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Michel Henry, fondateur de la phénoménologie de la vie, a posé une seule et unique question durant toute son œuvre : celle de l’origine. Autrement dit, et selon ses perspectives, il s’agit de la question du pathos ou du « sentiment de soi », c’est-à-dire de la manifestation originaire et transcendantale, en son apparaître invisible et immanente, de l’affectivité en tant que principe déterminant de l’être de l’ego, en tant qu’essence de l’ipséité. Grand penseur de cette généalogie du soi vivant et de sa structure interne dynamique, il fut aussi le penseur de la création et, entre autres, de la création littéraire, qu’il a luimême envisagée comme pratique spécifique puisqu’il fut aussi romancier. Si l’on devait résumer très grossièrement la question du traitement philosophique de la littérature par Michel Henry, nous pourrions dessiner trois grandes notions : « contemporanéité », « répétition » et « narration ». Dans cet article, nous nous proposons d’ébaucher la construction d’un concept de littérature autour de ces trois pôles. Ceci devrait nous permettre de poser l’hypothèse de la nécessité de la fiction pour le soi vivant, qui aurait pour corrélat la fondation d’une certaine compréhension du « rite » et du « rituel » au sein de cette pensée de la vie subjective.
AbstractMichel Henry, founder of phenomenology of life, asked a single question throughout his work: what is the origin or, in simple words, what is life? In other words, and according to its outlook, it is the question of the pathos, in his appear invisible and immanent. Another name of pathos is the “affectivity” as a determining principle of the being of the ego, as the essence of the selfhood. Great thinker of this genealogy of the self, Michel Henry was also a novelist. To summarize the question of literature and this thought we can draw three main concepts: “contemporaneity”, “repetition” and “fiction”. In this paper, we propose to create a concept of literature around these three poles. This should allow us to hypothesize the necessity of fiction for the self, which would correlate the foundation, in this thought, of what is called the “ritual” of life.