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Cet article examine l’usage qu’Augustin fait des topoi épistolographiques pour créer sa propre version de la lettre philosophique. Quel est l’apport des modèles de Cicéron et de Sénèque dans son échange avec Nebridius (epist. 1-14) ? En s’inspirant de la notion d’auto-examen et d’aveu (ἐξαγόρευσις), que Foucault identifie comme un développement central du christianisme à partir du deuxième siècle, l’article explore dans quelle mesure la pratique épistolaire permet d’être en contact avec un autre et en même temps de s’examiner et donc d’être en contact avec soi-même. Nous verrons qu’au lieu de simplement considérer la lettre comme substitut de la présence physique de l’ami, Augustin rappelle à Nebridius que l’effort de s’élever vers Dieu peut mener à une communion plus parfaite avec l’ami. Cette variation néoplatonisante du topos de la présence épistolaire est assez singulière.
AbstractThis essay examines how Augustine uses epistolary topoi to create his own version of the philosophical letter. It asks in particular what role the models of Cicero and Seneca may play in the letter exchange with Nebridius (epist. 1-14). Inspired by the notion of self-examination and confession (ἐξαγόρευσις) which Foucault identifies as a crucial Christian practice starting from the second century, the essay explores to what extent letter-writing allows one to be in contact with another while also examining oneself and being in contact with oneself. We will see that rather than simply considering the letter as a substitute for the physical presence of a friend, Augustine reminds Nebridius that the effort of elevating oneself towards God can yield a more perfect communion with an absent friend. This Neoplatonic variation of the topos of epistolary presence is rather singular.