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De récentes trouvailles textiles provenant des carrières, des postes fortifiés et de ports du désert oriental d’Égypte offrent de riches possibilités d’enquête sur les évolutions chronologiques et de comparaisons d’un site à l’autre, pour le filage et le tissage. Sur les sites côtiers, les tissus de fibres végétales sont plus courants que sur les sites de l’intérieur, où l’on préfère les produits en laine. Le fait est censé répondre aux conditions climatiques. L’abondance des soures textuelles permet de classer les groupes de population sur les divers sites et d’étudier les différences entre habillement civil et militaire. Les sergés sont nettement plus fréquents dans les positions militaires que dans les sites à prédominance civile. On peut distinguer plusieurs types de sergés, avec des changements au cours du temps. Les sergés à réduction égale en chaîne et trame sont présentés comme étant des restes de couvertures de laine, ou des manteaux de type sagum: des tissus de ce genre, provenant de sites des débuts de la période romaine, ressemblent aux manteaux de laine rectangulaires trouvés dans l’Europe du nord, tandis que ceux d’époque tardive diffèrent par le sens du tissage et risquent de refléter des un usage ou une origine différents. Les sergés “serrés” sont interprétés comme derivant de capes ou de manteaux semi-circulaires ou ovales tels que, par exemple, la paenula. Eux aussi changent au cours du temps, passant du sergé diagonal aux sergés diamentés ou en chevrons.