Hagiologia
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Interacting with Saints in the Late Antique and Medieval Worlds
The cult of saints is one of the most fascinating religious developments of Late Antiquity and the early Middle Ages. Christians admired martyrs already in the second century but for a long time they perceived them only as examples to follow and believed they could pray directly to God whom they addressed as ‘Our Father’. A new attitude toward saints now considered above all as powerful friends of God and efficient intercessors started to emerge in the third century. Once this process gained momentum in the Constantinian era the cult of saints constantly changed and rapidly adapted to new conditions and demands. This evolution highlighted many factors: the popularity of specific saints and the different types of sanctity the spread of cults and customs and the ways in which the saints were described visualised and represented.
This volume seeks to capture the dynamic of these adaptations showing both those aspects of cult which evolved quickly and those which remained stable for a long time. It studies the evolution of the cults in a broad period from the third to the seventh centuries and in various regions from Gaul to Georgia with a particular interest in the two greatest centres of the cult of saints: Rome and Constantinople. In response to changing needs and different circumstances new generations of believers repeatedly modified the cults of established saints even as they introduced new saints.
Hispanic Hagiography in the Critical Context of the Reformation
The sixteenth century was a time of great religious turmoil in Europe during which the critical positions within the Catholic Church led to a definitive break between Christians. One of the major controversies pertained to the cult of the saints since in 1523 Martin Luther denied the mediating role of the saints and repudiated what he considered excesses in their devotions.
The studies presented in this volume examine the impact of the Reformation on hagiography in the Hispanic sphere. They investigate how theological positions and controversy were projected onto literature and how literature incorporated theological discourse explicitly or implicitly. Unsurprisingly the Catholic Church reaffirmed the hagiographical tradition but to what extent was hagiographical literature specifically Hispanic literature affected by reformist approaches? This book explores issues less evident and hitherto neglected: for example Hispanic Catholic authorities and authors influenced by the denunciations of the excesses of the cult of saints and hagiographical “fables” publicly declared the purging of apocryphal elements in saints’ lives; in practice however they grappled with the difficulty of applying theoretical criteria to such an enormous subject. As a result certain contradictions arose between these criteria and the commitment to the hagiographical tradition which some even sought to expand and update. This complex tension is brought out by the studies gathered here in the fields of hagiographical prose in Catalan Portuguese and Spanish in Iberia and in America without neglecting the role of the theater in the dissemination of saints’ legends.
La vie de saint Didier, évêque de Cahors (630-655)
Introduction, édition, traduction et notes
La Vita de saint Didier évêque de Cahors au viie siècle rédigée peut-être à la fin de ce siècle et remaniée par la suite avec adjonction d’une série de miracles post mortem est connue par deux manuscrits principaux le ms. lat. 17002 de la Bibliothèque nationale de France qui date du début du xie siècle et le ms. 136 de la Bibliothèque royale de Copenhague du xive ou xve siècle. Nous en présentons ici après celles de René Poupardin en 1900 et de Bruno Krusch en 1902 une nouvelle édition critique. Cette nouvelle édition est accompagnée de sa première traduction française qui permettra au plus grand nombre d’accéder à un texte qui se démarque de la plupart des vies des saints évêques du haut Moyen Âge par son enracinement historique exceptionnel.
Issu de la plus haute aristocratie de la Gaule méridionale Didier est formé au Palais des rois mérovingiens. Protégé des rois Clotaire II et Dagobert Ier dont il est le trésorier son accession à l’évêché de Cahors est un parfait exemple du fonctionnement des institutions politico-religieuses du royaume mérovingien. Installé à Cahors dans des circonstances difficiles Didier n’est pas seulement un évêque modèle par sa piété la valeur de son enseignement son attachement au culte divin et son amour des pauvres. Il est aussi un aristocrate un grand propriétaire terrien gestionnaire d’immenses biens qui sont soigneusement énumérés dans la Vita et dont il fait don à son Eglise.
Cette richesse sert sa vocation particulière celle d’un grand bâtisseur qui a transformé et enrichi dans la tradition romaine les monuments civils et religieux de sa ville de Cahors. La description de ces travaux unique en son genre est un des plus précieux apports de ce texte.
Une Vita d’un style vivant qui s’adresse aussi bien aux hagiographes et aux historiens qu’aux linguistes et aux archéologues.
