Études Renaissantes
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Église et État. Les clergés de cour en Europe (fin XVe siècle-XVIIIe siècle)
Service religieux et service politique dans les systèmes curiaux
En 2017 paraissait dirigé par Monique Maillard-Luypaert Alain Marchandisse et Bertrand Schnerb et avec pour sous-bassement un colloque organisé à Lille et Tournai par ces mêmes historiens un volume qui sous le titre Évêques et cardinaux princiers et curiaux (XIVe-début XVIe siècle). Des acteurs du pouvoir apportait un ensemble de contributions notamment biographiques sur cette figure paradigmique de l’homme d’Église appelé à exercer une action politique d’envergure parce qu’il est issu d’un milieu familial qui l’y prédestine ou parce qu’il sert à la cour un prince un roi un pape. Sous une bannière commune – Église et État – un second colloque cette fois organisé à Versailles s’est voulu à la fois le prolongement et l’aménagement conceptuel du premier à une époque plus récente la période moderne voire le début des temps contemporains. Le présent volume en renferme les actes. Ils s’insèrent dans cinq volets spécifiques : Rome son clergé de cour et celui des autres États ; le conseil politique ; les chapelles princières ; les confesseurs princiers et les clergés de cour dans le monde chrétien catholique ou non.
Repertorio di letteratura biblica in italiano a stampa (ca 1462-1650)
This catalogue collects Italian biblical works issued from the beginning of print to the middle of the 17th century. The abundant literature had multiple uses: the transmission of the sacred text its interpretation preaching religious education and devotional uses (meditation and prayer). It was also used as a foundation of learning and general knowledge ethics professional practices (i.e. in medecine and politics) domestic piety and everyday life as well as literary and theatrical entertainment. This catalogue will help to reconstruct the access to the Bible by Italian lay people. It contributes to the historiographical debate on how Italians could read the Bible after the ban of biblical translations. It represents an extremely rich source of information for future research about authorship readership and the very nature and use of this production shedding light on forgotten bestsellers of Italian Renaissance.
Le doute dans l’Europe moderne
L’époque moderne depuis l’Humanisme et la Renaissance jusqu’aux Lumières fut propice au doute et largement travaillée par celui-ci. La découverte de nouvelles techniques l’exploration de nouveaux espaces le développement de nouvelles disciplines la formulation de nouvelles doctrines religieuses et politiques la circulation accélérée et élargie des productions écrites par la voie de l’imprimerie ont favorisé notamment dans les villes la pluralité et la confrontation des idées et des opinions et l’émergence du doute dans tous les domaines. L’ambition de ce volume est de contribuer à une histoire culturelle du doute qui reste largement à construire à partir de l’exploration de ses divers aspects. Là où le scepticisme qui renvoie d’abord à un système une position ou un argument philosophique oriente l’enquête vers l’histoire intellectuelle le doute qui désigne un état de l’esprit ou une attitude mentale s’applique à tous les modes de la connaissance théoriques et pragmatiques et invite à élargir son étude à l’histoire des émotions des mentalités des comportements et des pratiques. S’agissant de l’époque moderne il a paru particulièrement opérant de privilégier le fil directeur du rapport à la religion considérée aussi bien comme croyance que doctrine et église. En effet loin de refermer l’enquête sur l’histoire confessionnelle ce rapport ouvre sur les différents champs culturels du droit aux sciences et à la littérature et contribue à révéler les enjeux anthropologiques de la question.
Les développements du doute au début de l’époque moderne semblent bien avoir introduit des attitudes que l’on retrouve dans le monde contemporain : le relativisme culturel ; la suspicion envers une information souvent surabondante et/ou peu fiable ; un élément personnel dans l’adhésion aux croyances religieuses ; la prédominance dans l’espace public de l’opinion sur le savoir. Une raison qui rend d’autant plus nécessaire la construction d’une histoire culturelle du doute à l’époque moderne.
