Nouveaux éclairages sur la postérité du De urina non visa de Guillaume l’Anglais : aggiornamento d’un inventaire

En 1220, à Marseille, un médecin anglais du nom de Guillaume met la dernière main à un petit traité d'astrologie médicale au titre provocateur : en le baptisant De urina non visa, « Sur l'urine non vue », il se propose de démontrer la complémentarité de la médecine et de l'astrologie, voire la supériorité de cette dernière, en suggérant que le médecin pose diagnostic et pronostic non en examinant les urines du patient, mais en observant l'état du ciel au moment de la consultation, muée en interrogation astrologique. L'opuscule eut une fortune diverse et fut abondamment copié, plagié, intentionnellement ou non, abrégé ou traduit. Très populaire dans des milieux divers (universités, laïcs cultivés, milieux religieux, notamment mendiants), il continua d'exercer une forte attraction au début de l'époque moderne. Cet article se propose de revenir sur un inventaire des manuscrits publié en 2011 et de dresser un bilan des témoins de la postérité du De urina non visa entre XIII^e et XVI^e s.

In 1220, in Marseilles, an English doctor named Guillaume put the finishing touches to a small treatise on medical astrology with a provocative title : by baptizing it De urina non visa, « On Urine not seen », he intended to demonstrate the complementarity of medicine and astrology, even the superiority of the latter, by suggesting that the doctor could make a diagnosis and prognosis not by examining the patient's urine, but by observing the state of the sky at the time of the consultation, transformed into an astrological interrogatio. The booklet had a varied fortune and was abundantly copied, plagiarized, intentionally or not, abridged or translated. Very popular in various circles (universities, educated lay people, religious circles, especially friars), he continued to exert a strong attraction at the beginning of the modern era. This article aims to return to an inventory of manuscripts published in 2011 and to draw up an assessment of the witnesses of the posterity of De urina non visa between the 13th and 16th centuries.