Des saints et des livres
Christianisme flamboyant et manuscrits hagiographiques du Nord à la fin du Moyen Âge (xiii e-xvi e siècles)
À la fin du Moyen Âge la production hagiographique manuscrite se transforme et connaît son dernier âge d’or entre le succès éditorial de la Légende dorée et l’arrivée de l’imprimerie. De nombreux textes anciens sont abrégés pour intégrer de nouvelles collections. Ce phénomène est en partie responsable du relatif désintérêt des historiens à leur égard : à quoi bon s’intéresser à ces abrégés alors qu’il reste tant à découvrir dans les grands légendiers du Moyen Âge central et qu’on commence à peine à mieux connaître les tout premiers manuscrits conservés ? L’objectif de ce livre est de mieux saisir la fonction sociale du manuscrit hagiographique à une période celle du « christianisme flamboyant » caractérisée par l’accumulation et la multiplication des dévotions. En se focalisant sur les Pays-Bas méridionaux et une large France septentrionale une région traversée par la devotio moderna et d’intenses dynamiques religieuses son objectif est aussi de comprendre ensemble les légendiers latins et vernaculaires en moyen néerlandais comme dans les parlers d’oïl. Il s’agit de saisir les conditions matérielles de la circulation des textes hagiographiques mais aussi l’usage de ces manuscrits dans le cadre de la pastorale et des pratiques cultuelles collectives comme dans celui de l’affirmation de l’individu à la fin du Moyen Âge.
L’énigme d’une dynastie sainte et usurpatrice dans le royaume chrétien d’Éhiopie, xi e au xiii e siècle
La période qui voit le règne de la dynastie Zāgwē dans le royaume d’Éthiopie est mal connue. Si l’on sait quand s’achève leur gouvernement (en 1270) on ignore quand il a commencé. On ne sait pas non plus très bien qui étaient ces souverains. Dès le xiv e siècle l’historiographie éthiopienne déclasse la dynastie en son entier présentant ses membres comme des usurpateurs illégitimes à exercer le pouvoir car n’appartenant pas à la maison d’Israël. Bien qu’usurpateurs les Zāgwē sont considérés comme des saints. Parmi eux saint Lālibalā est sans doute le plus célèbre de la dynastie. Des hagiographies ont été rédigées exaltant les figures de ces saints-rois. Ces textes sont tous postérieurs au xiv e siècle et ont longtemps été les seuls documents que l’on pouvait employer pour retracer l’histoire de leur règne.
Cette enquête propose de croiser textes inscriptions vestiges archéologiques pour approcher les souverains Zāgwē. Elle expose le dossier des sources contemporaines puis tente de planter le décor dans lequel une nouvelle lignée royale émerge. En faisant entrer en scène la documentation tardive l’enquête se clôt sur les constructions historiographiques en particulier hagiographiques qui ont permis de faire des rois Zāgwē à la fois des saints et des usurpateurs.
Le légendier de Moissac et la culture hagiographique méridionale autour de l’an mil
A l’instar du Livre des Miracles de sainte Foy de Conques on connaît surtout de l’hagiographie méridionale aux alentours de l’an mil les récits de miracles des saints dont l’actualité est ravivée dans le contexte de la Paix de Dieu de la constitution de nouveaux pouvoirs et d’une concurrence accrue entre les monastères. Or à cette époque et avant son affiliation à Cluny le scriptorium de Moissac alors en pleine activité produit entre autres manuscrits un grand légendier enluminé dont nous conservons d’importants fragments (BNF Ms. Lat. 5304 et 17002). Ce légendier le plus grand de son temps transmet 150 textes dont certains sont très rares. L’étude collective de ce manuscrit permet de réfléchir à la culture hagiographique méridionale depuis le monde wisigothique jusqu’au XIVe siècle. En abordant tour à tour la genèse les usages et la diffusion d’une telle collection de textes ce livre invite à un voyage savant dans l’histoire longue du christianisme. Il permet de mieux comprendre la mémoire des premiers temps chrétiens dans le Midi mais également dans d’autres espaces du monde hispanique à la Perse de l’Afrique à la Gaule du Nord.
Les saints et leur culte en Europe centrale au Moyen Âge
(xie-début du xvie siècle)
L’Europe centrale n’est pas une aire c’est un monde. Les contributions de ce volume aident à en prendre la mesure. Elles posent la question de l’existence d’un modèle de sainteté centre-européen au Moyen Âge. La géographie de la sainteté proposée voici trente ans par André Vauchez dans sa thèse sur « La sainteté en Occident » s’en trouve passablement bouleversée : celle-ci rangeait l’Europe centrale dans la partie « froide » de la christianitas réfractaire au changement en matière de dévotions. Or à l’examen cet espace s’avère à la fois inventif en matière de figures saintes particulièrement au xv e siècle et réceptif par rapport aux nouveaux cultes.
