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Bertrandon de la Broquière, voyageur parti en Terre sainte à la demande de Philippe le Bon, s’éloigne des pèlerins pour poursuivre sa route avec des autochtones. Il entretient alors des contacts privilégiés avec ceux-ci, mais aussi avec leur langue. Il apprend d’ailleurs le turc pour communiquer avec eux et s’intégrer plus facilement, et manifeste un intérêt certain pour les idiomes différents du sien. Il n’hésite pas à mentionner les langues parlées par les personnes rencontrées ni à introduire, dans son Voyage d’Outremer, des xénismes qu’il tente de définir. L’altérité linguistique mérite donc de faire l’objet d’une étude à part entière pour mesurer son importance sur la définition identitaire et culturelle de l’étranger dans le récit de Bertrandon et comprendre les mécanismes qui entrent en jeu lors des échanges avec autrui. Le Voyage d’Outremer permet d’observer que le contact avec une langue étrangère et sa pratique participent à la définition de l’Autre et à la transformation identitaire de l’homoviator.
AbstractBertrandon de la Broquière, a traveler who went to the Holy Land at Philippe le Bon’s request, moved away from the pilgrims to continue his journey with the natives. He maintained privileged contacts with them, including their language. He learned Turkish to communicate and fit in more easily, and showed a clear interest in languages different from his own. He showed interest in the languages spoken by the people he encountered and in his Voyage d’Outremer he introduced foreignisms that he tried to define. The study of linguistic alterity therefore should be developed to assess the importance of identity and cultural definition of the foreigner in Bertandron’s travel writing and to understand the mechanisms that shaped his exchanges with the Other. The Voyage d’Outremer allows us to observe that contact with a foreign language and its practice contribute to the definition of the Other and to the identity transformation of the homo viator.