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Dès que l'Empire est en paix, le rôle principal du gouverneur est de rendre la justice. Deplus en plus, le gouverneur était amené à la rendre sur place dans des conventus qui se sont multipliés, surtout après l'extension de la citoyenneté par la Constitutio Antoniniana. La fréquence de ces "tournées judiciaires" qui surchargeaient les gouverneurs est peut-être un des motifs de la réforme de Dioclétien. Les qualités souhaitées restent les mêmes que celles que recommandent les instructions de Ménandre le Rhéteur : sagesse, justice, tempérance, courage. Le problème de l'honnêteté est de plus en plus mis en avant avec l'accroissement de la corruption. On peut considérer que le rôle des gouverneurs comme intermédiates entre I'empereur et les sujets provinciaux tend à se modifier profondément au Bas-Empire. Les liens deviennent plus forts avec l'aristocratie locale, dont ils proviennent de plus en plus et où ils jouent le rôle d'évergètes traditionnels, malgré l'interdiction officielle du recrutement local: ce poste est devenu le sommet d'une carrière de notable. La complexité des tàches du gouverneur comme intermédiate entre les requêtes des sujets et les instructions de I'empereur et de la préfecture du prétoire est d'autant plus lourde que les gouverneurs ne restent en place quepeu de temps. L'autorité du préfet s'accroît. Le fait que l'autorité du gouverneur soit ainsi compromise peut expliquer le recours de plus en plus fréquent aux juridictions de la capitale. On a l'impression qu'il disparaît presque dans la pratique à partir du VIe siècle : les fastes sont deplus en plus lacunaires et on ne parle plus guère de cette fonction anachronique.