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Les deux miniatures dont nous proposons l’étude illustrent la qualité exceptionelle des oeuvres artistiques de la Royaume Armenien de la Cilicie. Les deux images figurent Notre-Dame de Miséricorde, une scène iconographique très connue en Occident qui représente la pèlerine sur les fidèles, signe qu’elle les embrasse tous. La première de ces deux miniatures est représentée à la fin de l’Evangile ordonnée par le prince Vasak, le frère du roi Héthoum Ier (Jérusalem, le patriarcat arménien, num. 2568), et la deuxième est l’une des pages illustées de l’Evangile de Maréchal Ochine (Bibliothèque Pierpont Morgan, manuscrit num. 740), qui appartenait à la collection Feron-Stoclet de Bruxelles avant de devenir la propriété de la bibliothèque Pierpont Morgan. Il est remarquable que ces deux miniatures soient considérées comme les exemples les plus anciens de la représentation de la Vierge de Miséracorde. L’habitude de représenter les donateurs était très répandue dans l’art arménien, dans l’art monumental comme dans la miniature, et les manuscrits créés pour les membres de la famille royale arménienne de Cilicie du XIIIe siècle proposent une grande diversité de modes. Cependant, la Vierge de Miséricorde est une forme iconographique que l’on ne rencontre dans l’art arménien qu’avec les deux exemples mentionnés ci-dessus, alors qu’une centaine d’exemplaires représenant ce thème existent dans l’art occidental pour une période ultérieure.