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Cet article aborde la problématique de l’insertion de Jean Miélot et de ses œuvres dans le milieu de la cour de Bourgogne. On observe que, malgré la grande variété des textes que Miélot nous a laissée et leur grand intérêt, ils ne semblent pas avoir eu beaucoup de succès à son époque. Beaucoup de ses œuvres ne sont connues que par un ou deux manuscrits, et ses livres se trouvaient dans peu de bibliothèques. Deux questions s’imposent donc : tout d’abord, celle de savoir si l’on doit voir Jean Miélot comme un écrivain isolé ou bien comme un auteur bien inséré dans un milieu des artisans du livre à la cour de Bourgogne ; deuxièmement, si ses œuvres n’ont effectivement pas eu beaucoup de rayonnement ou si elles étaient par contre largement diffusées.
Des recherches dans le domaine de l’écriture et de la décoration des manuscrits de Miélot confirment que le chanoine n’est pas un auteur isolé, mais qu’il est bien intégré dans un réseau de producteurs de livres pour la cour de Bourgogne. Des liens étroits avec David Aubert peuvent être supposés. D’autre part, un aperçu des possesseurs des manuscrits contenant des textes de Miélot au XVe siècle révèle que ses lecteurs étaient confinés au cercle très restreint de la famille ducale et de quelques membres de la haute noblesse à la cour de Bourgogne. Ses textes ne se sont pas, ou à peine, diffusés vers d’autres groupes sociaux ou vers d’autres aires géographiques. Jean Miélot est une figure originale et intéressante du XVe siècle. Une approche intégrant codicologie, paléographie et l’étude du texte et de l’image peut nous apporter un nouveau regard sur son rôle et sur ses œuvres.
AbstractThis article questions the implantation of Jean Miélot and his works in the environment of the court of Burgundy. I start from the observation that in spite of the enormous variety of interesting texts that Miélot has left us, it seems that he did not meet much success during his own life time. Many of his texts survive only in one or two copies and few contemporary libraries contained his books. There are two questions to be asked : in the first place if we should see Miélot as an isolated author or as a writer who was well integrated in an environment of book producers at the Burgundian court, and in the second place if his works did indeed not meet much success or if they were more widely read than we think.
Some investigations in the field of the handwriting and the decoration of the Miélot manuscripts confirm the idea that he was not an isolated writer, but on the contrary well integrated in a network of producers of books for the Burgundian court. We can suppose close ties with colleagues, especially with David Aubert. An overview of the fifteenth-century owners of manuscripts containing Miélot’s texts shows that his readers were limited to a very small circle of the ducal family and of several members of the high nobility at the Burgundian court. His texts were indeed as good as not spread to other social groups, nor to other geographical areas. Jean Miélot is an original and interesting fifteenth-century figure and combined codicological, paleographical, textual, and stylistic research can offer us new insights in his place and his work.