Latinitates
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Les Arts poétiques du XIIIe au XVIIe siècles
Tensions et dialogue entre théorie et pratique
La notion d’« Art poétique » recouvre une réalité plurielle et protéiforme : les ouvrages ainsi qualifiés se proposent selon les âges et les contextes de catégoriser de normaliser ou de canoniser les pratiques poétiques. Entre la pratique et la théorisation au sens large se jouent dès lors des rapports complexes qu’interrogent les seize contributions regroupées dans ce volume où cette problématique est envisagée selon un large spectre de périodes et de langues mais également dans une perspective pluridisciplinaire.
Vérité et apparence
Mélanges en l’honneur de Carlos Lévy, offerts par ses amis et ses disciples
Bien qu’il soit encore bien trop tôt pour dresser un bilan critique de l’activité scientifique de Carlos Lévy qui demeure en pleine évolution et qui promet toujours de nouvelles contributions à nos études il est déjà évident qu’il a laissé une empreinte très importante dans les disciplines classiques au moins à deux égards : du point de vue de la méthode Carlos Lévy a enseigné combien il est important à une époque où la recherche se spécialise toujours plus de ne pas perdre au contraire la capacité de « penser sans frontières » en joignant la sensibilité de l’intuition géniale à la rigueur des principes philologiques et à une compétence dans la discipline aussi solide qu’étendue et complète. C’est dans cette perspective que s’épanouit sa surprenante capacité de travailler à la fois comme historien de la philosophie spécialiste de la pensée politique classique expert en rhétorique et en éloquence autant qu’en linguistique et en sémantique historique ; dans cette perspective encore que se comprend sa volonté d’étudier textes grecs comme textes latins appartenant à toutes les écoles philosophique de l’Antiquité et aussi ceux d’auteurs éloignés du domaine de la philosophie ; dans cette perspective enfin que se dessine son ouverture vers la modernité la permanence de l’époque classique le dialogue avec la philosophie contemporaine. Du point de vue des contenus d’autre part il est évident que l’activité scientifique de Carlos Lévy s’est concentrée surtout - mais certainement pas seulement - sur le sujet fascinant et toujours actuel du rapport entre vérité et apparence entre dogme et incertitude entre ontologie et gnoséologie. C’est donc autour du binôme vérité et apparence envisagé autant d’un point de vue philosophique que d’un point de vue plus proprement rhétorique ou poétique à travers l’étude d’auteurs de l’Antiquité à la Renaissance que s’est construit ce volume d’amitié.
Perrine Galand normalienne ancien membre junior de l’Institut Universitaire de France directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études est spécialiste de la poétique de la Renaissance européenne.
Ermanno Malaspina professeur d’histoire de la langue latine à Turin s’occupe de Cicéron de Sénèque et du paysage littéraire en latin.
Entre rhétorique et musique
Essai sur le rythme latin antique et médiéval
« La science de l’éloquence politique est une musique ; la différence avec le chant et la musique instrumentale est une différence de degré et non de nature ». Denys d’Halicarnasse pose ainsi le problème passionnant du rapport entre l’art du discours c’est-à-dire la rhétorique et la musique. Cet essai en propose une analyse philologique et anthropologique prenant comme objet l’un des points de convergence essentiels entre ces deux disciplines : le rythme. Dans quelle mesure la parenté entre le rythme oratoire et le rythme chanté témoigne-t-elle des changements linguistiques et culturels qui ont marqué la latinité de Cicéron à Gui d’Arezzo ? Si le rythme chanté dans l’Antiquité grecque doit observer une mesure musicale pour que la mélodie puisse être dansée le rythme oratoire en revanche ne saurait respecter strictement une pulsation. Varier et improviser les combinaisons rythmiques sans se soumettre à un cadre fixe voilà pour Cicéron ce qui distingue le rythme oratoire du mètre et du rythme musical. Ces principes trouvent un écho saisissant au Moyen Âge dans le chant chrétien. Bien que le latin ait subi des modifications profondes les règles rythmiques établies par l’éloquence classique infléchissent indéniablement les techniques de composition du « cantus prosaicus ».
