ecclésiaux se multiplient au moment même où le système des bénéfices mis en place un siècle plus tôt se voit bouleversé par les rapides mutations que connaît l’empire des Francs. La compétition pour les terres d’église révèle alors tout le jeu de hiérarchisation et de distinction d’une élite mise sous pression.
La construction sociale du sujet exclu (IVe-XIe siècle)
Discours, lieux et individus
Préoccupation intense de l’époque contemporaine l’exclusion sociale apparaît comme un sujet plus dramatique encore dans les sociétés anciennes que l’on se représente plus volontiers fondées sur la communauté et la solidarité. L’existence du sujet exclu pourrait même y paraître impossible tant les liens à la communauté semblent essentiels. Les sociétés de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge se caractérisent en effet par l’existence de multiples communautés plus ou moins fortement intégratives qui s’enchevêtrent se superposent s’opposent.
Si la notion d’individu peut sembler contestable pour ces périodes la personne ou le sujet s’y expriment sans conteste. L’exclusion état extrême qui permet de mettre à nu le sujet dans sa tension avec la communauté est un observatoire privilégié pour saisir comment se (re)construisent le statut et l'intériorité de la personne. Les quatorze contributions rassemblées dans ce volume issues d'un colloque tenu à l'Université de Padoue interrogent les traces les lieux et les conséquences de l’exclusion aussi bien dans les sources textuelles qu'archéologiques du IVe au XIe siècle. Elles montrent en particulier comment discours et pratiques de la justice ou des institutions chétiennes peuvent marquer le statut ou le corps du sujet et comment celui-ci réagit face à l’exclusion quitte à faire de celle-ci un élément revendiqué de son identité.
Lyon dans l’Europe carolingienne
Autour d’Agobard (816-840)
Lyon capitale des Burgondes (Ve-VIe siècles) avait été marginalisée au temps des royaumes mérovingiens de l’Entre-Seine-et-Rhin et ses élites décimées par les pouvoirs francs (VIIe-VIIIIe siècles). La création d’un empire par Pépin le Bref puis Charlemagne a changé la donne. Dans une construction politique qui veut unir la Germanie à l’Italie la Saxe à la Catalogne Lyon retrouve une place centrale : porte de l’Espagne chrétienne voie d’accès privilégiée à l’Italie lombarde dont Charlemagne a fait son premier objectif militaire la ville devient la tête de pont de la présence franque dans le sud de l’Europe.
Le pouvoir carolingien cependant ne s’impose pas à Lyon seulement par la force mais en y relevant le gouvernement épiscopal. Des évêques choisis par les empereurs pour leurs compétences intellectuelles sont placés à la tête de la cité. Leidrade et Agobard Amalaire puis Amolon assurent le rayonnement durable de Lyon par l’excellence des écoles qu’ils fondent et qui attirent des clercs de l’Europe entière ainsi que par la profusion des manuscrits qu’ils réunissent dans la bibliothèque cathédrale. L’intense activité culturelle lyonnaise du IXe siècle n’est pas corsetée par le soutien politique initial des Carolingiens. Au contraire les clercs proposent des politiques alternatives au gouvernement des princes francs ; ils appellent à la création d’une Europe unifiée par le respect d’une loi unique et la renaissance d’un empire chrétien universel… Des propositions qui tiennent de l’idéalisme et du fondamentalisme biblique et qui ne seront jamais suivies d’effet.
Le présent volume réunit des contributions rédigées à l’occasion du douzième centenaire de l’élection épiscopale d’Agobard à Lyon (816-840).
Genèse des espaces politiques (IXe-XIIe siècle)
Autour de la question spatiale dans les royaumes francs et post-carolingiens
Depuis le XIXe siècle les historiens français et allemands racontent une histoire fondamentalement différente de la transition entre le monde carolingien et les Xe-XIIe siècles : pour les premiers l’apparition de principautés « territoriales » dans le monde post-carolingien est avant toute chose le signe de la désagrégation des institutions carolingiennes et représente une mutation fondamentale dans l’organisation des pouvoirs. Pour les seconds il n’y a pas de véritable solution de continuité dans un système où le pouvoir a toujours reposé non sur la domination d’un territoire mais sur l’importance des liens interpersonnels entre le roi et l’aristocratie et cela dès l’époque carolingienne. Le but de cet ouvrage est de montrer comment l’importance dévolue au caractère territorial du pouvoir – largement remis en question par la recherche actuelle – a influé sur la manière dont on raconte l’histoire de l’empire carolingien et des royaumes post-carolingiens à l’Est et à l’Ouest du Rhin grâce à plusieurs mises au point historiographiques et à de nombreuses études de cas.
Charlemagne : les temps, les espaces, les hommes
Construction et déconstruction d’un règne
Ce volume comprend les actes du colloque qui a eu lieu en 2014 à Paris à l’occasion du 1200e anniversaire de la mort de Charlemagne. Les articles ne commémorent pas en Charlemagne le père de l’Europe ni le fondateur d’empire mais ils situent le demi-siècle de son gouvernement dans un jeu d’échelle spatial et temporel qui fait la part des traditions et des innovations et qui donne une meilleure place aux périphéries et aux laboratoires qu’elles ont pu constituer. Il s’agit de se départir autant que possible du travers historiographique qui consiste en privilégiant toujours les mêmes sources à attribuer à l’homme et au règne des initiatives et des réalisations qui participent de temporalités et d’expériences diverses et qui ne naissent pas toutes entre Loire et Rhin. Par une relecture et une déconstruction des sources les plus variées le règne la période et les acteurs sont reconsidérés dans toute leur complexité chronologique et spatiale.