Monothéismes et Philosophie
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Den Menschen dem Menschen erklären
Deskriptivität und Normativität in den christlichen Anthropologien von Laktanz, Gregor von Nyssa und Nemesios von Emesa
Den Menschen dem Menschen erklären stellt die erste umfassende Vergleichsanalyse von drei anthropologischen Traktaten aus dem vierten Jahrhundert n. Chr. dar: Laktanzens De opificio Dei Gregor von Nyssas De hominis opificio und Nemesios von Emesas De natura hominis. Diese Texte wurden oft als das jeweils erste Beispiel christlicher Anthropologie bezeichnet doch ebenso oft waren die Kriterien die zu diesem Urteil führten unklar. Das Buch hinterfragt diese Einschätzungen und widmet sich der Analyse der literarischen Form und des philosophisch-theologischen Inhalts dieser Schriften. Es zeichnet die Intentionen welche die drei Autoren beim Verfassen der Traktate verfolgten nach. Es analysiert die philosophischen Grundgedanken die diesen Beispielen christlicher Anthropologie zugrunde liegen. Es stellt dar wie in den drei Texten eine deskriptive und eine normative Anthropologie miteinander verwoben werden um ein protreptisch-paränetisches Ziel zu erreichen. Diese protreptische-paränetische Absicht die auch – und insbesondere - eine überwiegend positive Einstellung zur menschlichen Körperlichkeit mit sich bringt wird als gemeinsames Charakteristikum der drei Traktate identifiziert und als ein mögliches Hauptattribut christlicher Anthropologie erkannt. So will Den Menschen dem Menschen erklären eine Diskussion anstoßen ob das anthropologische Traktat eine spezifisch christliche literarische Gattung darstellen könnte.
Cinismo e Cristianesimo delle origini
Gesù era Cinico? I suoi discepoli? E Paolo? Queste domande che rientrano nel più generale tema della possibile influenza del Cinismo sul Cristianesimo delle origini costituiscono un importante capitolo storiografico nato in Germania nel primo Novecento e ampiamente sviluppatosi più tardi soprattutto negli Stati Uniti d’America.
A questi problemi è dedicato il presente volume che partendo da un’analisi sempre attenta alle evidenze testuali intende vagliare da una prospettiva storico-filosofica la possibilità che Gesù e il Cristianesimo delle origini siano stati influenzati dal Cinismo e da tale tradizione filosofica abbiano ricevuto sollecitazioni o stimoli. Lo studio è rivolto a testi quali i Vangeli Sinottici e le Lettere Paoline (nello specifico la Prima Lettera ai Corinzi) in cui i fautori della Cynic Jesus Hypothesis hanno ritenuto di poter rinvenire elementi definibili come ‘cinici’.
Tale analisi si presta in maniera singolare a gettare luce non solo su autori importanti e temi della tradizione cinica particolarmente discussi ma anche sui rapporti tra la tradizione ellenica e le origini del Cristianesimo.
Tema quest’ultimo di interesse non solamente storico-filosofico e teologico ma anche schiettamente teoretico perché tocca la questione viva e dibattuta ancora oggi seppure talvolta sotto forme diverse delle relazioni tra la riflessione filosofica e il credo religioso tra fides e ratio.
Dealing with Disagreement
The Construction of Traditions in Later Ancient Philosophy
Ancient philosophy is known for its organisation into distinct schools. But those schools were not locked into static dogmatism. As recent scholarship has shown lively debate persisted between and within traditions. Yet the interplay between tradition and disagreement remains underexplored. This volume asks first how philosophers talked about differences of opinion within and between traditions and second how such debates affected the traditions involved. It covers the period from the first century BCE which witnessed a turn to authoritative texts in different philosophical movements through the rise of Christianity to the golden age of Neoplatonic commentaries in the fifth and sixth centuries CE.
By studying various philosophical and Christian traditions alongside and in interaction with each other this volume reveals common philosophical strategies of identification and differentiation. Ancient authors construct their own traditions in their (polemical) engagements with dissenters and opponents. Yet this very process of dissociation helped establish a common conceptual ground between traditions. This volume will be an important resource for specialists in late ancient philosophy early Christianity and the history of ideas.
