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Penser l'esthésiologie comme la mise en œuvre des sensations par le discours implique certainement d'envisager le sensible comme matériau. Le recueil Patmos et autres poèmes de Lorand Gaspar s'avère, de ce point de vue, particulièrement éclairant. Au travers du repérage d'un mouvement d'« extraction du sensible » et de l'analyse de quelques poèmes de Patmos, la présente contribution vise à mettre au jour une « archilecture » (Derrida, Lisse) comme mode d'appréhension sensorielle des textes de Gaspar, à laquelle se joint un mouvement de « sonde » et de « creusement » de la matière (tant verbale que sensible). Cette mise au jour montrera, in fine, que Gaspar habite les « aîtres de la langue » (Maldiney, Didi-Huberman) où le sensible est, avant d'être mis en forme, retrouvé à son état naissant.
AbstractTo apprehend aesthesiology as the actualization of sensations via the discourse certainly means appraising the sensed as a fabric. In this perspective, the collection Patmos et autres poèmes by Lorand Gaspar is particularly enlightening. By means of an analysis of several of its poems, and more particularly of the way they tend to "extract the sensible", this paper seeks to suggest "archilecture" (Derrida, Lisse) as a productive way of apprehending the sensorial aspects of Gaspar's texts. The aim, ultimately, is to show how Gaspar inhabits the "aîtres de la langue" (Maldiney, Didi-Huberman) where the sensed before taking its definite shape, can be found in its nascent state.