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Signe par excellence de l’identité, la signature revêt des fonctions décisives dans le domaine littéraire. À cet égard, la spécificité du discours littéraire se perçoit de façon prégnante dans les usages diversifiés de la pseudonymie auctoriale. Une telle pratique relève de l’état d’exception relatif dévolu à l’institution littéraire et, de façon plus générale, à la création artistique. Elle apparaît, à ce titre, comme l’un des révélateurs potentiels de ses spécificités dans le jeu des institutions productrices de discours. Dans la mesure où elle tend à instituer un rapport spécifique, nécessairement problématique, à l’héritage et à son appropriation, un tel procédé revêt des enjeux cardinaux pour les écrivains qui s’expriment dans une langue dont une autre nation apparaît comme le berceau. À ce titre, le recours au pseudonyme est susceptible d’apparaître comme un révélateur privilégié de certaines des lignes de force et des vecteurs de diversité des littératures francophones.
AbstractOne of the fundamental markers of identity, the signature occupies decisive functions in literature. As a result, the specificity of literary discourse reveals itself in rich ways where various forms of pseudonymous authorship are in play. Such practices are born of the exceptional status enjoyed by literary institutions and, more generally, by artistic creation. It thus appears as a vector which can potentially expose the specificities of how institutions produce discourses. Insofar as pseudonymous authorship tends to institute a specific, necessarily problematic, relation with regard to inheritance and appropriation of names, a technique such as this bears important stakes for writers who express themselves in a language springing from the hearth of another nation. Making use of a pseudonym can thus appear as a privileged vector for highlighting certain points of conflict and of diversity in Francophone literatures.