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L’article traite de la nature rhétorique de la première partie du Pro se de magia d’Apulée (§§ 4-25), partie dont l’importance est souvent minimisée. Cette partie constitue en fait une «probatio uitae», par laquelle l’orateur entend prouver son innocence à travers l’exposition de sa vie et de son caractère. Le procédé s’accorde avec l’intention d’Apulée d’identifier sa cause à celle de la philosophie elle-même en butte à la haine d’accusateurs incultes et malveillants. Le passage sur le dentifrice (§§ 6-8) en particulier pose les fondements de la stratégie rhétorique du discours dans son entier. L’orateur se présente en héraut/héros de la philosophie et de la culture, tandis que les accusateurs sont dépeints comme des êtres barbares, ignorants et pervers. La vignette finale donnant à voir le crocodile et son compagnon oiseau identifie les adversaires à des animaux (en contraste avec l’humanité du prévenu) d’une manière dévalorisante, non dépourvue de menaces.
AbstractThe present paper deals with the rhetorical nature of the first part of Apuleius’ speech Pro se de magia (§§ 4-25), the importance of which is commonly minimized. This part is better accounted for as a ‘probatio uitae’, through which the orator intends to prove his innocence by exposing the excellence of his past life and character. The process matches Apuleius’ intention to identify his case with that of philosophy itself confronted to the hatred of uneducated and malevolent accusers. The passage on toothpaste (§§ 6-8) in particular lays the foundations for the rhetorical strategy of the entire speech. The defendant fashions himself as the herald/hero of philosophy and culture, whereas the accusers are depicted as barbarous, ignorant and evil creatures. The final snippet featuring the crocodile and his fellow-bird identifies the adverse party with animals (as opposed to the defendant’s humanity) in a disparaging manner not devoid of threatening undertones.