Le statut de la perception sensible dans les Questions à Thalassios de Maxime le Confesseur
La doctrine anthropologique qui se dégage dans les Questions à Thalassios de Maxime le Confesseur donne une place de choix à la perception sensible qui est considérée comme la première étape indispensable à toute connaissance humaine. Le juste exercice de la sensation est un des enjeux fondamentaux de la vie pratique c’est-à-dire de la morale puisque le développement des passions mauvaises dans la vie humaine découle d’une ignorance et d’une erreur de jugement précisément en ce qui concerne l’appréhension du monde sensible. Le juste exercice de la sensation est aussi la condition de possibilité de la contemplation naturelle car il permet à l’homme de voir à travers les figures du monde visible l’intention et le plan du Créateur. C’est grâce à cette contemplation du créé que l’être humain accomplit sa mission d’unification du monde sensible et du monde intelligible et accède à la connaissance de Dieu et à l’union avec Dieu en vue de laquelle il a été créé.
Introduction générale à la philosophie chez les commentateurs néoplatoniciens
Les prolégomènes à la philosophie a été le tout premier ouvrage abordé par les étudiants en philosophie dans l’Antiquité tardive. Cette œuvre à caractère propédeutique et déclinée en plusieurs versions au fil des générations nous donne un bon aperçu du raffinement pédagogique qui était alors en usage dans l’école néoplatonicienne. Les définitions et les divisions de la philosophie qu’on y lisait avaient pour but de donner un avant-goût du cursus philosophique et de l’orientation exégétique adoptée par l’enseignant. Cette littérature isagogique dont l’influence s’est étendue jusqu’aux sphères culturelles de langue arabe et syriaque reste encore le « parent pauvre » des études néoplatoniciennes alors qu’elle renferme encore des aspects méconnus qui demandent à être élucidées et approfondis. Ce volume qui réunit cinq contributions vise donc à clarifier certaines questions clés susceptibles d’apporter un éclairage nouveau sur la naissance l’évolution et la diffusion de cette œuvre représentative du savoir-faire pédagogique de l’Antiquité tardive.
Les principes cosmologiques du platonisme
Origines, influences et systématisation
Ce volume étudie les mutations de sens que la notion de principe a connues au sein de la cosmologie platonicienne depuis l’ancienne Académie jusqu’au néoplatonisme tardif. Dans cet intervalle la question de la nature et du nombre des principes cosmologiques est apparue comme un enjeu central de la défense du platonisme dans sa confrontation avec les écoles rivales mais aussi à partir de l’époque impériale avec le christianisme. Au sein de cette histoire les critiques et réceptions aristotéliciennes ont joué un rôle déterminant et ont d’un certain point de vue préparé le tournant inauguré par Plotin : de Théophraste qui le premier articule la causalité du Premier Moteur et l’héritage platonicien des Formes intelligibles à Alexandre d’Aphrodise qui critique l’anthropomorphisme inhérent aux théories providentialistes des platoniciens impériaux les exégètes péripatéticiens ont ouvert des pistes qui seront adaptées et transformées à travers les différents systèmes néoplatoniciens. Reprenant à Alexandre sa critique des conceptions artificialistes de la cosmologie platonicienne Plotin s’oppose à lui pour défendre l’efficience causale des Formes intelligibles qu’il définit comme des réalités vivantes et intellectives en les insérant dans un système de dérivation de toutes choses depuis l’Un. À sa suite les différents diadoques néoplatoniciens placeront la vie au cœur du monde intelligible définissant les Formes comme des réalités vivantes et intellectives dotées d’une efficience propre : la puissance de faire advenir des réalités dérivées.
Scepticisme et religion
Constantes et évolutions, de la philosophie hellénistique à la philosophie médiévale
Dans le langage commun le scepticisme apparaît comme l’opposé de la religion. Cette opposition est le produit d’une histoire d’une relation diachronique aussi tumultueuse que forte. La richesse de ce processus a été mise en évidence par les travaux notamment de Popkin portant sur la Renaissance et le « libertinage ». En revanche la question a été beaucoup moins approfondie pour l’Antiquité et le Moyen Âge. Les contributions réunies dans ce volume qui vont de la philosophie hellénistique à la philosophie médiévale visent donc à repenser sans préjugé la totalité du problème avec l’espoir d’aboutir à une représentation nouvelle du lien ou de l’absence de lien entre ces deux éléments fondamentaux de la pensée occidentale.
