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Dans la lettre 118, généralement datée de la fin de 410, Augustin répond de façon singulière à la sollicitation de Dioscore, jeune Grec qui a fait halte à Carthage pour un voyage d’études, et qui lui a demandé d’éclaircir notamment certains passages du De natura deorum de Cicéron. Mais l’évêque s’alarme du désir de louanges qui meut le destinataire. On se propose d’analyser cette lettre, dont la teneur philosophique est indéniable, comme un lettre « protreptique ». L’intention protreptique qui anime la lettre permet de la lire comme un guide du bon usage de la philosophie à l’aune de l’enseignement chrétien. En suivant cette dynamique protreptique, nous examinerons dans un premier temps l’action de soin et de correction qu’Augustin mène envers Dioscore, puis comment il lui propose un discours philosophique sur les fins et un tableau de l’histoire de la philosophie, s’inspirant de ses Dialogues de Cassiciacum et annonçant la Cité de Dieu. Augustin peut alors clore son propos par une leçon d’herméneutique du texte cicéronien.
AbstractIn letter 118, generally dated to the end of 410, Augustine responds in a singular way to the request of Dioscorus, a young Greek who stopped in Carthage on a study trip, and who asked him to clarify certain passages in Cicero’s De natura deorum. But the bishop is alarmed by the desire for praise that moves the recipient. We propose to analyze this letter, whose philosophical content is undeniable, as a “protreptic” letter. The protreptic intention that animates the letter allows it to be read as a guide to the proper use of philosophy in the light of Christian teaching. Following this protreptic dynamic, we will first examine the action of care and correction that Augustine leads towards Dioscorus, then how he offers him a discourse on the ends and a table of the history of philosophies inspired by his Dialogues of Cassiciacum and announcing the City of God. Augustine can then close his remarks with a lesson in hermeneutics of the Ciceronian text.