Donne interpreti della Bibbia nell’Italia della prima età moderna
Comunità ermeneutiche e riscritture
La Bibbia ha rappresentato il libro più familiare per le donne nella prima età moderna e proprio in ambito religioso le donne italiane hanno maggiormente fatto sentire la loro voce. Tuttavia non solo le testimonianze sono scarse ma anche gli studi hanno trascurato questo interessantissimo campo. Il volume studia le modalità con cui le donne in Italia hanno preso parte al vivissimo dibattito rinascimentale sull’interpretazione e la conoscenza delle Sacre Scritture da cui hanno anche attinto per sviluppare originali interventi. Sulla base delle riscritture bibliche che ci hanno lasciato sono individuabili vere e proprie comunità ermeneutiche femminili. Venezia Firenze il Centro Italia sono le coordinate geografiche dei circoli qui individuati. A Firenze le scrittrici che lavorano con e sulla Bibbia prediligono il rapporto con la comunità politica suggerendo modelli comportamentali che possono istruire le donne per il loro inserimento nella società civile. A Venezia la Bibbia ispira argomenti a difesa della dignità femminile e della parità dei generi infatti sull’episodio edenico sono state fondate coraggiose letture che incisero significativamente nella cosiddetta querelle des femmes europea. Nell’Italia centrale l’interesse femminile si focalizza su una dimensione più devozionale e spirituale sul problema della salvezza per il beneficio di Cristo sulla versificazione e sul commento dei Salmi. Con questo studio si intende portare in giusta luce il contributo delle donne italiane al dibattito culturale e religioso nell’età delle Riforme e mostrare la modernità e vivacità delle loro posizioni oltre che recuperarne il valore letterario e intellettuale.
Poco a poco. L’apport de l’édition italienne dans la culture francophone
Actes du LXe Colloque international d'études humanistes (CESR, 27-30 juin 2017)
La notion d’italianisme est depuis plus d’un siècle une étiquette prête à l’emploi sous laquelle la critique a voulu rassembler les phénomènes les plus divers relevant aussi bien des arts que des lettres des modèles politiques et des pratiques sociales ou encore des savoirs philosophiques scientifiques et techniques. Ce volume porte un regard différent sur cette question car il a comme point de départ l’étude de l’influence de la culture imprimée en langue italienne dans les aires francophones à la Renaissance mais aussi la persistance de cette culture tout au long de l’Ancien Régime dans les grandes collections publiques et privées. Fruit des recherches conjointes des chercheurs participants parfois de façon continue parfois épisodiquement au projet de recherche ANR-13-BSH3-0010-01 L’édition italienne dans l'espace francophone à la première modernité (EDITEF) ce volume ouvre des nouvelles perspectives méthodologiques et scientifiques sur des aspects méconnus de l’appropriation de la culture italienne dans le monde francophone tout en suivant la parabole de la diffusion des textes dès leur impression jusqu’à leur conservation en passant par leur commercialisation traduction et appropriation dans les contextes sociaux les plus variés.
Philibert De l'Orme. Un architecte dans l'histoire
Arts - Sciences - Techniques
Entre Pierre Lescot et Jean Bullant Jean Goujon et Jacques Androuet du Cerceau Philibert De l’Orme est l’étoile majeure d’une constellation d’architectes qui à l’instar de la Pléiade des poètes a donné au XVIe siècle français une aura comparable à celle de l’Italie. Au service du cardinal Jean du Bellay de Diane de Poitiers de Henri II et de Catherine de Médicis constructeur et théoricien il laisse une œuvre aussi passionnante que problématique. Héritier du Moyen-Âge et grand connaisseur de l’antiquité romaine praticien expert doublé d’un humaniste savant il réalise une synthèse fascinante des tendances diverses mais convergentes de la Renaissance qui lui fait incarner le renouveau artistique de la France de son temps. Quoique sa fortune ait souffert des vicissitudes de l’histoire de l’évolution du goût et sans doute aussi du caractère protéiforme de son génie sa puissance créatrice égale à celle d’un Rabelais ou d’un Ronsard en fait le Michel-Ange français.
