De Diversis Artibus
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Polyhistor Europaeus
Études sur l’âge classique offertes à Chantal Grell
Le vieux mot grec polyhistor désignait jusqu’au XVIIe siècle à la fois un savant aux multiples compétences et un vade-mecum bibliographique embrassant tout le champ des savoirs.
C’est le cas de Chantal Grell qui au fil de sa carrière a exploré tout l’âge classique en Europe dans ses domaines les plus divers de l’Espagne à la Pologne avec Versailles pour centre de gravité.
C’est aussi le cas du présent recueil où soixante-quatre chercheurs ont rassemblé en deux volumes des contributions de haut niveau scientifique sur ses thèmes de prédilection.
Le tome I traite des antiquités et de l’historiographie d’histoire des savoirs et des idées le tome II des cours et de la diplomatie des arts et des collections.
De mundi recentioribus phænomenis
Cosmologie et science dans l’Europe des Temps modernes, xv e-xvii e siècles. Essais en l’honneur de Miguel Ángel Granada
« Sur les phénomènes les plus récents de l’univers » : le titre de ce recueil d’essais offerts à Miguel Ángel Granada est emprunté à l’ouvrage de Tycho Brahe sur la comète de 1577. Il fait allusion au lien entre les prodiges qui ont traversé le ciel entre la fin du 16e et le début du 17e siècle (les supernovas de 1572 et de 1604 les grandes comètes de 1577 et 1618) et les renouvellements profonds philosophiques religieux culturels qui ont marqué cette période. Ce lien le travail mené par Miguel Angel Granada depuis une trentaine d’années n’a cessé de l’approfondir. En explorant la complexité de ce qu’on appelle la Révolution scientifique il a aussi été un acteur majeur de la transformation et de l’élargissement de l’histoire des sciences : l’étude de l’astronomie mathématique longtemps centrale s’intègre désormais à une histoire des savoirs des institutions des contextes politiques et religieux.
Les articles qui composent ce recueil s’inscrivent dans ce sillage. Ils s’inspirent des découvertes et des idées de ce grand chercheur et prolongent certaines de ses enquêtes en abordant tous les domaines de la métaphysique à l’astrologie. Ils restituent ainsi l’image d’une Europe savante en train de se constituer par la circulation et la dissémination des idées de Rostock à Naples de Lisbonne à Prague ou de Londres à Wittenberg.
Johann Schreck Terrentius, SJ
His European Network and the Origins of the Jesuit Library in Peking
A thorough analysis of the sinuous ‘peregrinatio academica’ of Johann Terrentius Schreck (1576-1630) between 1600-1618 through (South- Central- and NW-) European universities academies and courts (at Freiburg /Br.; Paris; Rome; Basel; Padua; Strasbourg Prague Kassel etc.) and his rich correspondence displays a widespread network of contacts covering a broad range of domains from medicine to alchemy pharmacy botany and through engineering to (pure and applied) mathematics and calendar making. In all these domains of the contemporary ‘Republic of Letters’ this former student of François Viète (Paris) Galileo (Padua) and ex-Lincean adept of Copernicus and Paracelsus showed himself to be a passionate scholar with multi-faceted and versatile talents. After 1611 with this very rich experience he entered the Society of Jesus and shortly afterward he was appointed as companion of Nicolas Trigault who was touring through
Europe (1615-1618) as procurator on behalf of the fledgling Jesuit Mission in China seeking funds men books and scientific instruments. This second phase of intensive travelling through European centers of scholarship patronage and printing (including Rome; Venice; Basel; Frankfurt; Cologne Antwerp etc.) resulted in an enormous collection of books and instruments which were dispatched to Lisbon from various points in 1617/1618. Shipped to China these materials arrived in Macau in 1619 and in Peking in 1625 becoming the core of the Jesuit libraries mainly in Peking and the basis for the scholarly activities of the Jesuits over the following decades in the domains of mathematics calendar making medicine etc.
