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Comme le révèle la critique détaillée que Jacques Fournier fait de la Lectura super Apocalipsim, l’exégèse de Pierre de Jean Olivi, comme celle de Joachim de Fiore, se caractérise par un usage incontrôlé du sens allégorique, mobilisé à l’appui de leur théologie de l’histoire. Pourtant, formé aux méthodes de l’exégèse universitaire, Olivi est un praticien rigoureux du primat du sens littéral. L’appui qu’il prend sur le Pseudo-Denys permet de comprendre l’articulation de ces deux démarches. De même que la divinité s’est montrée en s’incarnant dans une chair humaine, l’esprit doit être recherché dans la lettre, et non pas au-delà d’elle. C’est ainsi que le sens le plus littéral (litteralior - terme dont Olivi fait un usage abondant) peut donner accès au sens spirituel.
AbstractAs Jacques Fournier makes clear in his detailed criticism of the Lectura super Apocalipsim, Peter John Olivi’s exegesis, just like Joachim of Fiore’s, is flawed by an abuse of allegorical interpretation, which is mainly put to use as a confirmation of their theology of history. Yet, educated along the rules of university exegetical training, Olivi is also constantly defending and practising the primacy of the litteral sense. His reference to the Pseudo-Dionysius helps understanding the way in which he combines both approaches. Just as the divinity revealed itself by taking on a human corporeal shape, the spirit has to be searched within the letter, not beyond. In this way, the most litteral sense (litteralior - a term often used by Olivi) can provide an access to the most spiritual one.