À l’occasion du cinq-centième anniversaire de sa naissance le LVIIe colloque international d’études humanistes du Centre d’études supérieures de la Renaissance à Tours organisé par Frédérique Lemerle directrice de recherche au Cnrs (Tours CESR UMR 7323) et Yves Pauwels professeur des universités (Tours CESR/Université François-Rabelais) a rendu hommage à celui qui fut l’un des plus grands artistes de la Renaissance. Les essais réunis s’attachent à explorer quelques zones d’ombre laissées encore obscures par les monographies précédemment consacrées à l’architecte en inscrivant la problématique dans la perspective pluridisciplinaire qui est celle du CESR.
Lectures italiennes dans les pays wallons à la première modernité (1500 – 1630)
avec des appendices sur les livres en langue italienne et sur les traductions de l'italien en français
Inscrite dans un programme de recherche sur la diffusion du livre italien en langue vulgaire - tant en langue originale qu'en traduction française - dans l'espace francophone. depuis le début du XVIe siècle jusqu'aux premières années du XVIIe siècle cette étude entend explorer cette terre encore incognita à cet égard que sont les pays wallons c'est-à-dire les territoires de la langue romane situés au nord de la Franc et inclus à l'époque dans diverses entités politiques (anciens Pays-Bas Cambrésis et principauté de Liège). Trois catégories de sources ont été retenues pour cette approche : la production imprimée les inventaires de librairies et les catalogues de bibliothèques privées.
Quels auteurs italiens ont été imprimés vendus et lus dans les pays wallons à la première modernité? Dans quelle langue ont-ils été le plus appréciés en langue originale ou par le truchement du français? D'où proviennent les livres imprimés? Étaient-ils importés ou produits sur place et dans quelle mesure? Quels ont été les centres d'imprimerie wallons qui ont assuré la diffusion du livre italien? Quel a été le poids de cette production dans la production globale? Quels ont été les principaux acteurs de cette diffusion (imprimeurs libraires traducteurs élites locales ordres religieux) et leur apport respectif? La contre-réforme a-t-elle eu un impact sur les politiques éditoriales et le choix des lectures? Les goûts du lectorat ont-ils évolué avec le temps?
Voilà les questions qui ont guidé l'enquête et qui ont permis un premier balisage de ce tout nouveau domaine de recherche riche en développements futurs.
Trois annexes viennent clore cette monographie. Elles fournissent une liste déjà ample des livres italiens en circulation dans les pays wallons au XVIe et au début du XVIIe siècle qu'il s'agisse des livres imprimés dans ces territoires ou des livres proposés à la vente ou enore de ceux présents dans des bibliothèques privées.
Le dessin en Espagne à la Renaissance: Pour une interprétation de la trace
Le thème principal de cet ouvrage est double : une synthèse de nos connaissances sur la situation actuelle du dessin de la Renaissance en Espagne et l’émergence d’un statut spécifique du dessin dans la péninsule à partir des années 1560 et surtout avec de plus en plus d’évidence à partir des années 1580. Une des difficultés principales repose sur l’assertion de l’absence du dessin en Espagne pendant toute la première moitié du XVIe siècle et la présence d’un nombre restreint de feuilles pour la seconde moitié avant l’âge baroque.
La pratique du dessin par les artistes espagnols devient de plus en plus manifeste au fil des années pour s’affirmer dans la seconde moitié du XVIe siècle. Elle permet d’établir des relations pertinentes entre la consolidation de cette pratique et des phénomènes historiques et politiques. La corrélation entre plusieurs faits historiques tels que l’affirmation d’une culture espagnole sous le règne de Philippe II et ses conséquences sur le dessin est ainsi de mieux en mieux recensée dans les sources : le monastère de l’Escorial est sans conteste le lieu symbolique de l’émergence d’une culture vernaculaire au cours de la seconde moitié du siècle. L’affirmation d’une pratique du dessin coïncide avec l’affermissement des usages de la langue vernaculaire dans l’écrit à tous les niveaux de la société.
