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L’ensemble de la production de Jean-Philippe Toussaint témoigne du souci que l’écrivain belge porte à l’égard du règne des images à l’ère des nouveaux médias. Plus précisément, une analyse attentive de son troisième roman, L’Appareil-photo (1988) rend compte d’un régime d’iconicité qui se déploie progressivement dans le domaine socioculturel contemporain et, ce faisant, travestit le rapport au réel. Ce dernier, à la manière d’une luciole, ne brille que pour se dissiper et n’offre l’illusion de son accessibilité que dans les simulacres qu’autorisent ses re-présentations. L’étude du roman démontre en quoi l’impossible captation du réel et l’éternelle déception des actes représentationnels (de la photographie à l’écriture) peuvent être considérées comme des clés de voûte de la poétique toussanctienne, terreau fertile des réflexions sur l’iconicité contemporaine.
AbstractJean-Philippe Toussaint’s novelistic production demonstrates the Belgian writer’s care for how images tend to prevail in the New Media era. The analysis of his third novel, L’Appareil-photo (1988), shows the extension of an order of iconicity in the contemporary sociocultural domain and, by doing so, modifies the relationship with reality. The latter, as a firefly, shines only to immediately disappear, which brings forth the illusion of its presence in the simulacra that allow its representations. The study of this novel enables us to comprehend how the impossible grip on reality and the eternal deception of representational acts (from photography to writing) may be considered as keystones of the “toussanctian” aesthetic, a fertile ground for reflexions on contemporary iconicity.