Full text loading...
Dans cet article, nous examinons comment l’histoire socio-culturelle a abordé la question des maladies et celle des appétits (faim et appétit sexuel) pour la période médiévale, puis nous en comparons les conclusions aux analyses d’une histoire conceptuelle. Selon les textes examinés relevant d’une approche socio-culturelle, la maladie aurait été uniquement considérée comme une conséquence de péchés à l’époque médiévale et constituerait un construit social. Les appétits sont par ailleurs évoqués comme des pulsions tardivement civilisées et l’alimentation médiévale n’aurait été soumise qu’à des observances religieuses, peu ou pas à une régulation d’ordre médical. En analysant les savoirs portant sur les maladies et les appétits exposés dans des textes médicaux de la fin du Moyen Âge (XIIIe-XVe siècles), nous montrons que ces conclusions issues exclusivement d’une approche socio-culturelle se révèlent très incomplètes voire sont porteuses de considérables erreurs. Les approches conceptuelles et intellectuelles constituent un préalable indispensable pour éviter de telles erreurs et fournir une meilleure connaissance en histoire des sciences de la vie et de la santé.
AbstractDiseases and Appetites in the Middle Ages: Contributions from the Conceptual History of Medicine
In this article, we examine how socio-cultural history approached the question of diseases and that of appetites (hunger and sexual appetite) for the medieval period, and then compare the conclusions with analyses of a conceptual history. According to the texts examined from a socio-cultural approach, disease was seen exclusively as a consequence of sin in the medieval period, and constituted a social construct. Appetites are also referred to as late civilised drives, and medieval diet would have been subject only to religious observance, with little or no medical regulation. By analysing the knowledge of diseases and appetites set out in medical texts from the late Middle Ages (thirteenth to fifteenth centuries), we show that these conclusions, drawn exclusively from a socio-cultural approach, prove to be highly incomplete and may even contain considerable errors. Conceptual and intellectual approaches are an essential prerequisite for avoiding such errors and providing a better understanding of the history of the life and health sciences.