Les relations avec l’appréhension du dessin dans la théorie artistique font l’objet d’une importante partie de l’ouvrage. La présence d’une position théorique sur le dessin considéré également dans ses aspects pratiques y est exposée en même temps que les positions marginales d’artistes de premier plan tels Francisco de Holanda et Greco qui ont énoncé la primauté du dessin comme fondement de toute connaissance artistique. Leurs réflexions y sont discutées dans un contexte où le dessin est encore peu considéré comme champ spécifique.
Les échanges continuels entre l’Italie et l’Espagne à travers les séjours d’artistes de premier plan comme Federico Zuccaro et Pellegrino Tibaldi constituent une des orientations générales de l’ouvrage où les positions artistiques et théoriques se répondent jusqu’à la fin du siècle. Ce dialogue constant entre les deux péninsules est plus enraciné dans la culture espagnole depuis le Moyen Âge et la Renaissance. Les siècles suivants confirment en fait cet esprit d’ouverture à la culture européenne dans cette aire géographique. Dans tous les aspects de la culture artistique de la Renaissance le dessin trouve ainsi sa place et devient plus légitime à mesure que les artistes affirment leur statut au sein de la société.
Gens du livre et gens de lettres à la Renaissance
Les articles rassemblés dans ce volume sont le fruit des débats du live colloque international d’études humanistes qui s’est déroulé à Tours en juin 2011. Ils prolongent une réflexion engagée dès 2009 dans un premier colloque parisien intitulé Passeurs de textes : imprimeurs et libraires à l’âge de l’humanisme. L’enquête ici s’est élargie pour prendre en compte selon l’heureuse expression de Robert Darnton l’ensemble des « gens du livre » et des « gens de lettres » à la Renaissance : graveurs de caractères voyageurs colporteurs auteurs philologues et traducteurs - tous ces artisans ou ces érudits qui ont contribué dans la fièvre des ateliers de libraires-imprimeurs à la circulation des textes.
Autour de la figure à la fois centrale et excentrée du « passeur de textes » capable de faire franchir au savoir obstacles et frontières les contributeurs de ce livre se sont interrogés sur la matérialité des textes qui circulent leurs itinéraires géographiques leurs cheminements intellectuels ; ils ont aussi cherché à retrouver les motivations de tous les acteurs qui ont patiemment rassemblé le patrimoine culturel de la Renaissance.
Livres lettres textes mais aussi images circulent d’un lieu à l’autre migrent vers de nouveaux univers mentaux empruntent d’autres langues pour déployer dans le monde occidental l’ensemble des connaissances botaniques médicales géographiques philologiques ou architecturales qui constituent ce patrimoine culturel. Les presses de l’imprimeur deviennent un lieu de passage où s’élaborent des stratégies intellectuelles et commerciales complexes où se nouent des liens entre les différents acteurs du monde du livre où les compétences se croisent et se complètent ; la figure du grand graveur et fondeur de caractères typographiques Claude Garamont qui faisait en 2011 l’objet d’une commémoration nationale s’y dessine de manière emblématique.
Depuis l’humble artisan parfois anonyme jusqu’au savant philologue ou traducteur qu’il ait nom Budé Alberti ou Vésale tous les acteurs évoqués ici interrogent les usages des savoirs anticipent les goûts du public construisent la connaissance - jouant pleinement leur rôle de passeurs et plus encore de veilleurs attentifs aux livres et aux textes.
La frontière méditerranéenne du XVe au XVIIe siècle
Échanges, circulations et affrontements
Le cadre géographique et chronologique retenu par cet ouvrage collectif le place immédiatement sous les auspices de Fernand Braudel. Comme la fameuse Méditerranée de celui-ci il semble osciller entre ce qui fait l’unité économique et culturelle du bassin méditerranéen et ce qui au contraire le divise de façon radicale essentiellement le conflit entre Islam et Chrétienté. Mais en rassemblant des contributions de spécialistes des deux bords il tente de connecter des historiographies rarement amenées à se rencontrer.
