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Le dessin en Espagne à la Renaissance: Pour une interprétation de la trace
Le thème principal de cet ouvrage est double : une synthèse de nos connaissances sur la situation actuelle du dessin de la Renaissance en Espagne et l’émergence d’un statut spécifique du dessin dans la péninsule à partir des années 1560 et surtout avec de plus en plus d’évidence à partir des années 1580. Une des difficultés principales repose sur l’assertion de l’absence du dessin en Espagne pendant toute la première moitié du XVIe siècle et la présence d’un nombre restreint de feuilles pour la seconde moitié avant l’âge baroque.
La pratique du dessin par les artistes espagnols devient de plus en plus manifeste au fil des années pour s’affirmer dans la seconde moitié du XVIe siècle. Elle permet d’établir des relations pertinentes entre la consolidation de cette pratique et des phénomènes historiques et politiques. La corrélation entre plusieurs faits historiques tels que l’affirmation d’une culture espagnole sous le règne de Philippe II et ses conséquences sur le dessin est ainsi de mieux en mieux recensée dans les sources : le monastère de l’Escorial est sans conteste le lieu symbolique de l’émergence d’une culture vernaculaire au cours de la seconde moitié du siècle. L’affirmation d’une pratique du dessin coïncide avec l’affermissement des usages de la langue vernaculaire dans l’écrit à tous les niveaux de la société.
Les relations avec l’appréhension du dessin dans la théorie artistique font l’objet d’une importante partie de l’ouvrage. La présence d’une position théorique sur le dessin considéré également dans ses aspects pratiques y est exposée en même temps que les positions marginales d’artistes de premier plan tels Francisco de Holanda et Greco qui ont énoncé la primauté du dessin comme fondement de toute connaissance artistique. Leurs réflexions y sont discutées dans un contexte où le dessin est encore peu considéré comme champ spécifique.
Les échanges continuels entre l’Italie et l’Espagne à travers les séjours d’artistes de premier plan comme Federico Zuccaro et Pellegrino Tibaldi constituent une des orientations générales de l’ouvrage où les positions artistiques et théoriques se répondent jusqu’à la fin du siècle. Ce dialogue constant entre les deux péninsules est plus enraciné dans la culture espagnole depuis le Moyen Âge et la Renaissance. Les siècles suivants confirment en fait cet esprit d’ouverture à la culture européenne dans cette aire géographique. Dans tous les aspects de la culture artistique de la Renaissance le dessin trouve ainsi sa place et devient plus légitime à mesure que les artistes affirment leur statut au sein de la société.
René d’Anjou et les arts
Le jeu des mots et des images
Commanditaire cultivé et original René d’Anjou montre un intérêt pour toutes les formes de l’art. Non seulement auteur mais aussi lecteur spectateur concepteur ou metteur en scène et jouant même son propre rôle dans le cadre de ses funérailles et de ses tombeaux le prince apparaît comme le personnage central de la création artistique à sa cour. Dans cette perspective il s’agissait d’étudier ici la relation des arts figurés et de l’art dramatique et plus largement le dialogue entre les arts. Cependant il convenait de dépasser les réflexions d’Émile Mâle sur l’influence des Mystères sur les arts visuels et d’abandonner une vision de la production artistique en terme d’ascendance et de hiérarchie. Les interrogations ont donc porté principalement sur les processus de création des images leur fonctionnement et leurs significations et sur une problématique de transmission culturelle. Les arts figurés la littérature ou l’art dramatique participent en effet de références communes traitent les mêmes sujets et soulèvent parfois des questions identiques mais selon des modalités d’expression différentes. Souvent des interférences se créent entre plusieurs langages - écrit visuel ou oral - jouant ainsi sur les sens possibles de l’œuvre et mobilisant la culture du lecteur et/ou du spectateur. Les exemples retenus ont dès lors contribué à préciser la pluralité de ces intéractions qui questionnent en permanence sur le statut le rôle de l’image et sa relation à d’autres media. Cela a aussi permis de mettre en valeur la personnalité de certains grands artistes de la fin du Moyen Âge dont la polyvalence et la culture ont séduit le prince.
Rose-Marie Ferré est maître de Conférences en histoire de l'art du Moyen Âge à l'université Paris-Sorbonne (Paris IV). Ses recherches portent sur les paramètres de la commande artistique et les questions d'iconographie. À cet égard elle interroge plus particulièrement le dialogue entre les arts et les problèmes de transmission culturelle.
Le sūtra des contemplations du Buddha Vie-Infinie
Essai d’interprétation textuelle et iconographique
Le Sūtra des contemplations de Vie-Infinie a joué un rôle déterminant dans l’histoire de la Terre pure cette tradition qui occupe jusqu’à nos jours une place majeure dans le bouddhisme de l’Extrême-Orient. Typique de l’idéal du Grand Véhicule ce texte fournit une méthode complexe pour visualiser le Buddha Amida et son royaume en cette vie-ci ainsi qu’une pratique plus accessible : la récitation du nom de ce buddha (nembutsu) pour aller naître auprès de lui dès la vie prochaine.