Regina Cœli. Les images mariales et le culte des reliques
Entre Orient et Occident au Moyen Âge
Les images-reliquaires dont la singularité attire notre attention se définissent par la complexité de leur composition tant au point de vue artistique qu’au point de vue religieux. Il s’agit ici des peintures sur panneau de bois (plus rarement sur verre églomisé) ayant fonction de porte-reliques et décorées dans certains cas de pierres précieuses ou semi-précieuses. Le modèle de tableau-reliquaire : panneau unique diptyque et triptyque comprenant le portrait de la Vierge à l’Enfant enchâssé dans une large bordure incrustée de reliques se répandit particulièrement dans la péninsule italienne et par la suite en Europe centrale. Cependant les reliquaires polonais connus sur le territoire de la Petite-Pologne durant le xv e siècle jusqu’au début du siècle suivant ne sont mentionnés que de manière sporadique dans l’histoire de l’art. Ils sont apparus dans quelques articles mais sans avoir fait l’objet d’aucune analyse spécifique quant à leur contenu iconographique leur similarité formelle ainsi qu’à l’égard de leur usage dévotionnel. C’est pourquoi nous souhaitons les joindre aux créations semblables répandues dans l’art entre Orient et Occident au Moyen Âge. Dans la même optique il serait également intéressant de s’interroger sur la continuité de tels objets au-delà de l’époque médiévale.
Les inventions de reliques dans l'Empire romain d'Orient (IVe-VIe s.)
Le culte des reliques n’appartient pas aux premiers siècles de l’ère chrétienne mais à partir du iv e siècle il devint un élément constitutif de la nouvelle religion. Si l’on peut s’étonner de la brusquerie du phénomène qui suppose un bouleversement profond des mentalités il faut aussi se demander quelles en furent les modalités. Sans doute la Paix de l’Église puis la christianisation de l’Empire romain créèrent-elles les conditions favorables à l’assouvissement de nouvelles aspirations mais un obstacle a priori insurmontable n’allait-il pas très vite se dresser devant elles ? Quelques traditions plus ou moins concrètes existaient mais dans la majorité des cas comment faire pour retrouver - à supposer qu’on y pensât encore - ce qui s’était perdu ? C’est alors que l’on se mit à « inventer » à découvrir providentiellement les corps des patriarches des prophètes des apôtres des martyrs bientôt des moines des vierges ou des évêques et jusqu’aux reliques (secondaires) du Christ et de la Vierge. Après avoir exposé pour elles-mêmes quelques-unes des plus notables inventions survenues aux iv e v e et vi e siècles ce travail s’attache à en éclairer le mécanisme d’abord par une lecture suivie des récits qui nous en ont transmis la mémoire ensuite par l’examen des différents enjeux qu’elles sous-tendent.
Espace sacré, mémoire sacrée. Le culte des évêques dans leurs villes (IVe-XXe siècle)
Actes du colloque de Tours, 10-12 juin 2010
L’histoire de bien des villes européennes a été façonnée par une ou plusieurs figures saintes dont les relations aux villes-vraies ou imaginées- ont eu des conséquences spirituelles et pratiques. La topographie de la ville son économie ses établissements sa liturgie sa réputation et même le développement de la fierté civique des habitants se sont forgés dans une association idiosyncratique du saint et de sa ville. La figure de l’évêque-saint en adéquation avec ses prérogatives spirituelles et temporelles extraordinaires représente une catégorie particulière dont ce livre a voulu tracer les contours. Le topos de la sainteté épiscopale préjuge la plupart du temps de rapports passionnels entre l’évêque et sa ville parfois conflictuels même tant l’écart entre la sainteté vécue ou du moins ressentie peut entrer en contradiction avec une population souvent versatile mais soucieuse cependant de participer par capillarité à la sainteté de son chef de diocèse.