Les affrontements entre Chrétienté et Islam se poursuivent à cette époque et des références à la croisade ou au djihad sont employées à l’appui de la revendication d’une souveraineté universelle ou de la légitimation d’une action aux yeux de l’opinion. Mais les conflits internes aux deux camps l’emportent et amènent à des alliances plus ou moins explicites entre « chrétiens » et « musulmans » tandis que les échanges commerciaux s’intensifient. La circulation de biens matériels et les transferts de technologie de part et d’autre de la frontière sont attestés souvent dans un contexte d’opposition sourde ou de compétition.
La notion même de frontière se précise alors à travers l’essor de la cartographie l’affirmation de la souveraineté des Etats sur les territoires et la conclusion de traités. L’évolution de l’art de la guerre amène un renforcement des lignes de frontière et du contrôle du centre politique sur les périphéries. Les juristes s’emploient à légitimer l’appropriation de la mer par les Etats à travers la notion « d’eaux territoriales ». Néanmoins des zones de l’entre-deux demeurent et offrent des ressources à des spécialistes de l’affrontement aussi bien que de la négociation et de la circulation dont plusieurs apparaissent dans ce livre en tant que groupes ou individus.
Selon une démarche aujourd’hui bien établie chez les historiens les contributions à ce volume combinent une approche locale et une approche globale qui s’éloignent des grands déterminismes géographiques et économiques braudéliens. Des fragments de vie peuvent par leur particularité révéler un aspect plus vaste et représentatif du type de relations qui s’instaurent alors en Méditerranée en un temps où course transport et commerce sont étroitement imbriqués.
André Alciat (1492-1550) : un humaniste au confluent des savoirs dans l'Europe de la Renaissance
Quelle place occupe l’humaniste André Alciat dans le panorama de la Renaissance européenne ? Comment rendre compte à la fois de la diversité et de l’unité des ouvrages qui composent le corpus alciatique dont on ne voit souvent que le recueil d’Emblemata en oubliant la masse des écrits juridiques ?
Pour comprendre les forces qui nourrissent et stimulent cette oeuvre protéiforme il convenait de replacer dans leur contexte historique et culturel les étapes biographiques et les activités scientifiques multiples du grand juriste milanais tour à tour « archéologue » précoce et historien avocat et professeur de droit mais aussi poète à ses heures. Alciat entretient en effet des relations mouvementées tant avec les princes qu’avec les institutions académiques. Il noue des liens avec les humanistes de toute l’Europe tels Érasme ou Budé et sa carrière universitaire témoigne en particulier de la dynamique des échanges entre France et Italie. Dans la genèse et la diffusion de ses travaux il traite avec les éditeurs comme un stratège en campagne. Son oeuvre enfin remet clairement en question le statut des disciplines constituées et manifeste une authentique sensibilité aux mutations intellectuelles et religieuses de son temps. Les enjeux de la production alciatique dépassent pourtant de beaucoup ces constats. On soulignera tout spécialement l’importance accordée par Alciat au langage symbolique et à l’eikôn deux voies privilégiées pour assimiler et interpréter l’héritage gréco-latin. On doit également mettre en avant le rôle joué par la réception contemporaine et postérieure - imitateurs commentateurs traducteurs et émules - qui en réinventant voire en trahissant parfois l’héritage intellectuel d’Alciat en a fait fructifier les promesses.
Les contributions proposées ici mettent en évidence l’étendue des domaines d’investigation embrassés par Alciat les multiples facettes de ses compétences la cohérence de son travail historique juridique et philologique les rapports complexes qu’il entretient avec l’Antiquité gréco-romaine et les relations contrastées qu’il développe avec ses contemporains. Des chercheurs venus d’horizons très divers retracent les étapes connues et moins connues d’une existence riche en péripéties repèrent les fils conducteurs qui assurent la cohésion d’une oeuvre profuse soulignent le rôle de ses modèles et s’interrogent sur les modalités d’élaboration d’une méthode nouvelle où se fondent les savoirs.
Psyché à la Renaissance
Entre la redécouverte au XIVe siècle du texte des Métamorphoses d'Apulée par Zanobi da Strada et Boccace puis la publication des Amours de Psyché et Cupidon de La Fontaine en 1669 suivis de la tragédie-ballet de Molière Corneille et Quinault en 1671 la fable de Psyché investit tous les domaines de la littérature de la philosophie des arts scéniques et décoratifs et triomphe dans la société de cour.