Anne-Isabelle Bouton-Touboulic est Professeur de langue et littérature latines à l’Université de Lille. Spécialiste de saint Augustin et de la réception des philosophies anciennes dans l’Antiquité tardive elle est l’auteur notamment de L’ordre caché. La notion d’ordre chez saint Augustin Paris 2004.
Carlos Lévy est Professeur émérite de littérature et philosophie romaines à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV). Ses recherches portent sur la philosophie hellénistique et romaine (particulièrement Cicéron) sur Philon d’Alexandrie et sur la présence de la philosophie antique dans la pensée contemporaine. Parmi ses principales publications : Cicero Academicus Rome 1992 ; Les scepticismes Paris 2008.
La scena dell'inganno. Finzioni tragiche nel teatro di Seneca
Questo studio è dedicato all’analisi delle situazioni di inganno e finzione presenti nel corpus tragico di Seneca. Si articola in due parti: nella prima sono prese in esame la terminologia dell’inganno e della finzione e la loro morfologia attraverso una classificazione del lessico dei personaggi e dei loci drammatici. Nella seconda parte invece il tema viene indagato a partire dalla scenografia drammatica sfondo comune del teatro senecano il regnum da un lato e l’ambiente naturale dall’altro entrambi elementi connotativi in diretto e attivo rapporto con gli avvenimenti e con i personaggi. Lungi dall’essere riducibili a mero omaggio nei confronti della tradizione o del repertorio mitico fraus e dolus rappresentano tratti costitutivi ed elementi strutturali del teatro di Seneca che concorrono profondamente per così dire ‘a far tragedia’.
Pouvoir et puissances chez Philon d’Alexandrie
This collection of contributions focuses on the theme of power and divine powers in his work with the latter constituting the limit of what human beings can know about God. In a vertical dimension Philo never loses sight of these divine powers. The concept of power however also has a crucial horizontal dimension in human interaction and the political sphere from the Egypt of the exodus over Rome to the Alexandria of Philo’s era.
To See into the Life of Things: The Contemplation of Nature in Maximus the Confessor and his Predecessors
Maximus the Confessor (580-662) is one of the great minds of the Christian tradition and his Ambigua to John are a collection of texts uniquely expressive of the speculative contours of his thought. They have not however received a synthetic treatment until now. This work provides such a synthetic treatment and argues that Maximus’ central concern in the Ambigua to John is to articulate the nature of philosophy and more precisely the scope of the contemplation of nature (θεωρία φυσική) within the philosophical life where "philosophy" the love of wisdom is nothing less than the love of the Divine. Part I of this study provides a thorough background in Greek philosophical and patristic philosophies of nature showing how Maximus’ predecessors understood knowledge of the world in relation to philosophical life discourse and praxis. Part II studies the contemplation of nature in the Ambigua and analyzes Maximus’ account of human affectivity in the world his account of the coherence of philosophical life (praxis and contemplation) as a response to this affectivity his understanding of the relation between God and the world and his reconciliation of these various aspects of philosophy in the Christian economy of salvation which he understands as the renewal of nature and its contemplation.
Eraclito ad Alessandria.
Studi e ricerche intorno alla testimonianza di Filone.
Cette monographie est une étude thématique consacrée à la transmission et à la réception du philosophe présocratique Héraclite d’Éphèse par Philon d’Alexandrie le représentant majeur du judaïsme hellénistique. Les textes exégétiques philosophiques et historico-apologétiques de Philon faisant référence à l’écrit et à la doctrine héraclitéens y sont analysés de manière détaillée et exhaustive avant d’être confrontés avec ceux de sources antérieures et postérieures d’une part avec ceux des autres philosophes présocratiques d’autre part. Les témoignages de Philon sont enfin utilisés pour approcher de façon plus précise la signification originaire du discours philosophique d’Héraclite par rapport aux diverses traditions interprétatives qui se succèdent et s’entrelacent au cours de l’histoire de la philosophie antique.
