France (c. 500-1500)
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Architectures du monachisme
Une histoire monumentale de l’Île Saint-Honorat de Lérins, Ve-XIIIe siècle
L’île Saint-Honorat de Lérins accueille des religieux depuis le début du Ve siècle. Il s’agit d’un haut lieu du monachisme témoin des expériences ascétiques insulaires qui se développent en Occident durant l’Antiquité tardive. Le caractère exceptionnel de Lérins tient aussi à la longue durée d’occupation du site par des religieux. Ce n’est qu’à partir de 2005 qu’ont été entreprises des recherches archéologiques d’envergure sur l’île : fouilles et archéologie du bâti qui font de Lérins la seule île monastique pour laquelle il existe des vestiges archéologiques remontant de façon assurée aux premières expériences ascétiques occidentales. En présentant ce dossier l’ouvrage de Yann Codou apporte un éclairage inédit sur la genèse du monachisme en Occident où des expériences érémitiques cohabitent au sein de l’espace insulaire avec des formes de vie plus collectives. Les données restituent également les dynamiques du monachisme au cours du haut Moyen Âge et dans les siècles suivants en particulier le processus de communautarisation du monachisme. L’architecture est ici un document historique à part entière qui dialogue avec les sources écrites. Les multiples monuments qui composent le paysage insulaire offrent un terrain de choix pour comprendre des mécanismes de construction identitaire fondés sur la création et la réinterprétation des espaces sacrés. Les enjeux de la recherche dépassent largement l’histoire de la seule communauté lérinienne pour s’inscrire dans une réflexion sur l’organisation des espaces monastiques et leurs mutations tout au long du Moyen Âge.
Saint-Pierre d’Orbais
Social Space and Gothic Architecture at a Benedictine Monastery
The fragmentary remains of the Benedictine monastery of Saint-Pierre d'Orbais in northwest Champagne preserves a particular iteration of Gothic style and technological achievement as well as the built environment of a community deeply embedded in the world around them. Through their architecture successive generations of monks of Orbais whose institutional life stretched from the end of the seventh century to end of the eighteenth century were constantly seeking to clarify their position in the changing physical and social landscapes they inhabited. Although connected by a shared site the architectural evidence from Orbais preserves remnants from several episodes of use and reuse. The site is treated thematically starting with the boundaries that define the site then the resources that shaped monastic life in this particular location followed by the monastic landscapes that shaped the community as an institution. These categories reflect both the nature of our evidence for the contexts of building construction and the types of landscapes that were most active for the monastic community at Orbais over the long life of the site. The final chapter resituates the architectural history of the monastic church in light of these interrelated landscapes contextualizing existing scholarship that treats it as a specifically Gothic monument and providing lines of connection to medieval built environments more broadly.
Accountability in Late Medieval Europe
Households, Communities, and Institutions
This volume brings together studies of late medieval accountability in both the domestic and the public realms. It traces practices of accountability across the social spectrum from households to small businesses to communal and regnal administrations highlighting the intersections between competing conceptions of personal and institutional responsibility. Focusing on France and Italy from the thirteenth to the early sixteenth centuries the case studies follow territorial officers consular agents and town notables co-opted into local governance from Avignon and Marseille to Tuscany and the Venetian and Genoese overseas territories. The studies explore both personal and institutional accounting registers as well as records of a textual nature such as rulebooks and inquests in an effort to reflect the range of records and procedures relied on to achieve a measure of accountability in late medieval Europe.
Entangled Histories at Conques
Interdisciplinary Perspectives on a Unique Site of Medieval Heritage
Conques has been an important node a singularity within many entangled histories from late antiquity to the present. This volume publishes papers expanding on the second conference of the project “Conques in the Global World. Transferring Knowledge: from Material to Immaterial Heritage” (Marie Skłodowska-Curie Research and Innovation Staff Exchange H2020). Held in October 2023 at the Centre européen in Conques the workshop brought together international experts from a variety of disciplines and geographies indicating the directions future studies of this site might take and reflecting on its material literary and historiographical legacy.