La silve
Histoire d'une écriture libérée en Europe, de l'Antiquité au XVIIIe siècle
Stace (c. 40-96) a conçu avec ses Silvae (« poèmes-forêts ») un genre d’écriture nouveau qui doit beaucoup à Horace. Mais la perspective n’est pas celle du moraliste. Dégagées de la fureur platonicienne soumises à une inspiration affective étayées par une culture profonde et multiple les Silves se jouent des tabous génériques. L’écriture désormais ne connaît plus d’autre convenance que celle qu’imposent les mille facettes de la vie et de l’humeur de l’écrivain. L’exemple de Stace infl uencera profondément la latinité tardive dont maints auteurs comme Ausone Ambroise Prudence Claudien ou Sidoine Apollinaire reproduisent cet engouement pour une écriture « biographique » éthiquement et scientifi quement cautionnée par sa spontanéité liée à la varietas. Le Moyen Âge n’a pas ou guère connu les Silves de Stace mais il a connu ses imitateurs notamment Sidoine Apollinaire. Parallèlement le « dit » héritier indirect de la silva représente au Moyen Âge une forme d’écriture libérée. À la Renaissance bien après la redécouverte des Silves par Poggio Bracciolini en 1417 l’humaniste fl orentin Ange Politien (1454-1494) relance la mode de l’écriture « silvaine ». Après lui l’Italie puis l’Europe entière vont produire en abondance des oeuvres variées sous le titre de silves ou sous d’autres titres connotant une écriture de la variété mêlée de l’apparente spontanéité fondée sur une singulière érudition. Ces oeuvres la plupart du temps inclassables dans les genres canoniques touchent à tous les domaines intellectuels : poésie lyrique de circonstance poésie épicohéroïque poésie didactique miscellanées encyclopédiques traités philosophiques et scientifi ques arts plastiques musique. L’écriture de la silve dépasse la chronologie traditionnellement attribuée la Renaissance pour fl eurir aux XVIIe et au XVIIIe siècles. Les auteurs de silves tendent généralement à souligner le caractère hors-norme voire anti-normatif de leur écriture sa profonde individualité - une manière d’essai - son plaisir spécifi que : un rapport particulier au matériau traité une dégustation vertigineuse du détail savant ou esthétique que souligne d’ordinaire un style souvent paratactique simulant une certaine oralité. Le présent volume essaie de rendre compte dans la diachronie de ce phénomène protéiforme commun à toute l’Europe du début des temps modernes.
LES AUTEURS / G. Abbamonte W. Adam R. Cacho Casal F. Consolino F. De Bruyn C. Deutsch P. Ford P. Galand B. Goldlust F. González Vega A. Lamy S. Laigneau V. Leroux C. Lévy E. Malaspina A. Maranini F. Mora J. Nassichuk C. Pézeret S. Provini F. Rouillé G. Sauron L. Scarparo Coutier E. Séris G. H. Tucker H.-J. van Dam G. Vogt-Spira V. Zarini
Poésie latine à haute voix (1500-1700)
Etudes réunies
L’ouvrage qui rassemble huit contributions de néo-latinistes mais aussi de musicologues se donne pour ambition d’explorer les différents types d’interprétation à haute voix de la poésie latine dans l’Europe des temps modernes qu’il s’agisse de lecture de récitation de jeu théâtral ou de chant. A travers trois sections cohérentes consacrées à l’école à la musique et aux cénacles romains ce recueil d’études inédites et novatrices contribue à mettre en évidence la dimension sonore et collective que pouvait revêtir jadis la poésie latine et à ouvrir des pistes de réflexion sur ce que cette double dimension impliquait pour les différents acteurs en jeu : auteur compositeur interprète public.
les auteurs / S. Benedetti T. Denecker J. Duron G. Ems M. Ferrand Ch. Georis L. Isebaert F. Lucioli A.-C. Magniez D. Sacré A. Smeesters
Hérodote à la Renaissance
Etudes réunies
Le volume aborde sous différents angles la fortune et l’influence de l’œuvre d’Hérodote à la Renaissance dès sa première réception humaniste et ses traductions puis l’impact sur l’historiographie renaissante. La représentation des fastes perses et des rites guerriers des Scythes offrent matière première à la narration des historiens mais c’est surtout dans la confrontation avec Thucydide et sur la fonction émotionnelle du récit historique que se joue la modélisation de l’histoire à une époque où l’écriture historique implique un choix idéologique précis. De même la géographie et la cartographie qui s’élaborent alors au contact de la découverte de nouveaux mondes restent redevables à l’héritage hérodotéen ces disciplines ouvrant le vaste champ de l’observation ethnographique qui allait nourrir moralistes et philosophes. Les frontières d’un champ du savoir à un autre sont ténues et cette porosité des discours permet la diffusion des idées et des arguments à des fins que l’ouvrage se propose d’analyser.
