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La documentation archéologique concernant l’habitat rural de la péninsule Ibérique de la fin du ive au début du viiie siècle s’est largement développée ces dernières années. Or, le corpus d’information résultant des interventions archéologiques s’avère très complexe, de sorte que sa classification et sa systématisation exigent l’analyse détaillée de chaque cas documenté. L’étude individuelle des sites permet d’observer que, dans l’ensemble des hameaux paysans non fortifiés composés d’habitations et d’installations agricoles, il existe des différences qui se manifestent dans l´entité, la morphologie et les lignes évolutives présentes au long de la séquence. De la même manière, les sites fortifiés - qui constituent un phénomène propre et caractéristique de l’habitat rural de la période analysée - ne constituent pas non plus un groupe homogène. Dans ce groupe, il convient de différencier les sites fortifiés de création nouvelle - qui présentent des structures d’habitation et des contextes archéologiques très similaires - d’autres sites fortifiés qui sembleraient répondre à diverses circonstances, et notamment à des fonctions stratégiques. Le phénomène de la réoccupation des agglomérations fortifiées préromaines ou romaines (castros) devient extrêmement complexe et doit être défini avec plus de précision dans la mesure où il paraît répondre à des situations très diverses. L’analyse de la documentation montre que l’étude de l’habitat rural ne peut être dissociée de l’étude des nécropoles et des bâtiments religieux et qu’elle doit être associée à la structure de la propriété. Bien que le matériel archéologique recueilli sur les sites ne permette pas en général d’établir de précisions chronologiques, l’étude de l’occupation de l’habitat doit s’attacher à distinguer les phases afin de détecter les changements du mode d’occupation rurale sur une période qui s’étend sur plus de trois siècles.