Astrometeorología en al-Andalus y el Magrib entre los siglos VIII y XV
El Kitāb al-amṭār wa l-as'ār (“Libro de las lluvias y de los precios”) de Abū 'Abd Allāh al-Baqqār (fl. 1411-1418)
Le Kitāb al-amtār wa'l as'ār (« Livre sur les pluies et les prix ») est un traité d’astrometeorologie écrit par al-Baqqār après 1418 qui décrit des procedés astrologiques pour predire les pluies ainsi que l’influence des périodes de pluie et secheresse sur l’évolution des prix des produits agricoles. D’autre part ce livre acquiert une importance spéciale étant donné qu’il contient le texte arabe le plus complet connu d’un système astrologique très ancien appelé « la méthode des croix » (tarīqat alkām al-sulub). Cette méthode a très probablement son origine dans la basse latinité et il était employé dans la Péninsule Ibérique et dans l’Afrique du Nord romaine. Une de ses manifestations est constituée par les 39 vers d’une urjūza (poème didactique) écrite par al-Dabbī (fl. ca. 790-ca. 850) le premier astrologue andalous de nom connu qui sont reproduits ici par al-Baqqār. La méthode des croix fut aussi exposé dans un livre non conservé écrit après 1066 par un certain þAbd Allāh al-Tulaytulī. Ce dernier ouvrage est probablement la source employé par al-Baqqār et par les traducteurs de la cour d’Alphonse X de Castille (1221-1284) qui ont compilé le Libro de las Cruzes. Le Kitāb al-amtār reproduit aussi d’autres sources andalouses comme la Lāmiyya d’Ibn al-Khayyāt (ca. 977-1056) et contient des informations importantes sur les ouvrages astrologiques qui circulaient dans al-Andalus et le Maghrib au Moyen Âge.
Janus Cornarius et la redécouverte d'Hippocrate à la Renaissance
Johann Haynpol de Zwickau dit Janus Cornarius (ca.1500-1558) a publié près d’une cinquantaine d’ouvrages qui sont pour l’essentiel des traductions latines des grands auteurs médicaux grecs Hippocrate Galien Aetius d’Amida Paul d’Egine Dioscoride entre autres ainsi que des Pères grecs comme Basile de Césarée ou Epiphane et même des Platonis opera omnia posthumes tous d’une telle qualité philologique que les éditeurs scientifiques actuels tâchent désormais d’intégrer ses leçons à leurs travaux. Sa traduction latine de l’œuvre intégrale d’Hippocrate parue en 1546 était cependant l’activité à laquelle il attachait le plus de prix et représente en effet sa principale contribution au progrès médical de la Renaissance d’abord parce qu’elle est la première édition moderne des écrits mis sous le nom du médecin de Cos ensuite parce qu’elle répond à une stratégie scientifique typique de l’Humanisme qui demande ici aux sources grecques les outils d’un dépassement du galénisme tardif transmis à l’Europe occidentale par l’intermédiaire d’Avicenne et enfin parce qu’elle soutient une réorganisation originale de la matière médicale autour de la question des fièvres pestilentielles dénommées plus tard maladies infectieuses.
L’étude de son apport à l’édition d’Hippocrate a permis d’accéder à d’autres textes de Janus Cornarius longtemps passés inaperçus dévoilant le rôle de cet érudit médecin discret mais de tout premier rang au sein de la rénovation scientifique que symbolise à présent le nom de Copernic. Etudiant à Wittenberg proche des milieux ayant suscité la publication du De revolutionibus orbium cœlestium en 1543 Janus Cornarius est probablement le ‘fou’ (der Narr) dénoncé par Luther pour être à l’origine de cet événement et correspond sans doute aussi au modèle historique du personnage de Panurge créé par Rabelais en 1532. L’ouvrage présente les premières données textuelles conduisant à ces deux découvertes significatives pour l’histoire intellectuelle et scientifique de la Renaissance européenne et les situe dans la perspective de l’histoire médicale alors à peine dégagée de la polémique astrologique. Il offre en outre la première bibliographie exhaustive des éditions cornariennes et la traduction des principaux écrits de Janus Cornarius ayant trait à Hippocrate.
Greek Alchemy from Late Antiquity to Early Modernity
What do we really know about Greek alchemy throughout the ages? Certain periods such as the Byzantine and post-Byzantine have been somewhat overlooked. This volume engages in the the effort to shed light on certain aspects of Greek Alchemy from the 1st century CE to the 18th century discussing and presenting relative sources as well as the reception transformation and use of this ‘art.’ The book also examines newly discovered manuscripts and offers a commented translation of Stephanos of Alexandria’s prayers. Furthermore to better understand the material aspect of alchemy it addresses the expectations and problems of laboratory replication and chemical explanation of early alchemical processes and presents educational activities that use historical texts for the reconstruction of apparatuses in the school laboratory in secondary education.
