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Dans les proses bourguignonnes du xve siècle, le voyage permet de relier deux mondes distincts : les terres du Nord, lieu de naissance des chevaliers, et les contrées lointaines, où les conduit leur destin. Le passage d’un monde à l’autre, parce qu’il fait écho à des peurs véritables, devient le prétexte à l’accumulation de péripéties romanesques, souvent stéréotypées. La littérature d’inspiration romanesque se nourrit des expéditions maritimes et des récits de voyage contemporains pour remettre au goût du jour le topos de la fortune de mer et pour représenter sous couvert de la fiction les attaques cruelles de brigands et de corsaires, qui constituent autant d’épreuves qualifiantes permettant au héros d’éprouver sa force, son amour et sa foi. Aussi, dans les proses du xve siècle issues du creuset bourguignon (Othovyen, l’Histoire des seigneurs de Gavre, Gillion de Trazegnyes, Blancandin et l’Orgueilleuse d’Amours, Les trois fils de Roi, La Belle Hélène de Constantinople de Jean Wauquelin, ou encore Apollonius de Tyr), les navigations sur mer sont-elles toujours des promesses d’aventures.
AbstractIn 15th-century Burgundian prose, travel links two distinct worlds: the Northern lands, birthplace of the knights, and the distant lands, to which their destiny leads them. The passage from one world to the other represents a source of fear and thus serves as a pretext for narrative developments that offer romanticized and often stereotypical views of chivalric adventures. Romance literature feeds on the maritime expeditions and the contemporary travel stories to revive the topos of the fortune of the sea and to represent under the guise of fiction the cruel attacks of brigands and corsairs that allow for the hero to test his strength, his love and his faith. Thus, in the 15th-century prose originating from the Burgundian melting pot (Othovyen, the Histoire des seigneurs de Gavre, Gillion de Trazegnyes, Blancandin et l’Orgueilleuse d’Amours, Les trois fils de Roi, La Belle Hélène de Constantinople by Jean Wauquelin, or Apollonius de Tyr), seafaring is always the promise of adventure and source of heroism.