Plusieurs publications récentes ont été consacrées à la postérité d'Apulée et à celle de ce récit les unes dans le domaine de l'histoire de l'art les autres dans celui de la littérature. La présentation au château d'Azay-le-Rideau en 2009 d'une exposition originale centrée sur les interprétations de la fable de Psyché dans l'art français à partir de la Renaissance a été l'occasion de confronter ces travaux et d'offrir à la recherche des perspectives nouvelles.
Ce volume tout en ouvrant sur le devenir du thème jusqu'à l'époque contemporaine se consacre donc à l'étude d'un processus exemplaire de l'humanisme renaissant : celui par lequel les temps modernes s'approprient un texte antique mal connu pendant le Moyen Âge. La fable de Psyché contemporaine de la christianisation de l'Empire Romain et tôt christianisée elle-même offrait à la Renaissance une métaphysique platonicienne une éducation sentimentale une mise en scène de la curiosité et une forme narrative propres à nourrir les réflexions nouvelles sur la notion de sujet et sur les pouvoirs de la fiction.
Judíos y conversos en el Corpus Christi: la dramaturgia calderoniana
Depuis le XVe siècle on fait jouer en Espagne des pièces lors de la Fête-dieu appelées autos sacramentales. Au début les liens entre l’action dramatique et l’exaltation de l’eucharistie n’est pas toujours de mise mais la tendance sera de donner une cohérence thématique au théâtre et à la fête dans laquelle il s’inscrit. Théâtre de dévotion théâtre didactique mais théâtre c’est-à-dire une intrigue et des personnages capables de nous émouvoir et c’est Calderón de la Barca le dramaturge qui porte l’auto sacramental à maturité qui va saisir que le moyen le plus apte pour réunir théologie et tension dramatique est de mettre le Christ au centre de l’action ce qui entraînera chez lui une présence presque continuelle du Peuple Juif en tant qu’acteur de la Passion.
Le propos de mon ouvrage est de retracer l’évolution de la construction de ce personnage ses avatars sur une longue durée en prenant compte des pesanteurs de l’histoire du contexte historique et social espagnol où les juifs et ses nombreux descendants baptisés les nouveaux chrétiens jouent un rôle si important (Première partie).
Je consacre une deuxième partie à l’analyse de l’image des juifs et des nouveaux chrétiens dans l’auto sacramental caldéronien. Je prête une grande importance aux liens que Calderón poète de Cour entretient avec le pouvoir et aux conséquences qui en découlent d’une telle proximité.
Enfin une troisième et dernière partie se focalise sur les implications dramaturgiques : construction et type de personnages jeu des acteurs ; action dramatique ; séquences types ; costumes… afin de dresser un panorama le plus complet possible de la présence de juifs et nouveux-chrétiens dans le théâtre de la Fête-Dieu.
Visual Liturgy: Altarpiece Painting and Valencian Culture (1442-1519)
In the introduction to his Early Netherlandish Painting Erwin Panofsky characterised 15th-century European painting with an opposition between the art of Italy and that of Flanders and significantly he recalled that in the eyes of a Luther or of a Michelangelo no other School deserved attention. Six centuries later Spanish art of this period remains little known outside the Iberian Peninsula. The fact that a large number of the works of art are still kept in their original location surely plays a part in this but there is also a lasting prejudice that this art is aesthetically and intellectually little exciting. Retables were then the utmost artistic expression. At first sight they mostly look the same. Because this art seems changeless its exegesis has been routine and vague.
The Visual Liturgy challenges this situation. Focusing on the Aragonese city of Valencia then at the height of its pride and glory it examines a school of painters which reflects a wider scene namely the civic and religious preoccupations of a whole culture. Not only does it provide a comprehensive view of current research on Valencian painting it connects it to the wider context of Valencian piety and tackles the dialectics at work in civic culture: how the monarchy took hold of the municipality; how foreign influences challenged local tradition; how sophisticated altarpieces emerged from the standard stock of artistic production; how finally the liturgy prevented ruptures between the religion of the learned and more popular even at times slightly unorthodox expressions of the faith.