The collected essays in this volume reflect scholarly and artistic fascination with Conques. They question open and reopen important dossiers bringing fresh insights and perspectives on the site’s material literary and performative culture. These range from Bernard of Angers’s Miracles of Sainte Foy and the scholarly reception of this text to charged discussions of the architectural sources and models for the abbey-church and its role in regional and interregional dynamics. From the heated architectural history the essays segue into the other hot topic of Conques: rethinking the elusive Majesty of Sainte Foy. Essays examine its fabrication history its specific perception during the eleventh and twelfth centuries and its staging and geographical anchoring. These analyses give way to an essay devoted to Conques’ nineteenth-century reconstruction. The present volume closes with a text devoted to the mediation of medieval literary culture within contemporary contexts. In their disciplinary diversity this volume unites scholarly traditions opening new avenues for the study of a medieval site which through its entangled histories captivates scholars around the world.
Kartulare
Ordnen der Archive und Ordnung der Welt (9.-13. Jahrhundert)
Ce recueil d’actes est le résultat d’un atelier de recherche dans le cadre d’un partenariat entre l’université franco-allemande l’université Goethe de Francfort-sur-le-Main et l’Institut français d’Histoire en Allemagne (désormais IFRA-SHS). Cette rencontre a réuni des chercheurs français allemands et néerlandais autour de la question des mises en ordre opérées par et dans les cartulaires ecclésiastiques. Le parti pris fut de considérer cette dimension dans un temps long (IXe-XIIIe siècle) et dans un vaste espace géographique allant de la Souabe au diocèse de Quimper. Huit études de cas présentent différentes mises en ordres observées au sein d’un unique cartulaire ou d’un corpus. Elles considèrent entre autres la cartularisation comme une mise en ordre des archives par un classement des actes sur un support nouveau ; mais aussi comme un moment où l’établissement cartulariste ordonne de son patrimoine et se définit par rapport à ses voisins laïcs et/ou ecclésiastiques.
Dans le miroir de Johan Huizinga
Écrire et penser l’histoire au prisme de la France
Écrire et penser l’histoire au prisme de la France L’automne du Moyen Âge (1919) est assurément l’un des grands classiques de l’historiographie et le livre comme son auteur Johan Huizinga (1872-1945) connaissent une attention internationale renouvelée. Mais force est de constater que l’historien néerlandais demeure en France une référence marginale en dehors du milieu des médiévistes à la différence de son autre chef d’œuvre Homo ludens (1938).
Or la prise en compte de l’ensemble de ses écrits permet de mesurer combien son approche peut éclairer les débats épistémologiques de notre temps. Pionnier de l’histoire culturelle Huizinga met la force des représentations au premier plan du processus historique ; il pratique et préconise une démarche herméneutique et non causale ou structurelle. Car - et c’est là une divergence majeure avec notamment Lucien Febvre et Marc Bloch - il s’agit moins pour lui d’expliquer le passé à travers ses traces que de comprendre ses acteurs à travers leurs signes. D’où le privilège des sources narratives et iconographiques dans une écriture qui elle-même prend la forme du récit : un récit nourri d’abondantes références françaises.
C’est pourquoi le présent livre s’efforce de retracer à travers les relations de Huizinga avec la France sa conception et son écriture de l’histoire notamment dans L’automne du Moyen Âge dont on propose ici une relecture. Mais aussi de regarder la France son histoire et ses historiens dans le miroir de Johan Huizinga convaincu que l’on est des vertus d’un regard étranger pour éclairer le débat national.
