Alexander redivivus
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Reinventing Alexander
Myth, Legend, History in Renaissance Italian Art
In this book Claudia Daniotti provides the first comprehensive study of the representation of Alexander the Great in Renaissance Italian art exploring a fundamental turning point in the tradition: the transition from the medieval imagery of Alexander as a legendary fairy-tale hero to the new historically grounded portrait of him as an example of moral virtue and military prowess.
During the Middle Ages Alexander was turned into a fabled creature and fearless explorer whose Flight to Heaven and other marvellous adventures were tirelessly recounted and illustrated enjoying huge popularity. With the humanist recovery of the ancient historical texts and the changing taste and expectations of the wider wealthier and more diverse public of the courts and cities of the Italian peninsula the fabulous aura that had surrounded Alexander for centuries evaporated. He was recast as the moral exemplum and valorous military commander spoken of by the newly available ancient historians and became the protagonist of an unprecedently vast iconographic repertoire established in the course of the sixteenth century.
By discussing a body of artworks from 1160s to 1560s spanning several media (from illuminated manuscripts and frescoes to sculptural reliefs wedding chests and tapestries) and researching this material in constant dialogue with the literary tradition this book offers a reassessment of the whole visual tradition of Alexander in Renaissance Italy making sense of a figurative repertoire often perceived as fragmentary and disparate and casting new light on an overall still neglected chapter in the tradition of the myth of Alexander.
Qui nous délivrera du grand Alexandre le Grand
Alexandre tourné en dérision de l’Antiquité à l’époque moderne
Bien que la dérision s’inscrive aux marges du corpus littéraire et artistique sur Alexandre il existe une veine comique qui rabaisse le souverain le plus prestigieux de l’Antiquité avec une tonalité joyeuse ou bien plus grave et accusatrice. Si elle ne cesse d’évoluer au fil des siècles tant le rire l’irrévérence et la satire sont ancrés dans l’historicité elle s’affirme dans ses différentes incarnations esthétiques comme un discours parallèle un discours d’à côté qui devient parfois un véritable contre-discours. L’objet de ce volume est ainsi d’entamer une analyse diachronique - qui n’a encore jamais été menée - des modes de dérision à l’encontre d’Alexandre et de ce qu’il incarne de leurs significations et de leurs motivations. Comique divertissant célébration paradoxale d’une icône de la royauté satire politique de la mégalomanie et de l’autoritarisme ou parodie révélatrice d’un rejet de conventions esthétiques et de leurs instrumentalisations politiques et culturelles : les écritures visuelles et textuelles de la dérision à l’encontre du grand Alexandre le Grand engagent tous ces aspects depuis l’Antiquité.
Historia de Alejandro Magno de Quinto Curcio por Micer Alfonso de Liñán
Estudio y edición del BNE, Mss/7565
Interesado en las hazañas de los grandes caudillos de la Antigüedad el aragonés Alfonso de Liñán (†1468) tradujo las Historiae Alexandri Magni de Quinto Curcio al castellano a partir de la versión italiana de Pier Candido Decembrio. El texto se conserva todavía en la Biblioteca Nacional de España bajo la signatura BNE Mss/7565. Testimonio valioso para el estudio de la traducción medieval y sus funciones el códice recuerda sobre todo la fascinación de aquel lectorado por Alejandro Magno ya conocido en la literatura castellana desde el Libro de Alexandre. En los albores del Renacimiento el macedonio va a ser un modelo para una nobleza que debe definirse bajo nuevos criterios. El presente volumen ofrece el estudio y la edición de esta traducción y desvela los intereses de un noble aragonés por la figura alejandrina.
Postérités européennes de Quinte-Curce
De l’humanisme aux Lumières (xive-xviiie siècle)
Pendant des siècles Quinte-Curce a été l’un des historiens d’Alexandre le Grand les plus lus en Europe. Limitée jusqu’au xiv e siècle la diffusion de ses Historiae s’amplifie grâce à la lecture et à la plume d’humanistes italiens ; les copies manuscrites puis les traductions et les éditions se multiplient en Europe. Le présent ouvrage se donne pour objet d’étude leurs réceptions multiples du xiv e au xviii e siècle c’est-à-dire durant les siècles de leur plus grand succès il étudie les modalités de leur transmission et ses acteurs ainsi que leurs exploitations politiques historiques linguistiques littéraires et esthétiques. Au-delà de ses usages scolaires l’œuvre de Quinte-Curce a en effet suscité des jugements divers et des adaptations variées qui interrogent le statut que les auteurs et les peintres lui ont donné ainsi que les finalités de leurs appropriations. Alors que leur célébration comme modèle historique et stylistique domine jusqu’au xvii e siècle philosophes et historiens les contestent ensuite pour leurs inexactitudes et leurs enjolivements romanesques même si ce rejet des savants n’entame pas leur succès auprès des écrivains des lecteurs des peintres et des artistes passionnés d’Alexandre. Les réceptions ont été d’autant plus nombreuses que les Historiae ont été prises dans des réflexions et des démarches créatrices multiples durant plusieurs siècles : la pensée politique sur le pouvoir royal et la conquête ; les débats autour de l’écriture de l’histoire ; les réflexions sur les méthodes et les enjeux de la traduction ; la question de l’illustration des langues et l’élaboration de modèles stylistiques ; les transpositions et les recréations de l’histoire et d’un texte historique dans des genres littéraires fictionnels le théâtre et le roman et aussi dans les arts visuels avec les illustrations des manuscrits et plus encore les peintures d’histoire.