Les auteurs / Jean Boulègue Susanna Gambino Longo Brigitte Gauvin Violaine Giacomotto Charra Jean Eudes Girot Antonio Guzman Guerra Alice Lamy Frank Lestringant Dennis Looney Stefano Pagliaroli Pascal Payen Luigi Alberto Sanchi Carlo Varotti
Tradition et créativité dans les formes gnomiques en Italie et en Europe du Nord (XIVe-XVIIe siècles)
Etudes réunies
De l’Antiquité à l’Âge classique des textes toujours plus nombreux et variés se constituent par juxtaposition de brefs énoncés plus ou moins discontinus et supposés dignes de mémoire : adages proverbes sentences aphorismes apophtegmes apologues… les uns issus dit-on d’une tradition populaire immémoriale (« la sagesse des Nations ») les autres attribués avec plus ou moins de certitude et d’exactitude à des auteurs anciens ou modernes. Le « genre » si tant est qu’il faille parler d’un genre est particulièrement prisé et fécond à la Renaissance. Le projet de ce volume part d’un constat simple quoique troublant : l’immensité du corpus gnomique rassemblé ou composé en Europe entre les XIVe et XVIIIe siècles contraste avec la place minime voire inexistante que lui réservent les travaux d’histoire et de théorie littéraires. Les textes majeurs du genre n’ont que rarement connu des éditions modernes satisfaisantes. Les études spécifiques consacrées à ce champ sont demeurées peu nombreuses dispersées et fragmentaires : on n’a guère tenté de baliser cette production d’en esquisser une typologie d’en dégager les fonctions et l’esthétique d’identifier les filiations dont elle procède enfin d’en discerner les évolutions majeures entre le Moyen Âge et l’Âge classique. Notre objectif n’était sans doute pas de parachever une tâche aussi immense – Herculei labores ! – mais sinon d’en jeter les bases du moins d’en montrer l’utilité scientifique (et pourquoi pas l’agrément ?) : il s’agissait de susciter du moins un regain d’intérêt pour ce corpus à part et de donner un aperçu des principales problématiques littéraires rhétoriques et anthropologiques qui permettent de l’explorer.
Les auteurs : Giovanni Baffetti Bénédicte Boudou Paola Cifarelli Fabio Della Schiava Walther Ludwig Anna Maranini John Nassichuk Emilio Pasquini Loris Petris Sandra Provini Paolo Rondinelli Gino Ruozzi Alessia Vallarsa Sabine Verhulst Jean Vignes
Quintilien ancien et moderne
Etudes réunies
Quintilien (Ier s.) a souvent souffert d’être comparé à l’un de ses grands modèles Cicéron. On ne voit fréquemment dans l’Institution oratoire qu’une pâle reprise des réflexions et des préceptes du grand philosophe et orateur de la République romaine. Pourtant le bienveillant maître de rhétorique dont l’èthos de père de professeur et de citoyen a souvent séduit la postérité plus que celui de Cicéron (dont la correspondance privée avait déçu maints humanistes) a exercé à sa manière une influence très importante et trop sous-estimée dans de très nombreux domaines de notre culture : rhétorique poétique pédagogie morale histoire de l’art théâtre … C’est ce rayonnement fécond à travers les âges que les auteurs du présent volume ont tâché de faire ressortir. La première partie de l’ouvrage consacrée à l’Antiquité fait le point sur les dettes de Quintilien lui-même à l’égard de ses prédécesseurs grecs de Cicéron et sur certains aspects fondamentaux de sa doctrine qui seront retenus en priorité : la nécessité pour l’orateur d’être un vir bonus (conviction héritée et réinterprétée par Pline le Jeune par exemple) l’extrême pragmatisme de sa méthode d’enseignement et l’importance pour lui des liens entre écriture et vision. La seconde partie du volume qui s’étend au Moyen Âge (XIIe siècle) et à la Renaissance aborde la manière dont le rhéteur a été considéré par Jean de Salisbury et Alain de Lille (XIIe s.) puis par Pétrarque puis a influencé les pédagogues du Quattrocento le « grammaticus » Lorenzo Valla a intéressé l’important imprimeur parisien Josse Bade qui l’a édité en France a servi de modèle aux arts poétiques latins de la Renaissance avant d’être condamné pour sa théorie des affects par Pierre de la Ramée et réinterprété au début du XVIIe s. par Pierre de Deimier pour une redéfinition « moderne » de l’inventio. La dernière partie du volume étudie la présence de Quintilien à l’Âge classique son impact sur la définition du « classicisme » et de la clarté sur la construction du discours comme sur l’expression des passions en peinture ainsi que sa récupération par les rhétoriques post-tridentines.
les auteurs / Giovanni Baffetti Emmanuel Bury Gualtiero Calboli Jean Ceard Maria Silvana Celentano Pierre Chiron Sophie Conte Perrine Galand Christophe Gutbub Francis Goyet Fernand Hallyn Laure Hermand-Schebat Volker Kapp Jean Lecointe Virginie Leroux Carlos Lévy Ida Gilda Mastrorosa Gabriella Moretti John Nassichuk Mariangela Regoliosi Alexander Roose Florent Rouillé Marc van der Poel Wim Verbaal.