Pouvoir et solidarités d'une famille seigneuriale
Le « Parentat » Lusignan entre France, Îles Britanniques et Orient latin (x e-xiv e siècles)
La famille châtelaine de Lusignan est un excellent exemple du phénomène de diffusion dynastique de l'aristocratie française. Elle connaît à la fin du xii e siècle et surtout au début du xiii e siècle une ascension fulgurante étendant son emprise sur le Haut puis le Bas-Poitou s'emparant du comté de la Marche puis de celui d'Angoulême imposant sa domination sur le nord du duché d'Aquitaine. Une série de mariages ajoute au patrimoine de ses membres le comté d'Eu en Normandie celui de Penthièvre et les seigneuries de Fougères et de Porhoët en Bretagne ainsi que dans les îles Britanniques les honneurs de Hastings et de Tickhill l'évêché de Winchester les comtés de Pembroke et de Wexford. La couronne de Jérusalem et son substitut le trône chypriote reste leur plus marquante acquisition d'autant qu'elle est directement liée à la perte de la ville sainte.
Cet ouvrage est né d’une interrogation sur le potentiel politique que pouvait constituer un tel ensemble familial pourvu que les liens du sang perdurent. De fait la famille de Lusignan forme un groupe cohérent structuré par les liens de la parenté dont les membres partagent une identité entretenue par un certain nombre de repères communs ainsi qu’un réseau de coopération et de soutien mutuel. Leur union constitue une véritable puissance politique et territoriale qui transcende les limites des royaumes et des principautés. Le concept de « parentat » a été forgé à partir d’un vocable latin emprunté à une chronique médiévale pour saisir de manière holistique ce pouvoir politique réticulaire fondé sur la solidarité des membres d’une même famille ayant rassemblé au fil des générations une grande diversité de principautés et de seigneuries parfois voisines parfois très dispersées.
Cette étude du parentat Lusignan s’intéresse à sa propagation transrégionale au pouvoir exercé à l’échelle de l’individu comme à celle du groupe familial sur les hommes et les biens aux pratiques de gouvernementalité aux procédés de matérialisation du pouvoir comme aux modes de sa contestation ainsi qu’aux dynamiques familiales qui concourent à structurer le parentat politiquement et socialement qui entretiennent sa cohésion forgent sa mémoire construisent son identité et affermissent son unité.
Musiques et musiciens des fêtes urbaines et villageoises en France (XIVe – XVIIIe siècle)
Si les premières traces de ritualisation musicale (noces banquets…) remontent au début du xiii e siècle avec les jongleurs ce n’est vraiment qu’à partir du siècle suivant que les ménétriers ou joueurs d’instruments sont chargés de la représentation des pouvoirs et de l’animation de la vie sociale dans sa totalité (fêtes politiques et religieuses de métiers calendaires votives familiales etc.) et qu’ils se regroupent en confréries ou corporations.
S’appuyant sur son « terrain » toulousain premier ainsi que sur le dépouillement systématique de deux siècles de littérature sur les ménétriers des provinces françaises et sur la collaboration de certains chercheurs en régions l’auteur propose une nouvelle réflexion d’ampleur sur le personnage historique du ménétrier (plus de trois mille musiciens recensés) son genre son statut social (poids de la marginalité musicienne des aveugles mendiants concurrence des musiciens occasionnels comme les maîtres d’école) sa fonction sa pratique et ses formes d’organisation.
Cette étude d’anthropologie musicale historique est doublée d’une approche territoriale cette géographie ménétrière étant abordée au niveau des provinces des villes (notamment des quarante ayant abrité des corporations et confréries ménétrières) des villages et de l’organisation administrative de ce vaste espace de la Ménestrandise (royauté et lieutenances ménétrières). Par ailleurs cette histoire sensible de l’art des ménétriers est aussi celle de leur rapport aux musiques dites « savantes » d’église aux cultures musicales autres comme celle des Bohémiens.
À l’aide de nombreuses archives de tableaux cartes documents iconographiques cet ouvrage dépeint la grande fresque d’une musique historique encore méconnue malgré sa longévité et sa centralité sociale et sociétale celle des ménestrels et joueurs d’instruments.