Le mensonge et les vertus de la vérité. Une histoire
L’accès à la vérité est conditionné par des vertus morales : la franchise la curiosité le désintéressement ou la bienveillance. Or ces vertus ont une histoire. Certaines notions apparaissent ou disparaissent du catalogue des vices et des vertus au cours du temps. Ainsi la sincérité chrétienne succède-t-elle à la franchise grecque.
Ainsi Platon et Machiavel ventent-ils les mérites du noble mensonge en politique et l’intérêt des fables dans l’éducation tandis qu’Augustin Montaigne et Kant condamnent radicalement le mensonge. Pour transmettre des valeurs justes il faut parfois mentir dit Platon. Mentir une fois répond Augustin c’est compromettre le crédit général de la parole seule façon pour les hommes de se communiquer leur pensée.
La philosophie doit alors laisser place à l’histoire pour réfléchir sur ces notions de mensonge de fausseté et de vérité dont les contours ne sont pas définis une fois pour toute et atemporels.
Nous proposons ici une histoire problématique du mensonge et des vertus de la vérité : nous n’étudions pas les filiations entre ces penseurs ; nous suivons la logique de deux modèles (celui de Platon et celui d’Augustin) qui les pensent différemment.
Notre histoire est aussi généalogique : il s’agit de faire apparaître certains concepts chrétiens pour penser le mensonge (l’intention la volonté la conscience de soi) et l’opposition du mensonge à la sincérité qui forment une langue véhiculaire de la pensée contemporaine comme des productions historiques liées aux enjeux d’une époque. Il s’agit également de retrouver la saveur d’une série de questions inédites pour nous parce que la tradition les a oubliées : la question de savoir s’il y a des conditions éthiques de la recherche et de l’énoncé de la vérité (et lesquelles ?) et l’interrogation sur les effets éthiques et politiques du dire vrai et les effets de vérité du mensonge.
Les enjeux de cette réflexion sont donc historiques mais aussi contemporains. Notre approche nietzschéenne de la notion de vérité permet en effet de creuser les liens entre vérité et pouvoir : qui a droit à la vérité ?
A-t-elle un prix ? Qui est capable de l’entendre ? Qui est capable d’y accéder ? Qui peut ou doit la dire ? En quelles circonstances ? Qui fixe le partage entre dire vrai et mentir ? Qui les limites de la dissimulation salutaire ? Au nom de quelles valeurs ? Et avec quels a priori et quelles conséquences ?
Gaëlle Jeanmart est docteur en philosophie de l’université de Liège spécialisée dans les questions d’éthique et d’éducation. Elle est l’auteur de Herméneutique et subjectivité dans les Confessions d’Augustin (Brepols 2006); Généalogie de la docilité (Vrin 2007) et Du courage. Une histoire philosophique (avec T. Berns et L. Blésin Belles Lettres 2010).
Philon d'Alexandrie. Un penseur à l'intersection des cultures gréco-romaine, orientale, juive et chrétienne
Philon fut un penseur longtemps négligé voire rejeté par les principales traditions à l’intersection desquelles il a déployé une pensée originale et féconde. Le judaïsme tout d’abord qui ignora ou fit mine d’ignorer un philosophe qui avait séduit les chrétiens; le christianisme dont la dette à son égard est considérable mais fut rarement reconnue de manière explicite. Quant aux admirateurs de l’hellénisme ils n’ont vu trop longtemps dans ses écrits qu’une pensée abâtardie et dépourvue d’intérêt. C’est sans doute au vingtième siècle que l’Alexandrin - appellation qui s’est imposée se substituant à « Philon le Juif » - sortit de son ’purgatoire’ pour susciter l’intérêt des chercheurs. La valorisation de la pluridisciplinarité et de la transdisciplinarité fut assurément une des causes qui favorisa la relecture de son œuvre. Considéré jusqu’au début du vingtième siècle comme un auteur aux marges de l’antiquité du judaïsme et du christianisme Philon a quitté le limes de l’empire officiel des idées pour gagner le cœur scientifique et parfois idéologique de certaines recherches. Il demeure cependant encore trop souvent prisonnier de l’archaïsme de certaines catégories épistémologiques culturelles et religieuses dans la recherche moderne qui masquent le caractère multiple de sa pensée. Il semble donc nécessaire de poursuivre les efforts entrepris au cours du siècle passé afin d’envisager le travail de Philon dans toute sa complexité. Ni seulement grec ni seulement juif Philon appartenait à un monde éminemment multiculturel et à ce titre il est plus que beaucoup d’autres infiniment proche de la réalité que nous vivons. C’est pourquoi notre colloque international s’assigne pour tâche l’étude de l’oeuvre de Philon dans la totalité de ses aspects ce qu’exprime le thème que nous avons choisi: « Philon d’Alexandrie: un penseur à l’intersection des cultures gréco-romaine orientale juive et chrétienne ». Il apparaît en effet aujourd’hui après un siècle de recherche que seule une approche plurielle de son œuvre permet de cerner de façon adéquate une pensée qui puisa aux sources des différentes traditions de l’Antiquité pour parfois les nourrir à son tour.