Normes et hagiographie dans l'Occident latin (VIe-XVIe siècle)
Actes du colloque international de Lyon, 4-6 octobre 2010
Le Colloque Normes et Hagiographie tenu à l’Université Lyon-III en octobre 2010 porte bien son nom: il ne s’est pas donné pour objet d’étude l’hagiographie latine comme source d’exemples de comportement mais bien les relations complexes que les sources hagiographiques entretiennent avec les normes qui régulent les sociétés médiévales occidentales. Puisque de fait les textes hagiographiques forment un corpus commun de références et de modèles pour les sociétés christianisées le projet des organisateurs a été de « partir des normes médiévales » pour évaluer dans quelle mesure l’hagiographie avait contribué à les élaborer à les faire évoluer voire à les contredire. C’est une question d’histoire des textes bien loin d’une approche morale des attitudes morales et religieuses. Marie-Céline Isaïa maître de conférences en histoire du Moyen Âge à l’Université Jean-Moulin Lyon-III est membre du CIHAM (UMR 5648). Depuis la parution de Remi de Reims. Histoire d’un saint mémoire d’une Église (Paris 2010) elle poursuit ses travaux sur les relations entre hagiographie et écriture de l’histoire du Ve au XIe siècle. Thomas Granier est maître de conférences en histoire du Moyen Âge à l'Université Montpellier-III membre du CEMM (EA 4583) et membre de l’École Française de Rome. Il a publié plusieurs articles sur l’'histoire de l’Italie du sud du haut Moyen Âge.
Hagiographie, idéologie et politique au Moyen Âge en Occident
Actes du colloque international du Centre d'Études supérieures de Civilisation médiévale de Poitiers, 11-14 septembre 2008
La reconnaissance de la sainteté et sa propagation par l’écrit et l’image dépendent étroitement de la conjoncture sociale et politique : les saints ont du pouvoir et le pouvoir a ses saints. Issues du congrès international organisé à Poitiers en 2008 les contributions de ce volume analysent les enjeux du culte des saints dans les stratégies du pouvoir ecclésiastique et laïc en Occident du VII e au XV e siècle. La représentation de la sainteté et ses usages sont abordés selon plusieurs axes : la légitimation du pouvoir par le prestige des saints du passé ; l’hagiographie instrumentalisée dans les luttes idéologiques et politiques ; le rapport entre l’iconographie la mise en valeur des reliques et le contexte historique. Ce bilan des recherches récentes jette un nouvel éclairage sur la question fondamentale de l’imbrication du religieux et du politique à l’époque médiévale
L’auteur
Edina Bozóky est maître de conférences à l’Université de Poitiers membre du Centre d’Études Supérieures de Civilisation Médiévale. Elle a publié La politique des reliques de Constantin à Saint Louis (Paris) et Le Moyen Âge miraculeux (Paris 2010) et a édité avec A.-M. Helvétius Les reliques : objets cultes symboles (Turnhout 1999). Elle dirige la collection Culture et société médiévales aux Éditions Brepols
Vies de saints, légendes de soi
L'écriture hagiographique dominicaine jusqu'au Speculum sanctorale de Bernard Gui († 1331)
Entre 1312/1316 et 1329 le dominicain Bernard Gui rédige une collection de Vies de saints intitulée Speculum sanctorale. Située dans une histoire des légendiers dominicains cette œuvre montre l’évolution de l’hagiographie de cet ordre. Alors que les hagiographes dominicains du XIIIe siècle répondent à des besoins ponctuels en privilégiant tantôt la sainteté locale tantôt la sainteté universelle Bernard Gui cherche à faire la synthèse entre ces différentes voies. Il produit alors une somme hagiographique dont la composition minutieuse supporte les enjeux identitaires de la promotion des saints de l’ordre des cultes locaux et universels.
Agnès Dubreil-Arcin a soutenu sa thèse de doctorat à Toulouse en 2007 et le présent ouvrage en est la version remaniée. Elle est membre du comité d’organisation des colloques d’histoire religieuse médiévale de Fanjeaux.
Spiritualité, sainteté et patriotisme
Glorification du Brabant dans l'oeuvre hagiographique de Jean Gielemans (1427-1487)
L’hagiographie a souvent été décriée jusqu’au vingtième siècle. C’est ainsi que la plus vaste compilation hagiographique du Moyen Age occidental était restée dans l’oubli presque total. à travers quatre volumineux manuscrits en latin (Sanctilogium Agyologus Brabantinorum Novale Sanctorum et Hystoriologus Brabantinorum) Jean Gielemans (1427-1487) chanoine régulier de saint Augustin à Rouge-Cloître en Brabant avait pourtant réalisé entre 1471 et 1487 une véritable encyclopédie hagiographique et plus encore laissé un trésor inestimable pour l’histoire religieuse culturelle et politique.