Inconnu des sources indiennes mais traduit en chinois au début du Ve siècle de notre ère ce sūtra est depuis une cinquantaine d’annés l’objet d’un débat sur son origine véritable. Cependant il occupe une position clef entre les traductions chinoises archaïques du Grand Sūtra de l’agencement de la Sukhāvatī (IIIe s.) et la floraison de l’école de la Terre pure à l’ère des Tang (VIIe s.). En outre le Sūtra des contemplations se distingue comme l’une des sources importantes de l’art bouddhique sino-japonais depuis l’Asie centrale jusqu’au Japon médiéval. Ses représentations sur les grandes fresques et bannières peintes des VIIIe et IXe siècles découvertes dans les grottes de Dunhuang témoignent d’un long développement iconographique dont les étapes antérieures peuvent être retracées par l’archéologie. Le double intérêt philologique et iconographique de ce texte en fait donc un jalon déterminant dans l’enquête tentant de cerner le processus de l’acclimatation en sol chinois de cette tradition venue de l’Inde via la Route de la soie.
Pour la première fois la présente étude traite de ces deux dimensions conjointement en fournissant une introduction détaillée et une traduction commentée du texte doublée d’une analyse fouillée de son évolution artistique en Chine jusqu’à sa représentation classique au Japon le « Mandala de Taima ».
Jérôme Ducor est privat-docent à la section des langues et civilisations orientales de l’université de Lausanne et conservateur du département Asie au Musée d’ethnographie de Genève.
Helen Loveday est chargée de cours en art asiatique à l’université de Genève et conservatrice à la Fondation Baur (Musée des Arts d’Extrême-Orient Genève).
De l'iconographie racinienne, dessiner et peindre les passions
Les sujets des tragédies de Racine ont été transposés dans les arts visuels dès le XVII e siècle. Ils ont inspiré des tableaux à quelques peintres mais surtout ils ont agrémenté le livre à figures. Nous nous proposons d’étudier ces compositions dans un ensemble réunissant des œuvres exécutées de 1668 à 1815. Les représentations visuelles qui illustrent différents instants des pièces qui proposent des synthèses s’inscrivent dans des contextes de création témoins de la réception de Racine. Leur étude ne se départit ni des principes théoriques qui régissent les arts et le théâtre ni des convenances propres à chacun. En représentant les héros raciniens en montrant leurs corps malmenés par les passions les artistes ont instauré un dialogue entre le texte et l’image dont l’un des points de convergence est la quête de l’éloquence. Bien que leur inspiration littéraire s’inscrivît dans une longue tradition n’y avait-il pas une difficulté extrême à illustrer ces drames ? En effet comment se sont-ils approprié le vocabulaire visuel du poète quelle couleur ont-ils donnée aux lieux et aux costumes mais surtout par quel moyen ont-ils représenté les tensions et les passions ? Les artistes s’en sont acquittés avec une fortune inégale mais leurs œuvres méritent d’être étudiées analysées à la lumière des vers de Racine.
Biographie
Docteur en histoire de l’art moderne enseignante et conférencière ses recherches portent sur les rapports entre le texte et l’image. Cet essai prend appui sur les recherches entreprises dans le cadre de la thèse. De nombreux articles ont paru souvent consacrés à des problématiques iconographiques : « À la lueur d’une flamme Racine peintre de nocturnes » « Ornements et narrations le dialogue des motifs gravés » « Poétique racinienne et arts visuels » « De l’usage de la lettre dans la gravure d’illustration » « Le décor dans l’Histoire naturelle de Buffon » « Jacques de Sève illustrateur du théâtre de Racine ».
La Sainte-Chapelle de Paris. Royaume de France ou Jérusalem céleste?
Actes du Colloque (Paris, Collège de France, 2001)
La Sainte-Chapelle est un chef-d’œuvre hors du commun l’un des monuments du XIIIe siècle les plus appréciés du grand public. Emblème du gothique à son apogée elle est aussi une œuvre majeure dont on connaît exceptionnellement bien le contexte historique et politique de sa création et la personnalité de ses commanditaires le roi Louis IX et sa mère Blanche de Castille. Négligée par les historiens de l’art dès les années 60 du siècle dernier elle connaît heureusement un regain d’intérêt depuis quelques années.
Ce volume rassemble les communications d’un colloque international réuni pour faire la synthèse des acquis les plus récents concernant cet exceptionnel monument. Les contributeurs y traitent de divers aspects de la Sainte-Chapelle: restaurations architecture décor sculpté vitraux fonction signification et mise en scène des reliques liturgie et héraldique personnalité et préoccupations artistiques politiques et religieuses du commanditaire royal à la veille de son départ pour la croisade. Il en résulte une image fascinante et très complète de ce chef-d’œuvre unique qu’est la chapelle palatine de saint Louis.
"Tout le temps du veneour est sanz oyseuseté"
Mélanges offerts à Yves Christe pour son 65ème anniversaire par ses amis, ses collègues, ses élèves
Pour honorer le professeur Yves Christe des chercheurs de six pays se sont réunis et ont fait le bilan de leurs recherches sur des sujets chers au dédicataire de ce volume: l’iconographie chrétienne l’Apocalypse les manuscrits des Bibles moralisées le conditionnement des œuvres par rapport à leur contexte historique et liturgique et l’histoire de leur conservation. Cet assemblage dessine un panorama d’une grande richesse passionnante pour toute personne s’intéressant à l’art chrétien et à la civilisation du Moyen Age. Yves Christe est l’un des meilleurs spécialistes de l’iconographie paléochrétienne et médiévale; ses travaux sur l’Apocalypse et le Jugement dernier font autorité.