Une traduction toscane de l’Histoire ancienne jusqu’à César ou Histoires pour Roger
La fondation de Rome, la Perse et Alexandre le Grand
L’Histoire ancienne jusqu’à César première histoire universelle écrite en prose française au début du XIIIe siècle a joui d’une grande fortune en Italie comme le montrent les manuscrits copiés dans les ateliers transalpins les traductions les citations et les réemplois jusqu’à la première moitié du XIVe siècle. Les traductions italiennes ou volgarizzamenti se divisent en deux groupes : les versions toscanes et les vénitiennes. Parmi les traductions toscanes nous trouvons celle contenue dans trois manuscrits du Trecento rédigée probablement entre la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe. Le plus récent de ces codices le manuscrit II I 146 de la Biblioteca Nazionale Centrale de Florence est le seul témoin de l’Histoire ancienne en italien qui présente la section alexandrine ; il est utilisé comme base pour l’édition proposée ici qui offre le récit sur Rome (depuis la fondation jusqu’aux guerres contre les Samnites) la Perse Philippe II de Macédoine Alexandre le Grand et les guerres des diadoques. Cette traduction toscane représente probablement l’une des plus anciennes versions italiennes de l’histoire d’Alexandre.
L'entrée d'Alexandre le Grand sur la scène européenne (fin xv e-xix e siècle)
Théâtre et opéra
À partir de la fin du xv e siècle et surtout des xvi e et xvii e siècles le plus spectaculaire renouvellement esthétique de la figure d’Alexandre le Grand vient de la création d’un théâtre puis d’un opéra qui lui sont consacrés. Or la naissance et le développement en Europe de ces écritures dramatiques puis lyriques sur le Macédonien n’ont été jusqu’ici que très peu étudiés. Les œuvres nombreuses et très diverses témoignent d’une inventivité certaine et constituent un pan important de la réception de son histoire et de sa légende. En Europe occidentale la composition des premières pièces de théâtre d’abord surtout des tragédies succède aux traductions humanistes de Quinte-Curce de Justin et de Plutarque. Elle relance un processus de jeu avec l’Histoire et de mise en fiction que les auteurs de ces traductions avaient précisément cherché à arrêter après les libertés médiévales. Aux xviii e et xix e siècles si les pièces de théâtre qui s’écrivent encore sont moins souvent représentées que celles du xvii e siècle de très nombreux opéras contribuent à façonner durablement les représentations du conquérant en Europe occidentale tandis dans le monde hellénique le théâtre d’ombres s’approprie le personnage antique comme figure de sauveur. Alexandre prend ainsi vie avec son entourage dans des genres dramatiques et lyriques divers les auteurs l’adaptent avec la plasticité qui caractérise son personnage. Il incarne toujours un prestige qu’ils s’approprient pour susciter l’admiration parfois la pitié moins souvent l’indignation ou le rire.
Cet ouvrage constitue le premier volume collectif consacré aux réinventions d’Alexandre et de son entourage en héros dramatiques et lyriques. Il réunit dix-neuf articles sur les littératures et les spectacles français néo-latins espagnols italiens anglais germaniques et néo-helléniques et se termine par des répertoires des œuvres françaises espagnoles italiennes anglaises et germaniques.
L'Histoire ancienne jusqu'à César ou Histoires pour Roger, châtelain de Lille
L'histoire de la Macédoine et d'Alexandre le Grand
L’Histoire ancienne jusqu’à César dédiée vers 1210 au châtelain de Lille Roger IV constitue la plus ancienne histoire universelle écrite en langue française. Son auteur Wauchier de Denain y consacre un long récit à la Macédoine et à Alexandre le Grand qui n’a encore jamais été édité. Il est alors le premier à écrire en prose française la vie du conquérant macédonien et à intégrer une telle biographie dans le vaste continuum d’une histoire universelle. Son projet historiographique repose sur la compilation avec la conciliation originale de trois inspirations divergentes : l’idéalisation d’Alexandre en roi-conquérant explorateur du Roman d’Alexandre du Pseudo-Callisthène et de ses dérivés latins le portrait d’un despote sanguinaire selon Orose et ses Histoires contre les païens et la célébration d’un serviteur du dieu des juifs d’après l’Historia scolastica de Pierre le Mangeur. Le récit de Wauchier de Denain sur Alexandre témoigne alors de pratiques d’écriture novatrices et d’une interprétation nouvelle de la destinée d’Alexandre. L’importance majeure de l’Histoire ancienne jusqu’à César pour la naissance de l’historiographie médiévale en langue française est confirmée par sa grande diffusion : nous en avons pour preuves le nombre très élevé des manuscrits conservés leur réalisation en France à Saint-Jean-d’Acre et en Italie les deux réécritures d’ensemble en français qu’elle a suscitées aux xiv e et xv e siècles ses traductions notamment italienne ainsi que les emprunts que lui ont consentis de nombreux auteurs puis ses imprimés à la Renaissance.
Cette édition critique a été réalisée à partir du manuscrit de Paris Bibliothèque nationale de France fr. 20125 et avec quatre manuscrits de contrôle. Nous accompagnons le texte de Wauchier de Denain sur la Macédoine et Alexandre de deux de ses réécritures : l’adaptation en franco-italien du codex 2576 de Vienne (Österreichische Nationalbibliothek) œuvre de copistes vénitiens du xiv e siècle puis le remaniement du premier imprimé de 1491 celui d’Antoine Vérard publié sous le titre Le Volume d’Orose.
Catherine Gaullier-Bougassas est professeur de langue et de littérature médiévales françaises à l’Université de Lille 3. Elle a publié de nombreuses études sur Alexandre le Grand et l’Orient dans la littérature française médiévale. Elle dirige actuellement une équipe de recherches internationale sur la création d’un mythe médiéval d’Alexandre le Grand dans les littératures européennes (CPER 2009-2010 ANR 2009-2013).