Du Christianisme et des hommes dans l’Antiquité Tardive. Essais de prosopographie
Abstract
Le néologisme savant de ≪ prosopographie ≫ apparaît à la Renaissance et désigne, dans un premier temps, une oeuvre littéraire combinant généalogie de princes, éloges de leurs vertus et galerie de portraits. Après les travaux érudits de l’Âge classique sur les dirigeants religieux du passé, il faut attendre le xix e siècle pour que la prosopographie soit érigée en discipline scientifique.
Reposant sur un dépouillement systématique de la documentation conservée, la prosopographie propose une étude sérielle des membres d’un groupe constitué sur une période et une durée déterminées.
En raison de la richesse des sources conservées, l’Empire romain a suscité de manière précoce en Europe des études prosopographiques. La période couverte par les iii e-vii e siècles, communément appelée ≪ Antiquité tardive ≫, offre une richesse documentaire et littéraire exceptionnelle, liée en partie à l’expansion du christianisme et à la conversion du monde antique à la nouvelle religion. Cette abondance de sources explique la réalisation de grandes enquêtes prosopographiques portant d’abord sur l’ensemble des élites civiles, puis sur les milieux ecclésiastiques, monastiques, ascétiques et dévots.
Le présent livre mobilise les résultats obtenus et les recherches en cours pour montrer l’importance de l’apport de la prosopographie à l’histoire du christianisme antique dans des domaines aussi variés que l’histoire des conciles, l’hagiographie, l’onomastique, la hiérarchie ecclésiastique et l’histoire des femmes.