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L’empereur Julien n’a jamais été un adepte des Mystères de Mithra. F. Cumont et J. Bidez ont été parmi ceux qui ont soutenu le mithraisme de Julien: ils ont été suivis récemment par P. Athaniassidi-Fowden et J. Bouffartigue, mais les objections qui ont été soulevées contre cette thèse, d’abord par R. Turcan, puis par R. Smith, conservent toute leur validité. Cependant, ont peut y ajouter une autre argumentation au caractère plus général. Une rapide analyse de l’attitude de Julien à l’égard des ethne orientaux et, notamment, des Perses et des «sagesses étrangères» amène à écarter son adhésion à un rite persan, ce que confirme l’attitude des intellectuels qui l’ont connu, dont les témoignages ont été souvent utilisés à l’inverse, pour soutenir la thèse du mithraisme de l’empereur.
Le culte mysthérique de Mithra au temps de Julien n’avait rien perdu de son caractère «persan»; au contraire, d’après la nouvelle documentation archéologique provenant du site de Hawarte en Syrie, on peut affirmer que le mithraisme avait conservé toutes ses particularités ethniques et culturelles qui le distinguaient de tout autre culte pratiqué dans l’Empire. À l’appui de cette thèse, on analysera deux scènes découvertes dans le nouveau mithrée syrien de Hawarte: 1/la cité des tenèbres, 2/les «Dioscures».