Religions of Indic & Chinese origin
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De la crise naquirent les cultes
Approches croisées de la religion, de la philosophie et des représentations antiques
Dans le présent volume le lecteur prendra connaissance des contributions présentées à l’occasion d’un colloque international organisé à l’Université catholique de Louvain les 12 et 13 juin 2014 par le Centre d’étude des Mondes Antiques en collaboration avec le Centre d’Histoire des Religions Cardinal Julien Ries et les Actions de Recherche Concertées « A World in Crisis? ». Le thème se focalisait sur la corrélation des notions de « culte » et de « crise » dont les acceptions particulières se trouvent sensiblement modifiées et enrichies par leur mise en rapport. Le concept supérieur ainsi formé peut lui-même être mis en relation avec l’expression anglo-saxonne « Crisis Cults » originellement un des produits de la recherche ethno-anthropologique américaine des années 1970. Les contributeurs ont ainsi été invités à réfléchir sur la différence qu’ils pourraient éventuellement identifier en se basant sur leur propre domaine de spécialisation entre des cultes subissant une crise (ce que représente l’expression française « cultes en crise ») et des cultes issus d’une crise autrement dit des cultes qui sont une réponse à une situation de crise (ce que traduit l’expression anglaise « Crisis Cults »).
Par son sujet même ce volume se veut interdisciplinaire et subséquemment transversal aux thématiques abordées. Dans ces pages en effet ont été rassemblées les interventions de spécialistes provenant des domaines de l’archéologie de la numismatique de la philologie de l’histoire et de la philosophie autant de contributions portant sur des sujets aussi variés que le monde minoen l’Égypte ancienne les institutions de la Grèce classique les civilisations anatoliennes la philosophie platonicienne la Rome aussi bien républicaine qu’impériale et l’époque tardo-antique.
Finalement ce livre non seulement constitue une avancée de la recherche dans différentes disciplines mais ouvre aussi la voie à une étude phénoménologique et transversale des notions de « crise » et de « culte » et a ainsi posé quelques jalons en vue d’études ultérieures sur un sujet qui est loin d’être épuisé.
Autorité des auteurs antiques : entre anonymat, masques et authenticité
Il n’est pas certain qu’il faille renoncer dans le cas de la littérature ancienne aux notions d’originalité de style en tant que singularité ou expression propre de l’auteur ou d’autonomie du littéraire. Dans la dialectique invention-fidélité au modèle le mérite d’un auteur consistait à promouvoir une variante surprenante d’une histoire pourtant notoire quoique peu répandue dans l’espace où il l’implante précisément et l’adapte. L’originalité consistait à rejoindre le dénouement connu par une voie inédite.
À défaut de toujours pouvoir retrouver la trace des auteurs réels de certains écrits anciens surtout de ceux dont l’œuvre s’est vue attribuer une autorité de norme collective à défaut de savoir d’où ils venaient et quelle était l’expérience qu’ils ont vécue ou l’histoire réelle qu’ils ont mise en mots les contributions de ce volume s’interrogent sur le rapport des auteurs de textes religieux mythologiques ou littéraires aux valeurs qui firent autorité ou qui sont à l’origine de leur « autorité ».
Aux abords de la clairière
Études indiennes et comparées en l'honneur de Charles Malamoud
Charles Malamoud rappelle que le terme loka qui désigne en sanskrit le monde est apparenté au latin lūcus dont le sens premier est « clairière ». Le loka est un lieu de lumière éclairé par les astres du jour et de la nuit. Il n’est cependant pas directement perçu comme un espace de lumière arraché à la forêt : le monde ne saurait subsister seul sans le « non-monde » (aloka) qui l’entoure. Réfl échir aux abords de la clairiere signifi e donc saisir du même regard la forêt tout autour penser l’articulation nécessaire entre monde et non-monde.
Depuis une quarantaine d’années les travaux de Charles Malamoud marquent le paysage des études indiennes en France comme à l’étranger et ne cessent d’ouvrir des pistes d’investigations à la fois méthodologiques et conceptuelles dans les sciences humaines et sociales. Les auteurs du présent volume sont des spécialistes qui dialoguent avec son oeuvre depuis longtemps : philologues historiens anthropologues ou écrivains engagés dans le renouveau du débat interdisciplinaire et comparatiste. À partir de matériaux non seulement indiens mais aussi de l’antiquité gréco-romaine de la Chine ou du Japon ils reviennent sur quelques thèmes essentiels dans la réfl exion de Charles Malamoud - le rite la théologie la poétique le rapport entre homme et nature.
Silvia D’Intino chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifi que (Cnrs) est membre de l’équipe Anthropologie et histoire des mondes antiques (Anhima). Philologue elle est spécialiste de l’Inde védique. À côté de ses investigations sur les fondements de la poétique indienne elle travaille sur l’histoire de la réception du Rgveda et son exégèse.
Caterina Guenzi est maître de conférence à l’École des hautes études en sciences sociales (Ehess) et membre du Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud (Ceias). Ses recherches portent sur l’anthropologie des savoirs et en particulier sur la mantique en tant que champ d’intersection des traditions religieuses scientifi ques et médicales dans le monde indien.
Penser l'icône en Inde ancienne
L'icône prit une importance croissante dans les religions indiennes dès avant l'ère chrétienne qu'il s'agisse du védisme tardif de l'hindouisme du bouddhisme ou du jaïnisme. Si les spéculations philosophiques l'ignorèrent largement jusqu'au XIIe siècle de notre ère environ 1'icône fut depuis une époque ancienne l'objet de débats dans une civilisation qui était encline aux discussions critiques.
La société harappéenne (vallée de l’Indus vers 2500-1800 av. J.-C.) connaissait un iconisme qui est aujourd’hui d’une interprétation difficile. Le védisme ancien qui lui succéda associe les dieux non à des représentations plastiques mais à leur révélation par la parole du Veda conçue comme une véritable substance . Les milieux qui se réclament du védisme pourraient avoir connu une sorte de crise de conscience iconologique du IVe au IIe siècle avant notre ère environ. L’icône matérielle devint progressivement l’objet d’un consensus social en dépit des réserves du scepticisme voire des critiques que l’on émit à son égard dans certains cercles.
Cet ouvrage qui ne traite pas d’histoire de l’art examine la pensée fragmentaire de l’icône en Inde ancienne jusqu’au XIIe siècle : parfois conçue comme étant un être vivant ou un sujet juridique parfois suscitant des résistances théoriques (notamment dans le bouddhisme ancien en comparaison avec la relique) inscrite dans le réseau des signes divinatoires favorables emplie de conscience divine au moyen du rite l’icône est restée - jusqu’à nos jours d'ailleurs - une composante majeure de la société indienne.