Le plaisir dans l'Antiquité et à la Renaissance
Etudes réunies
Ce premier volume de la collection Latinitates a pour but de confronter la pensée antique et celle des humanistes autour de la notion de « plaisir » la voluptas telle qu'elle apparaît dans des textes de nature différente philosophique historique poétique ou romanesque. La première partie de l'ouvrage est consacrée aux lieux que les Romains ont conçus comme aptes à abriter leurs plaisirs: forêt théâtre Rome villégiatures bains et à la manière dont les hommes de la Renaissance ont envisagé ces lieux. La seconde partie envisage la représentation antique et humaniste de la jouissance sensuelle autour de thèmes variés: la chevelure féminine la douceur de vivre dans la Naples féconde associée à une réflexion sur les âges de la vie la difficulté de vivre la voluptas amoureuse. La partie trois examine la façon dont les Anciens ont cherché à réguler le plaisir et ses risques en les soumettant à des censures d'ordre divers: évocation du mos maiorum chez Catulle et Tite-Live cadre de la militia chez Lucrèce Cicéron et Sénèque réflexion sur le lien entre plaisir et pouvoir impérial chez Suétone. La quatrième partie est organisée autour du De senectute de Cicéron et analyse le lien apparemment paradoxal entre plaisir et vieillesse: le philosophe redéfinit le rapport entre les âges de la vie et la jouissance donnant de Caton « homme de loisir et de plaisir » une image inhabituelle réintégrant la voluptas dans les valeurs du mos maiorum; Martial plus tard pour réfléchir à son tour sur le plaisir et ses excès inversera à nouveau cette image; Pétrarque enfin fera du Caton cicéronien christianisé à la lumière d'Augustin un exemplum glorifiant sa propre autobiographie.
Les auteurs / Jean-Michel Agasse Hélène Casanova Robin Régine Chambert Isabelle Cogitore Anca Dan Marielle de Franchis Anne Dubourdieu Luc Duret Perrine Galland-Hallyn Laure Hermand-Schebat Jean-Claude Julhe Carlos Lévy Ermanno Malaspina Liza Méry John Nassichuk Frédéric Nau Anne Raffarin-Dupuis François Prost Gilles Sauron Émilie Séris Wim Verbaal.
La société des amis à Rome et dans la littérature médiévale et humaniste
Etudes réunies
Le présent volume propose une réflexion diachronique et pluridisciplinaire sur la notion fondamentale d’amitié amicitia telle qu’elle a été théorisée et mise en pratique par les Romains puis par leurs héritiers au gré de l’évolution des mentalités et des institutions. Le livre que Cicéron a consacré à ce thème si important dans le fonctionnement de la société romaine le Laelius ou De amicitia (44 av. J.-C.) fait d’abord l’objet d’études croisées qui cherchent à définir sa structure et son aspect prescriptif les référents d’autorité puisés dans la tradition romaine sur lesquels il s’appuie les exemples qu’il invoque et aussi son lien avec les discours de Cicéron lui-même ou bien la manière dont un poète contemporain d’avant-garde comme Catulle a pu le lire. Une seconde partie étudie le rôle de l’« amitié » dans les codes sociaux et politiques qui régnaient à l’époque de Cicéron puis dans l’Antiquité tardive avant d’observer l’évolution de ces codes chez les humanistes. Une troisième partie envisage au contraire l’amicitia le cadre de la sphère privée chez Catulle et les Élégiaques durant la République romaine et le début de l’Empire puis à la Renaissance entre de grands humanistes comme Politien Budé Lascaris Macrin Du Bellay et à travers le genre spécifique des Alba amicorum. La quatrième et dernière partie porte sur l’échange épistolaire conçu comme miroir de l’amitié depuis Pline le Jeune jusqu’à l’humaniste Busbecq en passant par Alcuin Bernard de Clairvaux et Buchanan.
Les auteurs / Marie-Françoise André Dominique Arrighi Jacques-Emmanuel Bernard Christiane Cosme Marie-Dominique Couzinet Blandine Cuny Le Callet Marielle de Franchis Évrard Delbey Annie Dubourdieu Carine Ferradou Jean-Claude Julhe Suzanne Laburthe-Guillet Walther Ludwig Frédéric Nau François Prost Luigi-Alberto Sanchi Émilie Séris Joëlle Soler Ginette Vagenheim Wim Verbaal Étienne Wolff Vincent Zarini