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Dans Le Roman de l’énergie nationale, Maurice Barrès (1862-1923) chercha à structurer son parcours, en réécrivant ses écrits antérieurs, romans égotistes, chroniques ou recueils de voyage. La réécriture fut une reprise critique, où l’écrivain noua un dialogue polémique avec lui-même. Dans un cycle centré sur la vie nationale française, le romancier prit de la distance avec l’éloge du cosmopolitisme, auquel il s’était livré à ses débuts. À cette fin, il se livra à une nouvelle variation sur Marie Bashkirtseff, en accompagnant désormais le portrait de la femme cosmopolite d’un discours critique délégué au narrateur. En fondant les analyses sur l’étude des manuscrits du fonds Barrès, conservés à la BnF, on étudiera les enjeux esthétiques et idéologiques au cœur de la réécriture barrésienne.
AbstractIn Le Roman de l’énergie nationale, Maurice Barrès (1862-1923) sought to structure his course, by rewriting his earlier writings, egotistical novels, chronicles or travel books. The rewrite was a critical reuse, where the writer established a polemical dialogue with himself. In a cycle centered on French life, the novelist distanced himself with the praise of the cosmopolitanism he had originally delivered. For this purpose, he created a new variation on Marie Bashkirtseff, adding to the picture of the cosmopolitan woman a critical speech delegated to the narrator. Basing our analyses on the study of the Barres manuscripts kept at the BNF, we analyze the aesthetic and ideological issues at the heart of the Barres rewrites.