The Visual Liturgy thus provides a better understanding of 15th-century Spanish art. It sheds important new light on the birth of an artistic school in a context of competing foreign influences and on the reception of such influences into a radically different culture; finally it is the first attempt to explore the meaning of Valencian altarpieces with reference to their cultural spiritual and liturgical context of creation.
Proportions. Science, Musique, Peinture & Architecture
Le langage des proportions est un langage de comparaison. Outil scientifique il met en relation grandeurs mathématiques ou physiques (deux cercles deux mouvements deux sons). Pour autant son application ne se restreint pas au seul champ des mathématiques. Erigé en principe philosophique par le principe de comparaison qui le sous-tend il déploie tout son potentiel analogique en devenant langage constructeur d’harmonie. La théorie des proportions s’ouvre ainsi sur un vaste champ de relations qui définissent canons et règles de beauté dans les diverses disciplines artistiques. S’intéresser aux proportions signifie donc s’intéresser à tous les domaines du savoir. Mais comment aborder et comprendre dans un dialogue transversal sa dimension historique ? Tel est le pari de ces essais issus du LIe Colloque International d’Études Humanistes du Centre d’Études Supérieures de la Renaissance de Tours. De la renaissance menée par les Calculatores d’Oxford sous l’égide d’Aristote à la Renaissance des peintres et des musiciens des architectes et des alchimistes des marchands et des érudits jusqu’à l’aube de la Révolution scientifique les spécialistes ici réunis éclairent la notion de proportion en tant qu’objet de théories mathématiques en tant qu’outil dans tous les domaines du savoir et en tant que principe au cœur de constructions philosophiques ou artistiques.
Avec les contributions de : Sabine Rommevaux J. V. Field Ann E. Moyer Pierre Caye Jens Høyrup Maryvonne Spiesser Bernard Joly Gabriela Ilnitchi Currie Dorit Tanay Anna Maria Busse Berger Grantley McDonald Stefano Lorenzetti Katelijne Schiltz Rudolf Rasch Thomas Christensen Brigitte Van Wymeersch Pietro Roccasecca Danilo Samsa Lucien Vinciguerra Matthew Landrus Filippo Camerota Valérie Auclair Yves Pauwels Frédérique Lemerle Laura Moretti Frank Zöllner.
La Bibliothèque de Pétrarque
La bibliothèque de Pétrarque ne se réduit pas aux manuscrits - pourtant nombreux - qui ont appartenu au grand poète et humaniste toscan du XIVe siècle. Idéalement elle englobe tous les auteurs qu'il a lus et médités - qu'il se réclame ouvertement d'eux ou qu'il passe leur nom sous silence - et s'étend même aux écrivains et aux artistes qui aux siècles suivants l'ont lu et se sont inspirés de lui.
C'est à cette bibliothèque idéale de Pétrarque que le présent receuil est consacré. Il rassemble dix-sept études portant sur quelques-uns des grands auteurs qui la constituent depuis Horace Tite-Live Pomponius Mela saint Jérôme Claudien ou Macrobe jusqu'à Machiavel ou Maerten van Heemskerck en passant par saint Bernard Jean de Salisbury Guillaume de Lorris ou Dante. Ces études ont été écrites par les chercheurs de nationalités diverses - jeunes ou confirmés - qui se sont réunis du 27 au 29 novembre 2003 à Tours au Centre d'Études Supérieures de la Renaissance pour célébrer le septième centenaire de la naissance de Pétrarque (1304). Le Centre d'Études Supérieures de la Renaissance a en effet pour vocation d'étudier une Renaissance qui va << de Pétrarque à Descartes>>. Il se devait donc de prendre toute sa part dans les diverses manifestations internationales qui ont marqué cet anniversaire.