Genèses de l'acte de parole dans le monde grec, romain et médiéval
L'objectif de ce recueil est de définir l'acte de parole ou plus exactement les différents statuts et composantes de l'acte de parole à partir des pratiques grecques romaines et médiévales telles que peuvent rétrospectivement les éclairer les concepts et / ou les pratiques modernes et contemporaines apparus en philosophie du langage avec les speech-acts d'Austin et en esthétique avec la « performance ». « Comment faire des choses avec des mots? » How to do things with words? le titre de l'oeuvre d'Austin peut en effet servir de motif à une grande partie des pratiques discursives de l'Antiquité et du Moyen-Âge - le titre mais non pas exactement les concepts qui se trouvent forgés aujourd'hui sous ce titre ou en rapport avec lui. Ce sont ainsi les singularités antiques et médiévales des actes de parole que nous voudrions déterminer: comprendre ce qu'est la « performance » d'avant le « performatif ».
Thinking Through Excerpts: Studies on Stobaeus
This collection of essays represents the most comprehensive study to date on the anthology compiled by Stobaeus (5th c. AD). It covers topics such as excerpting as a cultural practice issues pertaining to the ms. tradition Stobaeus' use of his sources his evidence on specific figures (Heraclitus Theognis Plato the Cynics Aristo of Chios and Eudorus of Alexandria) as well as thematic treatments. The contributors to the volume are in the order of the Table of Contents: David Konstan Denis Michael Searby Michele Curnis Anna Lucia Di Lello-Finuoli Jean-Baptiste Gourinat Elena Gritti Serge Mouraviev Luigi Ferreri Graziano Ranocchia Pedro Pablo Fuentes González Mauro Bonazzi Sophie Van der Meeren Sophie Aubert Ilaria Ramelli Emmanuele Vimercati and Julie Giovacchini.
Lactance: De opificio dei
Édition et traduction commentée
Pourquoi l’être humain est-il doté de deux yeux et de deux oreilles ? Pourquoi n’est-il pas recouvert de poils ? Pourquoi l’extrémité de son nez est-elle souple ? Pourquoi naît-il nu et sans arme ? A quoi sert la poitrine des hommes ? La luette ? Les replis intestinaux ? La trachée-artère ? La rondeur des fesses ? Comment se produit la conception ? Comment fonctionne la vessie ? Comment s’endort-on et pourquoi rêve-t-on ? Comment un fils peut-il ressembler à sa mère ? D’où vient l’âme ? D’où viennent la voix et le mutisme ? Qu’en est-il de l’estomac du cœur des cheveux de la barbe des mains ? C’est à ces questions et à bien d’autres encore que le rhéteur Lactance fraîchement converti au christianisme tente de répondre dans son De opificio Dei composé à l’aube du IVe siècle au plus fort de la « Grande Persécution » contre les chrétiens. Pourtant il ne faudrait pas s’y tromper : ce texte atypique qui chante les louanges du corps humain n’est rien moins qu’un traité médical. Loin d’être une fin en soi l’exposé d’anatomie n’est qu’un moyen pour louer Dieu à travers sa créature et pour réaffirmer en des temps difficiles la perfection et l’efficience de la Providence divine. Le finalisme militant qui oriente la composition met en évidence la visée protreptique d’un ouvrage qui se signale à la fois par une réception éclectique de la culture antique et par une attitude polémique à l’égard de la tradition philosophique. Ainsi la description lactancienne de l’homme se présente-t-elle en premier lieu comme une réponse critique à Lucrèce et à Cicéron.