Medieval Mausoleums, Monuments, and Manuscripts
French Royal Women’s Patronage from the Twelfth to the Fourteenth Centuries
Medieval Mausoleums Monuments and Manuscripts: Royal Women’s Patronage from the Twelfth to the Fourteenth Centuries explores the manuscripts monuments and other memorabilia associated with the artistic patronage of Eleanor of Aquitaine (1122-1204) her daughters Marie de Champagne (1145-98) and Matilda of Saxony (1156-98) as well as works generated by three queens of France Marie de Brabant (1254-1322) Jeanne d’Évreux (1310-71) and Blanche de Navarre (1330-98). Through this study the shift in women’s artistic patronage over the centuries may be brought to light as well as its evolution evincing how each generation built upon the previous one.
Further despite the assorted shapes these women’s efforts embodied ranging from manuscripts to stained glass windows from funerary plaques paintings jewels and linens to monuments mausoleums and endowments of institutions including a variety of other forms these women were notably unified in that their greatest output tellingly occurred during precarious points in their lives that threatened their positions such as the potential political turmoil associated with the deaths of husbands or children. At these times their participation in acts of patronage solidified their places at court in society and within cultural memory while doubling as assertions of their political power and lineage. Thus testaments manuscript books monuments and memorials were not only a declaration or signs of one’s possessions but also sites and documents that continued the politicking of the deceased.
Le Bas-Poitou du xi e au milieu du xiii e siècle
Une société au miroir de ses écrits
Cet ouvrage se penche sur une région peu étudiée jusqu’à présent : le Bas-Poitou situé en périphérie des principautés bretonnes angevines et charentaises. Grâce à la diversité de ses terroirs et aux circonstances politiques particulières qu’elle a connues cette région est privilégiée pour étudier l’organisation des sociétés médiévales durant la période charnière des xi e-xiii e siècles.
Cette étude se concentre sur l’ensemble des familles aristocratiques de la région soit plus de 128 lignées identifiées par des tableaux de filiation une cartographie et des recherches archéologiques et monumentales sur les lieux de pouvoir. L’ouvrage se structure autour de trois articulations majeures : l’écrit et la façon dont les moines scribes ont perçu et mis par écrit l’organisation des lignages la nature des pouvoirs exercés et leurs liens particuliers avec la divinité manifestés par les nombreuses aumônes accordées et l’élévation d’églises et d’abbayes. Leur implantation au sein des territoires en a constitué la seconde pour comprendre comment ils ont pu transformer un espace en châtellenies polarisées autour d’un château délimitées précisément et soumis à leur autorité. L’exercice du pouvoir en est la troisième : comment ces familles ont-elles progressivement constitué un réseau capable de relayer leur influence et de surmonter les principaux défis que sont les disparitions et les crises de succession. Si des tendances communes se dégagent chaque lignage développe ses propres stratégies (resserrement lignager viage) et surtout renforce ses liens avec les communautés monastiques les seules capables de lutter par leurs prières contre le pire des fléaux l’oubli.
À travers l’étude de ces familles c’est toute l’histoire d’une région qui se construit intégrant ses rythmes ses particularités topographiques et historiques qui continuent à dessiner la Vendée d’aujourd’hui.
Monastères, convergences, échanges et confrontations dans l’Ouest de l’Europe au Moyen Âge
Actes du Colloque Anciennes Abbayes de Bretagne, Université de Toronto 5-6 mai, 2016
L’orientation vers les convergences échanges et confrontations dans l’histoire monastique du grand Ouest européen au Moyen Âge permet de porter un regard nouveau sur la dynamique de divers établissements en observant les relations qui s’y sont développées tant au sein des communautés qu’avec la société environnante. Les influences externes subies par les monastères et les conflits internes qui s’y jouent les échanges dus aux pèlerinages aux rouleaux des morts et aux confraternités sont au nombre des thèmes explorés.