Le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance établi à Tours depuis 1956 est un laboratoire de recherche (UMR 6576 du CNRS Université François-Rabelais de Tours) qui propose des publications concernant la période allant des débuts de l’humanisme jusqu’au milieu du xviie siècle européen. Ses équipes et ses axes de recherche témoignent d’une dimension interdisciplinaire dont cette collection est le reflet : histoire histoire de l’art (peinture architecture iconographie) histoire du livre langues et littératures européennes philosophie musicologie histoire des idées des sciences et des techniques.
La collection « Études Renaissantes » offre des monographies et des recueils collectifs destinés à approfondir la réflexion sur les mutations les enrichissements et les crises caractéristiques de l’époque. Elle a pour ambition d’éclairer les grands courants intellectuels techniques et artistiques qui inscrivent cette période de la civilisation européenne dans un cadre mondial.
Aux limites de la couleur: monochromie et polychromie dans les arts (1300-1650)
L’histoire des couleurs dans le monde occidental au Moyen Âge et à la Renaissance a été nourrie par des travaux majeurs qui ont permis d’en cerner de multiples aspects depuis les pratiques techniques jusqu’aux usages symboliques. En revanche la question des rapports entre monochromie et polychromie dans les arts n’a guère fait l’objet que d’études ponctuelles.Ce constat a servi de point de départ au colloque international organisé conjointement par l’Institut national d’histoire de l’art et par le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance qui s’est déroulé à Tours les 12 et 13 juin 2009.
Les actes du colloque « Aux limites de la couleur : monochromie et polychromie dans les arts (1300-1600)» dirigés par Marion Boudon-Machuel Maurice Brock et Pascale Charron se proposent ainsi de traiter la question de la perception et du rôle de la couleur dans les œuvres d’art en adoptant un spectre large allant de la conception de l’œuvre à sa réception de l’analyse des gammes chromatiques réduites (grisaille camaïeu monochromie bichromie) à l’étude des rapports entre la monochromie et la polychromie. Les contributions couvrent les disciplines artistiques les plus diverses (peinture sculpture orfèvrerie arts graphiques textile) et s’articulent autour de deux binômes : monochromie-bichromie monochromie-polychromie.
Avec les contributions de Mathilde Bert Marc Borman Agnès Bos Bertrand Cosnet Olivier Deloignon Laure Fagnart Antonella Fenech Marc Gil Maxence Hermant Michel Hochmann Anne Le Poittevin Marie-Lys Marguerite Audrey Nassieu-Maupas Michel Pastoureau Natacha Pernac Laurence Riviale Nathalie Roman Valentina Sapienza Michele Tomasi Ines Villela-Petit Denise Zaru
Réforme et Contre-Réforme
A l'époque de la naissance et de l'affirmation des totalitarismes (1900-1940)
La parution de L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme (1904-1905) de Max Weber marque un moment essentiel dans la recrudescence du débat sur la Réforme et la Contre-Réforme au début du xxe siècle. En Italie en Allemagne en France - comme ailleurs en Europe - l'identité confessionnelle devient l'un des caractères constitutifs de l'idéologie nationale et/ou nationaliste ainsi qu'un élément fort de la réflexion sur le concept de modernité. De même des phénomènes de résistance à la formation et à l'établissement des totalitarismes émergent au sein de certains groupes d'intellectuels qui rejettent l'appropriation du discours religieux par les futurs idéologues du régime. On assiste alors à un foisonnement d'études concernant l'histoire des églises et des confessions s'interrogeant sur le développement social et étatique des nations. Les échos des ces débats auront des retombées majeures dans l'affrontement idéologique entre Europe du Nord et Europe du Sud civilisation germanique et civilisation méditerranéenne à l'aube du dernier grand conflit mondial.
Cet ouvrage ne prétend pas apporter un regard exhaustif sur toutes les conséquences que les discussion autour de la Réforme et la Contre-Réforme ont produites dans les années 1900-1940 mais fait état des premières réflexions menées par des spécialistes de différentes disciplines sur un sujet encore peu exploré et pourtant fondamental pour l'interprétation de l'une des périodes les plus cruciales du siècle dernier.