Medieval and Early Modern Political Theology
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La révocation des évêques français par Pie VII à l’occasion du concordat de 1801
La décision de Pie VII de révoquer en 1801 plusieurs dizaines d’évêques d’un seul trait de plume est totalement singulière. Jamais un pape n’avait pris une telle mesure et jusqu’à ce jour aucun des successeurs de Pie VII ne l’a réitérée. Il faut dire que le pape a agi dans des conditions très particulières.
Cet ouvrage propose au lecteur de revivre les heures à la fois tragiques et grandioses qui ont mené à cette décision unique. Cette étude captivante s’appuie sur un grand nombre d’archives dont certaines sont publiées ici pour la première fois. Elles redonnent vie aux acteurs de l’époque. Au fil des pages le lecteur sera le témoin privilégié des passions des affrontements de la qualité aussi de ces hommes qui ont forgé le destin de la France religieuse pour leur siècle.
Pie VII en destituant les évêques français a tracé un chemin juridique pour l’utilisation de l’instrument de la révocation redécouvert sous Jean-Paul II et utilisé depuis à une dizaine de reprises par ses successeurs. L’auteur sur le fondement de l’expérience de Pie VII propose de réserver la révocation aux cas où l’évêque sans faute de sa part ne pourrait plus gouverner sans dommage son diocèse. Il suggère également quelques idées pour garantir qu’elle soit un instrument au service de la justice.
Political Liturgies in the High Middle Ages
Beyond the Legacy of Ernst H. Kantorowicz
Although as long ago as the 1940s Ernst H. Kantorowicz exhorted medievalists to make greater use of liturgical sources historians largely continued to ignore the “magic thicket of prayers benedictions and ecclesiastical rites” that comprise the liturgy. Instead they left liturgical sources to specialists interested in the development of individual rites through time. This volume inspired by Kantorowicz’s insights builds on the work of a new generation of scholars who see liturgical sources as integral to understanding medieval politics and society. The individual essays focus on different polities and regions of medieval Christian Europe but all concentrate on the high Middle Ages a period in which the importance of liturgy to political cultures has traditionally been seen as being in decline. Together the essays demonstrate how a careful reading of liturgical sources can shed new light on political cultures and practices how liturgical rituals shaped politics and how political realities influenced liturgical ceremonial. They demonstrate the interrelationship between liturgical scholarship and political theory and challenge the paradigm of the desacralization of kingship and politics in this period.
Imperium et sacerdotium
Droit et Pouvoir sous l’Empereur Manuel Ier Comnène (1143-1180)
«Manuel en Christ le Dieu fidèle basileus le porphyrogénète empereur des romains très pieux vénérable à jamais auguste.» Le règne de l’empereur Manuel Ier (1143-1180) est analysé à partir du principe de la pietas terme à portée morale canonique et juridique qui concerne la capacité du Basileus de légiférer de façon juste au profit des intérêts de l’État. L’œuvre législative de Manuel Ier que les juristes byzantins de l’époque considéraient comme une interprétation moderne de dispositions fondamentales du droit romain eut comme objectif principal de renforcer l’image sacerdotale du Basileus qui avait été sécularisée durant la crise politique du xi e siècle. L’attachement de Manuel Ier aux lois civiles et à leur strict respect était lié à sa conception de la supériorité de l’État et du droit byzantin expression de la volonté divine. L’insertion du droit canonique au droit public traduisait la nécessité de dépasser le dualisme étatique. L’intégration de l’Église dans ce programme valorisait ses responsabilités spirituelles vis-à-vis d’un Empereur qui concevait la gouvernance comme une responsabilité spirituelle. Besoins d’un État moderne et besoins spirituels de la société se conjuguent dans ce système harmonieux spécifique à l’empire byzantin du xii e siècle.
Droit subjectif ou droit objectif ? La notion de ius en droit sacramentaire au XIIe siècle
Michel Villey situait le passage d’une conception réaliste à une conception subjective du droit (le droit conçu comme pouvoir de l’individu) au xiv e siècle lors de la controverse sur la pauvreté franciscaine et du développement de la philosophie volontariste d’Ockham. Brian Tierney remit en cause cette hypothèse et rechercha les prodromes de la notion de droits naturels (rights par opposition au droit objectif et positif laws) dès le xii e siècle. Michel Villey signalait lui aussi l’importance du xii e siècle mais y voyait au contraire la renaissance de la notion réaliste de droit à la faveur de la redécouverte du droit romain et du développement de la jurisprudence. Pour trancher cette controverse entre ces deux grands historiens et philosophes du droit il convenait de retourner aux textes.
Peut-on trouver dès le xii e siècle les germes d’une conception subjective du droit ? En s’interrogeant sur la validité et la licéité des sacrements célébrés par les clercs hérétiques schismatiques ou simoniaques le cas des ordinations absolues et le pouvoir de lier et délier des prélats hérétiques le droit sacramentaire offre un champ d’analyse privilégié. Dans ces situations se trouve problématisé le rapport entre la situation personnelle du ministre (à la fois morale et canonique) et sa fonction au service de l’Église c’est-à-dire entre une situation subjective de « possession personnelle » du sacrement de l’ordre et une situation de distribution des sacrements au service de la communauté des fidèles.
Gratien puis Roland Rufin Étienne de Tournai Jean de Faenza Simon de Bisignano Huguccio et les Summae (parisiensis coloniensis lipsiensis etc.) utilisent certes un vocabulaire subjectivement façonné (potestas potentia facultas ius dandi) mais derrière les mots se développe une conception objective du droit seule capable de fournir des distinctions opérantes aux questions pratiques d’un siècle crucial pour le droit canonique.
Political Theology in Medieval and Early Modern Europe
Discourses, Rites, and Representations
This book aims to provide new historical and theoretical perspectives on political theology with an interdisciplinary approach from political philosophy and theology to art and history. After a comprehensive introduction and three introductory chapters on both the theory and the concept of “political theology” (based on the works of Schmitt de Lubac and Kantorowicz) this volume explores the transferences between the temporal and the spiritual experimented on the past. It interprets some historical events (medieval crusades royal wisdom and early modern idea of tolerance) examines some philosophical and theological narratives (John of Paris Spinoza Locke Bayle Leibniz Montesquieu Tocqueville) and deciphers some rites (royal coronations) and representations (the Holy Crown royal banquets royal coats of arms).