Les nouvelles théories des rapports mathématiques du XIVe au XVIe siècle
Entre le XIIIe siècle et le XVIe siècle se développent en Europe des théories des rapports et des proportions mathématiques qui si elles s’ancrent dans des traditions remontant à Euclide et Nicomaque les dépassent en proposant de nouveaux objets comme la dénomination des rapports rationnels ou irrationnels ou les rapports de rapports. Une place privilégiée est accordée dans cet ouvrage au traité Sur les rapports de rapports de Nicole Oresme qui dans le prolongement des travaux de Thomas Bradwardine propose une théorie novatrice présentant un grand intérêt mathématique. On verra comment cette théorie a été acceptée ou rejetée en particulier par Blaise de Parme Alvares Thomas ou Pedro Nuñez. Et on trouve en annexe à cet ouvrage la première édition critique traduite et commentée de l'Algorismus proportionum de Nicole Oresme.
Craft Treatises and Handbooks
The Dissemination of Technical Knowledge in the Middle Ages
This book is devoted to the study of medieval manuscripts of a technical nature that provide information about manual activities such as textile industry metallurgy painting and illumination. The high level of specialization of these crafts involved the need to rely on recipe books handbooks and treatises. These texts illustrate the various aspects of transmission and dissemination of technical knowledge as well as the written culture of medieval craftsmen.
L’homme au risque de l’infini
Mélanges d’histoire et de philosophie des sciences offerts à Michel Blay
Historien et philosophe de la science classique homme d’action et gestionnaire de la recherche Michel Blay célèbre en 2013 son soixante cinquième anniversaire.
Sous l’égide de l’Académie Internationale d’Histoire des Sciences ses confrères ses collègues ses amis ont décidé de lui offrir un recueil d’études qui s’inscrivent dans les différents champs de sa polymathie : science classique ; science littérature et art ; science philosophie et politique.
On trouvera ici des contributions de :
Frédérique Aït-Touati Anastasios Brenner Pierre Caye Philippe Büttgen Maurice Clavelin Pierre Crépel Suzanne Débarbat Claude Debru Jean Eisenstaedt Danielle Fauque Robert Fox Francesco Furlan Michèle Gally Chantal Grell Niccolò Guicciardini Denis Guthleben Robert Halleux Giorgio Israel Bernard Joly Vincent Jullien Eberhard Knobloch Charles Larmore Véronique Le Ru Jean-Marc Lévy-Leblond Michela Malpangotto Simone Mazauric Sébastien Maronne Efthymios Nicolaidis Marco Panza Pascal Pirot Sabine Rommevaux François Roudaut Claire Salomon-Bayet Jean Seidengart.
Correspondance de Pierre Simon Laplace (1749-1827)
Tome I : Années 1769-1802 - Tome II : Années 1803-1827 et lettres non datées
Ce nouveau volume de la Collection de travaux est à bien des égards exceptionnel. C’est l’œuvre d’une vie car pendant cinquante ans jusqu’à sa mort en 2011 Roger Hahn a patiemment rassemblé les lettres de Laplace éparses dans les collections publiques et privées. C’est aussi un document capital pour l’histoire du XVIIIe et du XIXe siècle depuis l’Ancien Régime jusqu’à la Restauration dans tous ses aspects. En effet Laplace ne fut pas seulement un scientifique de premier ordre en mécanique céleste en astronomie en mathématique il exerça d’importantes fonctions politiques et administratives sous les régimes successifs. Enfin la correspondance apporte un témoignage de première main souvent émouvant sur la vie personnelle et sur l’évolution philosophique du « doyen des athées ».
The Colonial Machine
French Science and Overseas Expansion in the Old Regime
The rise of modern science and European colonial and imperial expansion are indisputably two defining elements of modern world history. James E. McClellan III and François Regourd explore these two world-historical forces and their interactions in this comprehensive and in-depth history of the French case in the Old Regime presented here for the first time. The case is key because no other state matched Old-Regime France as a center for organized science and because contemporary France closely rivaled Britain as a colonial power as well as leading all other nations in commodity production and participating in the slave trade.
Based on extensive archival research and vast primary and secondary literatures and sharply reframing the historiography of the field this landmark volume traces the development and significance for early-modern history of the Colonial Machine of Old-Regime France an unparalleled agglomeration of institutions geared to the success of the French colonial enterprise including the Royal Navy the Académie Royale des Sciences the Jardin du Roi and a host of related specialist institutions working together at home and overseas. Mainly supported by the French state the Colonial Machine reveals itself through its actions from the time of Colbert and Louis XIV as it grappled with fundamental problems facing contemporary European colonialism: cartography and navigation; medical care of sailors colonists and slaves; and applied botany and commodity production.