The Life of Count Charles of Flanders and The Life of Lord John, Bishop of Thérouanne
This volume revolves around three men who knew each other well oversaw the political and spiritual life of much of northern France and Flanders during the first third of the twelfth century and died within five years of one another: Charles the Good count of Flanders from 1119 to 1127; John of Warneton archdeacon of Arras from 1096 to 1099 and bishop of Thérouanne from 1099 to 1130; and their common biographer Walter archdeacon of Thérouanne from 1116 to 1132. The volume includes a detailed historical introduction and offers the first English translations of Walter's biographies of Charles and John and of several other texts: Lambert of Saint-Omer’s Genealogy of the Counts of Flanders and its continuation poems on the death of Charles the Good the inquest into his murder and selections from Galbert of Marchiennes’ The Transferal of Saint Jonatus to the Village of Sailly-en-Ostrevant Simon of Saint Bertin’s continuation of the Deeds of the Abbots of Saint ertin’s Andreas of Marchiennes’ The Miracles of Saint Rictrude and the third Genealogy of the Flemish Counts (Flandria generosa). The works translated in this volume are the principal sources for the reign and assassination of Charles the Good and the bishopric of John of Warneton that have not yet been translated into English. This volume will be of particular interest to scholars of medieval Flanders and to medieval legal ecclesiastical political and social historians in general.
Most of the source texts of this volume were edited in 2006 by Jeff Rider (Corpus Christianorum Continuatio Mediaevalis vol. 217). References to the corresponding pages of the Corpus Christianorum edition are provided in the margins of this translation.
Maritime Exchange and the Making of Norman Worlds
Between c. 1000 and c. 1200 ad emigrants from Normandy travelled long distances from their homeland spreading their political influence to the shores of the North Sea the Irish Sea the Mediterranean the Black Sea and the Baltic. Their willingness to cross the seas gave Normans access to new territories and new ideas extending their authority and reputation far beyond northern France. But how and why were these Norman groups able to develop such power? The chapters collected here engage directly with this question by examining the sites and processes that underpinned this expansion. The contributors ask what different Norman groups took from the societies around them and what they rejected; they consider how non-Norman powers — in Ireland England the Fatimid Caliphate Byzantium the Holy Land and Rus — responded to and were shaped by their interactions with Normans in contested zones; and they examine how Normans understood and imagined their own relationship with the sea as a place of exchange a zone of uncertain control and an ambiguous kind of border. Drawing together material culture and written evidence this far-reaching volume offers a fully-developed discussion of how and in what ways these Norman worlds and societies could be said to be ‘transcultural’ and in doing so makes a compelling case that attention to movement and maritime exchange must be central to our understanding of the extension of Norman influence in this period.
Multi-disciplinary Approaches to Medieval Brittany, 450–1200
Connections and Disconnections
While it is well-established that Brittany and the Insular world were closely linked during the medieval period the precise nature of these connections continues to spark debate. Was there a significant migration in the fifth century or were the connections more multi-faceted and enduring than medieval accounts suggest? And how might we triangulate the Atlantic connections with other influences on medieval Brittany including those from the Carolingian world?
Drawing together research that was first presented at the conference ‘Brittany and the Atlantic Archipelago: Contact Myth and History 450-1200’ held in Cambridge in December 2017 this volume seeks to present new and ground-breaking research into both Brittany and its broader European context during the medieval period. The chapters gathered here range across various disciplines including textual history archaeology hagiography onomastics and the study of liturgical evidence offering new insights into our understanding of medieval Brittany as well as drawing out particular connections (and disconnections) between Brittany and its neighbours.