De fait l’ambiguïté du De opificio Dei ne renvoie pas seulement au contexte événementiel des persécutions elle s’inscrit aussi dans le cadre d’une confrontation originelle entre christianisme et philosophie largement diffusée par la littérature apologétique. Même si Lactance comme la plupart de ses contemporains pense au moyen des cadres et des outils fournis par les écoles philosophiques il met leur vocabulaire et leurs concepts au service de la vraie sagesse que représente à ses yeux le christianisme. Or cette interpretatio christiana prend une forme paradoxale : dans ce qui semble être son premier ouvrage chrétien l’apologiste mobilise en effet ce que nous appellerions aujourd’hui son « bagage culturel » constitué en majorité de classiques latins mais ne donne quasiment aucune place aux références explicitement chrétiennes. Comment rendre compte de ce « crypto-christianisme » qui ne put assurément tromper quelque lecteur que ce fût ?
L’objectif de la présente édition est de faire connaître à un large cercle de lecteurs éclairés l’intérêt et le rôle médiateur d’un ouvrage méconnu qui se situe à la croisée de multiples traditions : littéraire philosophique médicale poétique rhétorique étymologique encyclopédique. Il s’agit de restituer le De opificio Dei dans son contexte culturel et intellectuel pour mettre en valeur les enjeux idéologiques d’une synthèse qui constitue une étape importante dans la transmission et la vulgarisation des savoirs anthropologiques depuis le Timée de Platon jusqu’au Moyen Âge. Dans cette perspective l’introduction fondée sur une mise en perspective à la fois synchronique et diachronique vise en premier lieu à fournir les éléments nécessaires à l’intelligence de ce traité qui offre un exemple représentatif de ce que pouvait être la culture générale d’un lettré de l’Antiquité tardive. La traduction se veut attentive à l’enthousiasme - parfois naïf - de Lactance pour l’œuvre du Créateur aux images qui pallient l’imprécision de la terminologie anatomique ainsi qu’aux marques d’oralité qu’elles soient traces d’un dialogue réel avec Démétrianus le destinataire du traité ou mise en scène d’une véhémente polémique anti-épicurienne. Quant aux annotations qui abordent à la fois les questions anatomiques philosophiques et littéraires elles s’attachent à situer le texte dans l’histoire des idées et à expliciter le dialogue que Lactance entretient avec ses prédécesseurs.
L’approche privilégiée ici tend à dégager le De opificio d’une interprétation religieuse et d’une tonalité chrétienne qui ne suffisent pas à rendre compte de sa spécificité.
La Cité de Moïse
Philon décrit le peuple juif (Juifs de naissance et prosélytes) à l'aide du vocabulaire de la cité comme une "concitoyenneté" ou une parenté par les lois et l'appelle "la cité de Moïse". La cité de Moïse dont "l'autochtonie" des membres se trouve dans la loi mosaïque est dispersée dans la cité du monde créée par le Dieu unique. Les "citoyens mosaïques" respectueux des lois forment une communauté unie par l'amitié la bienveillance la communauté d'idées et le sentiment communautaire. Le culte de la cité de Moïse ou l'expérience cultuelle commune des Juifs consiste en l'honneur rendu au Dieu unique; son temple unique se trouve au centre de la cité du monde dans la ville sainte de Jérusalem. Les fractions de la cité de Moïse sont les "colonies envoyées par la métropole Jérusalem". Le "citoyen mosaïque" respectueux des lois et des vertus semble être l'exemple concret du sage dont "la cité de l'âme" est bien gouvernée et qui obtient une citoyenneté dans la terre spiritualisée qu'est la "cité de la vertu". L'évolution du sens de politeia dans les écrits judéo-hellénistiques culmine dans la reflexion de Philon sur la cité de Moïse et fonde la notion de religion c'est-à-dire une communauté humaine régie par la loi divine exemple concret de la loi de nature dans la cité du monde.