Historians of globalization and European overseas expansion of Old-Regime France and of science in the seventeenth and eighteenth centuries will henceforth take this stimulating volume as a necessary starting point for further reflection and research.
Ernest de Bavière (1554-1612) et son temps
L'automne flamboyant de la Renaissance entre Meuse et Rhin
Prince-évêque de Liège de 1581 à 1612 Ernest de Bavière est aussi archevêque de Cologne évêque de Munster Hildesheim et Freising. A l'occasion de l'exposition internationale organisée à Liège pour son 400e anniversaire ce recueil d'études explore les différents aspects de l'activité d'un prince à la charnière de deux temps entre Renaissance et Modernité. Humaniste et défenseur du concile de Trente il fut aussi un "prince practitioner" ami de Kepler et de Galilée alchimiste et mécène des paracelsiens créateur de stations thermales et d'hôpitaux et opérateur industriel dans les mines et la métallurgie.
La fabrique du visage. De la physiognomonie antique à la première greffe
Avec un inédit de Duchenne de Boulogne
La diversité des études ici rassemblées s’ordonne autour de deux moments forts pour la réflexion : la publication d’un manuscrit inédit de Duchenne de Boulogne Considérations sur la mécanique de la physionomie (1857) et la première greffe de la face effectuée par Bernard Devauchelle et son équipe en novembre 2005 à Amiens. Ces événements soulèvent de nombreuses questions tant en histoire des sciences biologiques et médicales qu’en histoire de la civilisation. Questions que suscite le vivant humain comme sujet d’intervention mais aussi questions sur l’apparence comme dimension essentielle de l’existence humaine. Le défi à relever : prendre ensemble l’invention du visage et de l’expressivité comme sujets d’étude.
Les auteurs: Simon Byl Sophie Cremades François Dagognet François Delaporte Sophie Delaporte Bernard Devauchelle Arlette Farge Emmanuel Fournier Alain-Charles Masquelet Julie Mazaleigue Stéphane Ragot Pierre Rousseau Bertrand Taithe Sylvie Testelin.
Le positivisme politique et religieux au Brésil. Arbousse Bastide
Aujourd’hui encore le drapeau brésilien est le seul à porter une devise positiviste “Ordre et Progrès”. C’est dire le rôle que la Religion Positiviste de l’Humanité a joué dans la naissance du Brésil moderne qu’il s’agisse d’éducation de santé de l’abolition de l’esclavage de la séparation de l’Eglise et de l’Etat ou de la création de la République. Le présent travail fondé sur une documentation quasiment inaccessible avait été présenté en 1952 comme thèse complémentaire par Paul Arbousse Bastide (1899-1985) et n’avait jamais été publié. Redécouvert et présenté par Annie Petit et Francis Uteza il n’a rien perdu de son actualité.
Une mécanique donnée à voir
Les thèses illustrées défendues à Louvain en juillet 1624 par Grégoire de Saint-Vincent S.J.
En 1624 quelques mois après l’accession d’Urbain VIII au trône de Saint Pierre plusieurs espéraient un infléchissement de la condamnation venue interdire en 1616 l’enseignement du mouvement de la Terre autour du Soleil alors défendue publiquement par Galilée. Etait de ceux-là l’inspirateur des thèses le jésuite Grégoire de Saint-Vincent né à Bruges une quarantaine d’années auparavant : il avait activement participé à la séance du Collège Romain lorsque Galilée en 1611 commentait ses observations au télescope de planètes comme Saturne ou Vénus ce qui faisait « murmurer les philosophes ». Ainsi le raconte Grégoire lui-même. Les thèses de 1624 montrent une extraordinaire représentation de Saturne. Voilà un exemple parmi bien d’autres des surprises de ces thèses.
Onze chapitres suivis d’une bibliographie organisent l’enquête sur les thèses cellesci étant traduites au chapitre IX. Le document est d’abord présenté avec les problèmes qu’il pose à l’historien. Puis le moment même des thèses l’imaginaire des hommes de cette période et les positions épistémologiques d’alors sont discutés tant avec le texte qu’avec les images. Cette conjonction d’analyses est essentielle à l’enquête qui se poursuit sur les acteurs des thèses avec trois récits possibles le récit historique de la journée des thèses le récit scientifique du contenu mais aussi le récit iconologique. A ce point on peut entrer d’une part dans la tradition des thèses universitaires d’autre part dans la tradition du livre illustré. Ce qui à partir des travaux des historiens de la mécanique permet d’aboutir à une discussion sur la place de ces thèses dans une histoire qui a tant servi à constituer les diverses philosophies des sciences dont le positivisme le constructivisme etc. Après la traduction proposée il convient de revenir à titre de justification sur le détail de chaque théorème et de chaque vignette et de terminer par le vocabulaire latin des thèses. Cette démarche est tout le contraire de la démarche dogmatique si naturelle à l’histoire des sciences discipline dont il faut se rappeler qu’elle doit beaucoup au positivisme.