Trans-mission. Création et hybridation dans le domaine d’oc
Nouvelles perspectives de la recherche en domaine occitan
Ce volume est le fruit des échanges et de la collaboration entre de jeunes chercheurs de tous horizons qui consacrent leurs études à la langue la littérature et la culture occitanes dans une optique diachronique et multidisciplinaire. Le récueil comprend 22 travaux conçus dans le cadre de projets étudiants de master de thèses doctorales en cours ou récemment achevées ainsi que d’études post-doctorales. Les contributions sont menées avec une approche scientifique rigoureuse et innovatrice et une méthode visant à l’interdisciplinarité. Elles portent sur des sujets nombreux et fort variés : des analyses géolinguistiques et sociolinguistiques réalisées dans une perspective diachronique ou synchronique sur les parlers occitans et sur des variétés intimement liés à ceux-ci comme le catalano-valencien et les dialectes du nord-ouest de l’Italie ; les politiques et la sauvegarde de la langue occitane ; des relectures critiques de textes médiévaux ou modernes ; des études sur l’évolution de la culture occitane en France et en Europe. Afin d’organiser les travaux dans cet ouvrage collectif ils ont été répartis en trois blocs en fonction de la période concernée : Moyen Âge ; Réception du Moyen Âge et études savantes ; Époques moderne et contemporaine. Le but principal du recueil est d’offrir une vue d’ensemble sur les travaux les plus récents qui s’inscrivent ou touchent au domaine occitan et d’attirer l’attention sur les nouvelles tendances d’une recherce qui a enfin franchi les confins chronologiques et thématiques traditionnellement imposés par les sujets et les secteurs disciplinaires. En même temps la publication veut mettre l’accent sur la vitalité la richesse et la fertilité des études en langue d’oc qui continuent à se développer et à se diffuser au niveau international malgré les difficultés du monde de la recherche à l’heure actuelle.
Public Opinion and Political Contest in Late Medieval Paris
The Parisian Bourgeois and his Community, 1400-50
Public Opinion and Political Contest presents an important historiographical intervention regarding the emergence of larger political publics during the fifteenth century. The study analyses political interaction and public opinion in medieval Europe’s largest city through the lens of the only continuous narrative source compiled in Paris during the early fifteenth century the well-known Journal d’un bourgeois de Paris. Examining one of the most turbulent periods in Paris’ history which witnessed civil conflict and English occupation the monograph contributes substantially to understandings of late medieval popular opinion conceptually and empirically revealing Parisian groups bound by shared idioms and assumptions engaging with supralocal movements. Through an assessment of contemporary reactions to official communication protest in public space rumour and civic ceremony the book presents a timely mirror to themes in flux today addressing historiographical conclusions that have relegated premodern societies from considerations of the public sphere. As a result this nuanced assessment of the Journal d’un bourgeois de Paris reveals how access to informational media and forums for discussion bound Parisians and framed a wider commentary upon political issues beyond the highest echelons of medieval society.
La vie de saint Didier, évêque de Cahors (630-655)
Introduction, édition, traduction et notes
La Vita de saint Didier évêque de Cahors au viie siècle rédigée peut-être à la fin de ce siècle et remaniée par la suite avec adjonction d’une série de miracles post mortem est connue par deux manuscrits principaux le ms. lat. 17002 de la Bibliothèque nationale de France qui date du début du xie siècle et le ms. 136 de la Bibliothèque royale de Copenhague du xive ou xve siècle. Nous en présentons ici après celles de René Poupardin en 1900 et de Bruno Krusch en 1902 une nouvelle édition critique. Cette nouvelle édition est accompagnée de sa première traduction française qui permettra au plus grand nombre d’accéder à un texte qui se démarque de la plupart des vies des saints évêques du haut Moyen Âge par son enracinement historique exceptionnel.
Issu de la plus haute aristocratie de la Gaule méridionale Didier est formé au Palais des rois mérovingiens. Protégé des rois Clotaire II et Dagobert Ier dont il est le trésorier son accession à l’évêché de Cahors est un parfait exemple du fonctionnement des institutions politico-religieuses du royaume mérovingien. Installé à Cahors dans des circonstances difficiles Didier n’est pas seulement un évêque modèle par sa piété la valeur de son enseignement son attachement au culte divin et son amour des pauvres. Il est aussi un aristocrate un grand propriétaire terrien gestionnaire d’immenses biens qui sont soigneusement énumérés dans la Vita et dont il fait don à son Eglise.
Cette richesse sert sa vocation particulière celle d’un grand bâtisseur qui a transformé et enrichi dans la tradition romaine les monuments civils et religieux de sa ville de Cahors. La description de ces travaux unique en son genre est un des plus précieux apports de ce texte.
Une Vita d’un style vivant qui s’adresse aussi bien aux hagiographes et aux historiens qu’aux linguistes et aux archéologues.