A Platonic Pythagoras. Platonism and Pythagoreanism in the Imperial Age
Carlos Lévy La question de la dyade chez Philon d’Alexandrie - Francesca Calabi Filone di Alessandria e Ecfanto. Un confronto possible - Daniel Babut L’unité de l’Académie selon Plutarque. Notes en marge d’un débat ancien et toujours actuel - Pierluigi Donini Tra Academia e pitagorismo. Il platonismo nel De genio Socratis di Plutarco - Christoph Helmig The Relationship Between Forms and Numbers in Nicomachus’ Introduction to Arithmetic - Dominic O’Meara Hearing the Harmony of the Spheres in Late Antiquity - Elena Gritti Insegnamento pitagorico e metodo dialettico in Proclo - Alessandro Linguiti Prospettiva pitagorica e prospettiva platonica nella filosofia della natura di Proclo - Carlos Steel Proclus on Divine Figures. An Essay on Pythagorean-Platonic Theology
Herméneutique et subjectivité dans les Confessions d'Augustin
Ce livre est une tentative de donner sens à toutes les scènes de lecture qui jalonnent le récit des Confessions et qui forment comme l’inévitable parallèle à la ligne de vie du récit autobiographique. Pourquoi ce premier grand récit autobiographique accorde-t-il une telle importance à la lecture ? Quel est l’impact spécifique du livre sur l’âme du lecteur ? Comment la lecture entre-t-elle dans la construction ou dans la reconstruction de l’identité du sujet qui narre son histoire ? En quelle mesure la profondeur de cet impact ne bouleverse-t-il pas profondément les pratiques de soi et les exercices spirituels puisqu’il constitue un renversement évident de la condamnation platonicienne de la lecture dans le Phèdre?En s’appuyant sur la très abondante littérature secondaire de type historique cette étude s’essaye à développer une vision cohérente et structurale des concepts fondateurs de l’anthropologie augustinienne et plus largement de l’anthropologie chrétienne. Elle s'appuie sur l'analyse de thèses récurrentes dans les Confessions et qui s’appellent mutuellement : 1) l’idée de la transmission du péché et de la culpabilité inaugurale de tout homme depuis Adam 2) le rôle de la volonté dans la faute originelle 3) les conséquences de cette faute pour l’homme dans la création d’un univers de labeur 4) l’assimilation de ce labeur à un travail de la volonté sur elle-même 5) le rôle de la lecture dans ce travail du vouloir et enfin 6) la place du plaisir de lire dans cet univers de labeur contraint et de travail sur soi pour se défaire d’une culpabilité originelle.Cette étude vise à « raréfier » certaines notions comme celle de travail intellectuel de plaisir littéraire de travail sur soi etc. c’est-à-dire à en déconstruire l’évidence pour nous par une généalogie qui en montre les conditions d’apparition et qui permet ainsi de souligner leur étrangeté à l’univers de pensée des Grecs.
Absence/Souvenir. La relation à autrui chez Emmanuel Lévinas et Jacques Derrida
C’est à partir d’un dialogue avec la phénoménologie husserlienne et heideggerienne que Lévinas et Derrida élaborent leurs conceptions de l’identité du moi : une identité précaire qui se trouve et se perd dans l’appel la mémoire et la fidélité à autrui.
Dans ce cadre il semble légitime de suivre d’abord le parcours de Lévinas en retraçant sa volonté de poursuivre la phénoménologie de Husserl dans un sens plutôt éthique qu’ontologique. Ceci étant la conception lévinassienne du moi et de l’autre s’éloigne de plus en plus de l’expérience phénoménologique. Car l’autre devient une épreuve traumatique qui forge le moi et qui laisse en lui une trace ineffaçable de culpabilité au moment de sa mort.
C’est à partir de là que Derrida construit sa réflexion sur le deuil impossible à savoir celui qui ne saurait jamais se faire entièrement parce que l’autre même après sa mort habite le moi comme un étranger incrypté au plus profond de lui.