Si l’enquête sur les textes et les images s’avère beaucoup plus longue que les courtes thèses le plaisir n’est-il pas au final de retrouver la cohérence d’un des mondes du baroque à l’aube de la science moderne ? L’intérêt est en particulier de surprendre la façon dont un intellectuel issu d’un ordre religieux connu pour son obéissance disciplinaire parvient malgré la rigoureuse orthodoxie récemment mise en place à raisonnablement donner sa place à une nouvelle imagination sans entrer en dissidence mais sans céder cherchant sans aucun doute à libérer la pensée religieuse de la pensée scientifique et s’aidant alors de la pensée toute profane d’un peintre d’emblèmes.
L'enquête du Régent 1716-1718
Sciences, techniques et politique dans la France pré-industrielle
Lorsque Philippe d'Orléans devient à la fin de 1715 régent de France il est convaincu de l'"utilité des sciences" et résolu à encourager la restauration économique du royaume. Il prend l'initiative d'une grande enquête nationale pour faire l'inventaire des ressources naturelles de la France. Cette enquête est réalisée sur le terrain par les intendants mais sa direction scientifique est confiée à l'Académie royale des sciences et tout particulièrement à Réaumur. C'est sur les instructions de celui-ci que pendant les trois années qui suivent les intendants collectent une quantité impressionnante d'informations sur les minerais et les autres ressources minérales sur les mines et les carrières et leur exploitation sur l'industrie métallurgique etc. Parviennent aussi à l'Académie des sciences des centaines d'échantillons qui vont être analysés et titrés dans son laboratoire.
Les informations ainsi accumulées par l'Académie des sciences ont été conservées mais sont restées longtemps presque inconnues des historiens. Pourtant elles constituent une source de première importance pour l'histoire économique et sociale de la France au début du XVIIIe siècle ; elles concernent aussi l'histoire des sciences et des techniques l'histoire administrative l'histoire du langage et bien d'autres domaines. Ces documents sont présentés ici pour la première fois dans une édition critique qui permet aux chercheurs de mieux connaître l'état de la France au début de la Régence.
La Sorcière. Dialogue en trois livres sur la tromperie des démons
Dialogus in tres libros divisus: titulus est Strix, sive de ludificatione Daemonum (1523)
Jean-François Pic de la Mirandole (1469-1533) neveu du célèbre Jean Pic de la Mirandole joua sans aucun doute un rôle de premier plan dans le contexte culturel de la fin du XVe siècle et de la première moitié du XVIe. Il fut à la fois un auteur original et un opérateur culturel qui contribua efficacement à la diffusion de thématiques philosophiques et religieuses au moment où l’Italie et l’Europe connurent de grands bouleversements: l’invasion française de l’Italie par Charles VIII; le début des guerres d’Italie ; la réforme luthérienne; l’affirmation de la puissance impériale de Charles Quint. Jean-François mourut en 1533 après le sac de Rome (1527) et après la capitulation de la république de Florence (1530). Il publia en 1523 le Dialogus in tres libros divisus. Titulus est Strix sive de Ludificatione Daemonum. Cet ouvrage qui s’inscrit dans le cadre défini par la codification inquisitoriale du Malleus maleficarum vit le jour dans le contexte agité des procès en sorcellerie qui se tinrent dans le comté de la Mirandole entre 1522 et 1523 - protestations contre les bûchers controverses juridictionnelles entre Concordia et Mirandole rivalités politico-familiales. Le but de l’auteur était de montrer la réalité des phénomènes liés à la pratique de la sorcellerie et du sabbat. Pour lui le Démon avait toujours œuvré pour perdre l’humanité mais comme le souligne Phronimus dans le dialogue il se manifeste de façon différente selon les époques; il s’agit de changements dans la forme et non pas dans la substance. C’est pourquoi Jean-François Pic s’attache à montrer à la fois quelles nouvelles formes le Démon assume à son époque et - en s’inspirant du passage des Psaumes (95 5) « tous les dieux des Gentils sont des démons » - l’essence fondamentalement démoniaque des dieux des Anciens.
