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1882

La silve

Histoire d'une écriture libérée en Europe, de l'Antiquité au XVIIIe siècle

Abstract

Stace (c. 40-96) a conçu avec ses (« poèmes-forêts ») un genre d’écriture nouveau, qui doit beaucoup à Horace. Mais la perspective n’est pas celle du moraliste. Dégagées de la fureur platonicienne, soumises à une inspiration affective, étayées par une culture profonde et multiple, les se jouent des tabous génériques. L’écriture désormais ne connaît plus d’autre convenance que celle qu’imposent les mille facettes de la vie et de l’humeur de l’écrivain. L’exemple de Stace infl uencera profondément la latinité tardive, dont maints auteurs comme Ausone, Ambroise, Prudence, Claudien ou Sidoine Apollinaire reproduisent cet engouement pour une écriture « biographique », éthiquement et scientifi quement cautionnée par sa spontanéité, liée à la . Le Moyen Âge n’a pas ou guère connu les de Stace, mais il a connu ses imitateurs, notamment Sidoine Apollinaire. Parallèlement, le « dit », héritier indirect de la , représente au Moyen Âge une forme d’écriture libérée. À la Renaissance, bien après la redécouverte des par Poggio Bracciolini en 1417, l’humaniste fl orentin Ange Politien (1454-1494), relance la mode de l’écriture « silvaine ». Après lui, l’Italie puis l’Europe entière vont produire en abondance des oeuvres variées sous le titre de , ou sous d’autres titres connotant une écriture de la variété mêlée, de l’apparente spontanéité fondée sur une singulière érudition. Ces oeuvres, la plupart du temps inclassables dans les genres canoniques, touchent à tous les domaines intellectuels : poésie lyrique de circonstance, poésie épicohéroïque, poésie didactique, miscellanées encyclopédiques, traités philosophiques et scientifi ques, arts plastiques, musique. L’écriture de la silve dépasse la chronologie traditionnellement attribuée la Renaissance pour fl eurir aux XVIIe et au XVIIIe siècles. Les auteurs de silves tendent généralement à souligner le caractère hors-norme, voire anti-normatif, de leur écriture, sa profonde individualité - une manière d’ -, son plaisir spécifi que : un rapport particulier au matériau traité, une dégustation vertigineuse du détail savant ou esthétique, que souligne d’ordinaire un style souvent paratactique simulant une certaine oralité. Le présent volume essaie de rendre compte, dans la diachronie, de ce phénomène protéiforme, commun à toute l’Europe du début des temps modernes.

LES AUTEURS / G. Abbamonte, W. Adam, R. Cacho Casal, F. Consolino, F. De Bruyn, C. Deutsch, P. Ford, P. Galand, B. Goldlust, F. González Vega, A. Lamy, S. Laigneau, V. Leroux, C. Lévy, E. Malaspina, A. Maranini, F. Mora, J. Nassichuk, C. Pézeret, S. Provini, F. Rouillé, G. Sauron, L. Scarparo Coutier, E. Séris, G. H. Tucker, H.-J. van Dam, G. Vogt-Spira, V. Zarini

References

/content/books/10.1484/M.LATIN-EB.5.106095
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