Issu d’une thèse de doctorat ce livre met en évidence un genre patriotique inédit où l’hagiographe exalte le Brabant à travers une histoire sacrée tout en reflétant deux idéaux de sainteté masculine et féminine entre mystique et Dévotion moderne.
Véronique Hazebrouck-Souche docteur en histoire médiévale a enseigné principalement à l’université de Paris X et participé à des projets de recherche en France Belgique Italie Angleterre Allemagne et aux Pays-Bas.
Les miracles de saint Étienne
Recherches sur le recueil pseudo-augustinien (BHL 7860-7861), avec édition critique, traduction et commentaire
Le recueil des Miracles de saint Étienne (BHL 7860-7861) annexé le plus souvent aux manuscrits des œuvres de saint Augustin est un petit ouvrage écrit vers 425 à la demande de l’évêque Evodius ami et correspondant d’Augustin par un clerc d’Uzalis petite cité de l'Afrique proconsulaire qu’on a pu situer définitivement au nord de Carthage près de Bizerte. Il relate en deux livres au ton assez différent les miracles opérés par des reliques du protomartyr à leur arrivée dans la ville. Il s’agit là d’un document exceptionnel : d’une part il contient déjà en germe toutes les caractéristiques du genre hagiographique du libellus miraculorum promis à un immense développement au moyen âge et d’autre part il présente une théologie du miracle assez différente de celle d’Augustin et révèle l’état d’esprit des clercs dans une communauté chrétienne d’Afrique contemporaine de l’évêque d’Hippone. Il donne aussi de précieux renseignements sur la vie et le langage des couches modestes de la population dans une petite cité africaine et sur certains aspects de la société aristocratique de Carthage à la veille de l’invasion vandale. Ce livre qui comprend une édition critique du texte fondée sur la collation de 21 manuscrits et accompagnée d’une traduction commentée propose aussi une série d’études particulières qui visent à replacer l’oeuvre dans son contexte historique théologique littéraire et linguistique. Il voudrait ainsi montrer tout l’intérêt que présente le De miraculis pour l’histoire des mentalités et pour l’histoire sociale de l’Afrique tardive et contribuer aussi à éclairer le rôle qu’ont tenu les miracula post mortem dans la théologie du miracle dans la diffusion du culte des saints et dans la formation des genres hagiographiques.
Les auteurs
Le Groupe de recherches sur l’Afrique Antique (GRAA) rattaché au Centre d'études et de recherches sur les civilisations antiques de la Méditerranée (CERCAM) de l’Université Paul- Valéry (Montpellier III) est un groupe pluri-disciplinaire qui réunit historiens épigraphistes philologues et grammairiens. Il a notamment édité un corpus de poèmes latins d’époque vandale (dans Antiquités Africaines 1985) et une étude sur Les Flavii de Cillium (École française de Rome 1993). Lors de ses travaux sur le De miraculis s. Stephani le GRAA était composé de Michel Chalon Jean Daude Georges Devallet Paul Force† Anne Fraïsse Michel Griffe Christine Hamdoune Véronique Krings Jean-Marie Lassère Paul Martin Jean Meyers et Jean- Noël Michaud; le groupe avait aussi alors sollicité la collaboration des collègues tunisiens et français Fathi Bejaoui Taher Ghalia Yvette Duval† Serge Lancel† Claude Lepelley et Mgr Victor Saxer†.
Jean Meyers spécialiste de latin tardif et médiéval appartient au GRAA depuis 1992.
Écriture et réécriture hagiographiques
Essai sur les réécritures de Vies de saints dans l'Occident latin médiéval (VIIIe-XIIIe s.)
Un des phénomènes les plus intéressants du discours hagiographique pour qui veut l’appréhender dans sa double dimension historique et littéraire réside dans l’usage de la réécriture qui instaure un système de renvois entre les textes consacrés à un même saint. On peut donc y observer les infléchissements de l’écriture et s’interroger sur leurs rapports avec les circonstances historiques autrement dit sur les effets du contexte sur le texte. C’est là un observatoire exceptionnel des motivations des méthodes et des finalités des hagiographes et de leurs commanditaires ainsi que de l’horizon d’attente de leur public. A partir d’une analyse systématique du discours des hagiographes et de leurs méthodes de réécriture envisagées du double point de vue de l’enseignement médiéval et de la critique littéraire contemporaine en particulier les théories de Gérard Genette ce livre propose une réflexion qui porte tout d’abord sur les fluctuances mais aussi en dernier ressort sur la nature profonde de l’écriture hagiographique. De nombreux exemples ainsi que des textes inédits viennent étayer l’argumentation et montrer comment transformations formelles et manipulations sémantiques de la réécriture sont les deux faces d’un unique phénomène observation qui prouve une fois de plus à quel point les approches littéraire et historique sont indissociables.