Von der Bernoullischen Brachistochrone zum Kalibrator-Konzept
Ein historischer Abriß zur Entstehung der Feldtheorie in der Variationsrechnung (hinreichende Bedingungen in der Variationsrechnung)
Die Aufgabe der klassischen Variationsrechnung besteht darin Kurven oder Funktionen zu bestimmen denen im Vergleich mit anderen eine bestimmte Eigenschaft im größten oder kleinsten Maße zukommt. Die Art des Vergleichens bestimmt dabei den Charakter des Extremums. In dieser Studie wird die Frage untersucht wie für starke Extrema (in der Norm des C 0) hinreichende Kriterien (sogenannten Feldtheorie) entstanden entwickelt und eingesetzt worden sind. Diese Untersuchungen sind mit Namen wie Joh. Bernoulli Jacobi Weierstraß Schwarz Darboux Hilbert Kneser Carathéodory Lepage und anderen verbunden. Der Zeitraum reicht von Brachistochronenproblem 1696 bis in die Mitte des vorigen Jahrhunderts betrachtet werden sowohl einfache als auch mehrdimensionale Variationsprobleme mit mehreren gesuchten Funktionen. Neben den entsprechenden gedruckten Arbeiten sind in die Untersuchungen in einem Maße wie es in der Geschichte der Variationsrechnung bisher noch nicht erfolgt ist ungedruckte Quellen wie einschlägige Briefe Notizbücher Vorlesungskonzepte -mitschriften und -ausarbeitungen einbezogen worden wodurch selbst in manchen Fragen auf die allgemeine Entwicklung der Variationsrechnung neues Licht geworfen wird.
Le Cercle d’Abbeville
Paléontologie et préhistoire dans la France romantique
En mai 1940 le Musée Boucher de Perthes à Abbeville fut anéanti par les bombardements. Mais dans les années d’avant-guerre Léon Aufrère (1889-1977) y avait pris copie de quantité d’archives et de correspondances. Ces documents aujourd’hui perdus sont la source du présent ouvrage lui-même posthume et publié par sa fille. Léon Aufrère y retrace les premières découvertes paléontologiques et préhistoriques dans la vallée de la Somme et ressuscite un monde d’amateurs éclairés où s’enracine l’œuvre de Boucher de Perthes. Ce livre est ainsi une contribution décisive à l’étude des origines de la préhistoire mais aussi des débats sur les ossements fossiles et l’ancienneté de l’homme et plus généralement à l’histoire de la vie intellectuelle et sociale en France à l’époque romantique.
Le concept de semence dans les théories de la matière à la Renaissance de Marsile Ficin à Pierre Gassendi
Le concept de semence à la Renaissance établi sous l'autorité des Platoniciens est le maillon perdu de la chaîne qui relie la doctrine scolastique de la " forme substantielle " répandue au Moyen âge et la théorie mécaniste des " molécules " en vogue au dix-huitième siècle. Pour expliquer l'origine de la " forme " des choses naturelles ce concept joue un rôle tout à fait singulier dans la philosophie naturelle de cette époque. La présente étude démontre sa genèse dans la cosmologie métaphysique du Platonicien florentin Marsile Ficin (1433-1499) qui assimile dans sa conception non seulement la notion stoïco-néoplatonicienne des logoi spermatikoi mais aussi l'idée des semina rerum de Lucrèce. Le médecin français Jean Fernel (1497-1558) introduit cette théorie ficinienne dans le fondement même de la médecine académique humaniste. Le médecin suisse révolutionnaire Paracelse (1493-1541) développe de son côté sa propre interprétation du concept dans le cadre de la cosmogonie biblique de la Genèse sous l'ombre de la doctrine augustinienne des " raisons séminales ". C'est le Paracelsien danois Pierre Séverin (1540/42-1602) qui établit une synthèse que l'on peut qualifier de " philosophie des semences " dans son chef-d'œuvre Idea medicinae philosophicae (Bâle 1571). Cet ouvrage encore méconnu des historiens est en réalité la source commune et vénérée de deux géants le chymiste flamand Jean-Baptiste Van Helmont (1577-1644) dit " mystique " et l'atomiste français Pierre Gassendi (1592-1655) dit " mécaniste ". Interprété en termes chymiques et corpusculaires le concept de semence de la Renaissance continue à exercer une influence considérable sur les théories de la matière au cœur de la Révolution scientifique.