Political Ritual and Practice in Capetian France
Studies in Honour of Elizabeth A. R. Brown
In this volume thirteen of the world’s leading scholars of medieval France explore some of the most important ideas events personalities and artistic creations of the Capetian world (987-1328). From some of the earliest medieval attempts to make narrative treatments of French history through the invention of the schools the creation of Gothic architecture the practices of chivalry the practice of statecraft and the promulgation of law codes the volume offers a panoramic view of the kingdom and the era that has come to define the medieval world in both the scholarly and popular imaginations.
The scholars brought together in this volume share as well a common sense of gratitude and an intellectual debt to Elizabeth A. R. Brown whose own rigour and brilliance has inspired their work and shaped their sense of the past. Political Ritual and Practice in Capetian France is both a tribute to a scholar of real accomplishment and a collection of original scholarship raised upon on the foundations that Elizabeth A. R. Brown herself set down.
Des saints et des livres
Christianisme flamboyant et manuscrits hagiographiques du Nord à la fin du Moyen Âge (xiii e-xvi e siècles)
À la fin du Moyen Âge la production hagiographique manuscrite se transforme et connaît son dernier âge d’or entre le succès éditorial de la Légende dorée et l’arrivée de l’imprimerie. De nombreux textes anciens sont abrégés pour intégrer de nouvelles collections. Ce phénomène est en partie responsable du relatif désintérêt des historiens à leur égard : à quoi bon s’intéresser à ces abrégés alors qu’il reste tant à découvrir dans les grands légendiers du Moyen Âge central et qu’on commence à peine à mieux connaître les tout premiers manuscrits conservés ? L’objectif de ce livre est de mieux saisir la fonction sociale du manuscrit hagiographique à une période celle du « christianisme flamboyant » caractérisée par l’accumulation et la multiplication des dévotions. En se focalisant sur les Pays-Bas méridionaux et une large France septentrionale une région traversée par la devotio moderna et d’intenses dynamiques religieuses son objectif est aussi de comprendre ensemble les légendiers latins et vernaculaires en moyen néerlandais comme dans les parlers d’oïl. Il s’agit de saisir les conditions matérielles de la circulation des textes hagiographiques mais aussi l’usage de ces manuscrits dans le cadre de la pastorale et des pratiques cultuelles collectives comme dans celui de l’affirmation de l’individu à la fin du Moyen Âge.
L’abbaye de Lisle-en-Barrois
Origines, histoire et chartes (1143-1226)
Si l’histoire des grandes abbayes cisterciennes est bien connue il n’en va pas de même pour des abbayes de moindre dimension comme celles qui se sont implantées dans le diocèse de Verdun : Lachalade Châtillon-en-Woëvre et Lisle (par la suite transférée du Verdunois au Barrois). Mais tel était le cas de bien d’autres monastères cisterciens que l’histoire des grandes abbayes de l’ordre (Cîteaux Morimond Clairvaux Trois-Fontaines etc.) a souvent éclipsé. L’étude de ces petites abbayes permet ainsi d’apporter une contribution à l’histoire locale révélant des chartes jusqu’alors inédites complétant ipso facto des corpus d’actes épiscopaux comtaux etc. permettant aussi de mieux appréhender des lignages locaux et de nombreux aspects de la vie régionale.
Arrière-petite-fille de Morimond abbaye modeste au sud de la forêt d’Argonne aux confins de la Champagne et de la Lorraine en même temps que des diocèses de Verdun Toul et Châlons Lisle-en-Barrois s’est développée dans une relative tranquillité. Bien insérée dans son environnement immédiat elle n’avait comme possessions lointaines que des maisons à Verdun et Metz pour à la fois y écouler ses productions et servir d’étape sur la route du sel.
Au terme d’un patient travail cet ouvrage vient éclairer l’histoire originelle de l’abbaye et livre un recueil de chartes inédites couvrant les abbatiats jusque 1226 concourant ainsi à la connaissance générale du Moyen Âge et à celle des cisterciens en Lorraine.