Monique Goullet est directrice de recherche au CNRS (Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris Université Paris I - CNRS Villejuif) spécialiste de latin médiéval - Elle a notamment publié les oevres de Hrotsvita de Gandersheim et d'Adson de Montier-en-Der.
"Scribere sanctorum gesta"
Recueil d’études d’hagiographie médiévale offert à Guy Philippart
Dans les études hagiographiques comme dans d’autres domaines de l’histoire médiévale il s’avère indispensable de retourner aux sources et d’abord aux manuscrits et aux œuvres qu’ils véhiculent. Le manuscrit ancre le texte dans un contexte particulier informe sur les milieux dans lesquels il a été produit ou reçu documente sur les stratégies qui ont présidé à sa diffusion. À qui sait lire les apparats critiques et les descriptions codicologiques il apporte une moisson d’informations. Lorsqu’ils sont regroupés en ensembles — ensembles des exemplaires d’une même œuvre ensembles des exemplaires d’une même collection ensembles de collections apparentées — les textes hagiographiques acquièrent un intérêt plus large encore éclairant les champs culturel social ou économique à la lumière de l’histoire de leur édition. En la matière les travaux de Guy Philippart sont à placer au premier plan de la recherche des trente dernières années. Songeons à sa contribution fondamentale à la typologie des légendiers médiévaux à la base de données «Légendiers latins» qui a donné naissance à la BHLms et à l’Histoire internationale de la littérature hagiographique en cours de publication. C’est tout naturellement autour de la littérature hagiographique en particulier les thèmes de l’écriture — de la réécriture — et de l’édition manuscrite des textes hagiographiques médiévaux que quatre de ses anciens étudiants ont réuni une trentaine de spécialistes de renommée internationale. Le résultat? Une collection d’études qui aborde un large éventail de problématiques actuelles. Au-delà de l’hommage au chercheur et à l’enseignant ce livre se veut aussi témoignage d’amitié.
Vies de saints, vie de famille
Représentation et système de la parenté dans le royaume mérovingien (481-751) d'après les sources hagiographiques
Les reliques. Objets, cultes, symboles
Actes du colloque international de l'Université du Littoral-Côte d'Opale (Boulogne-sur-Mer), 4-6 septembre 1997
Depuis le Moyen Age les reliques ont joué un rôle fondamental dans la vie religieuse mais aussi économique et politique des sociétés chrétiennes tant occidentales qu'orientales. Pour autant ce thème est resté jusqu'ici relativement négligé par l'historiographie. Le colloque qui a donné naissance à ce livre constitue une tentative originale pour interpréter le culte et la signification des reliques dans une approche d'anthropologie.
Rassemblant dix-huit spécialistes internationaux de disciplines différentes alliant histoire et histoire de l'art l'ouvrage aborde la signification des reliques au fil des siècles sous plusieurs aspects complémentaires: les reliques représentant un trait commun du christianisme une affaire de foi des objets de culte et un enjeu de pouvoir. Ce livre met ainsi en relief un phénomène essentiel de l'histoire des sociétés chrétiennes: comment des objets matériels cristallisent et mobilisent les aspirations spirituelles d'hommes et de femmes de toutes époques et de toutes conditions mais également leurs ambitions politiques et leurs préoccupations quotidiennes.
Les auteurs Edina Bozóky maître de conférences à l'Université de Poitiers est l'auteur de publications sur les croyances religieuses et la littérature médiévale; ses recherches actuelles portent sur les aspects symboliques et politiques de la possession de reliques.
Anne-Marie Helvétius maître de conférences à l'Université du Littoral-Côte d'Opale (Boulogne-sur-Mer) est l'auteur de publications sur le culte des saints et les anciennes abbayes de la Gaule du Nord; ses recherches actuelles portent sur l'hagiographie comme reflet de la société.
Les contributeurs Jean-Pierre Arrignon Sofia Boesch Gajano Edina Bozóky Jean-Pierre Caillet Alain Dierkens Jean-Pierre Duteil Philippe George Anne-Marie Helvétius Alain Joblin Michel Kaplan Guy Lobrichon Jean Michaud Jean-Michel Picard Henri Platelle David Rollason Jean-Marie Sansterre Jean-Claude Schmitt Pierre-André Sigal.