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À partir d’une analyse croisée de Demain j’aurai vingt ans (2010), Petit Piment (2015) et Les Cigognessont immortelles (2018), cet article étudie les fonctions que revêt le personnage récurrent de l’enfant dans la poétique romanesque d’Alain Mabanckou. Ainsi, ce personnage sert premièrement à interroger les normes qu’il est en train d’apprendre. Par là, il offre une représentation exemplaire de l’intranquillité linguistique des écrivains francophones du Sud. L’enfant se constitue également comme une figure herméneutique qui, par ses questions et ses incompréhensions, permet d’éclairer la situation politique de la République du Congo. Enfin, en un jeu symbolique, il se donne comme une personnification de l’immaturité des jeunes États africains indépendants. Par ses différentes fonctions, l’enfant autorise dès lors l’écrivain à transcrire un point de vue critique sur son temps et son monde.
AbstractBased on the analysis of Demain j’aurai vingt ans (2010), Petit Piment (2015) and Les Cigognes sont immortelles (2018), this paper studies the functions of child characters in Alain Mabanckou’s work. Their first function appears to question the rules they are learning. It makes them a perfect example of the linguistic unrest of Southern Francophone writers. Children are also hermeneutical figures who, through their questions and misunderstandings, shed light on the political situation of the Republic of the Congo. Eventually, they have a symbolic function as they personify the immaturity of freshly independent African states. Through child characters, Mabanckou can thus build a critical viewpoint on his time and world.