Les Lettres Romanes
Volume 64, Issue 3-4, 2010
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La pseudonymie dans les littératures francophones Prolégomènes
show More to view fulltext, buy and share links for:La pseudonymie dans les littératures francophones Prolégomènes show Less to hide fulltext, buy and share links for: La pseudonymie dans les littératures francophones ProlégomènesAuthors: Sofiane Laghouati, David Martens and Ralph Schoolcraft IIIAbstractSigne par excellence de l’identité, la signature revêt des fonctions décisives dans le domaine littéraire. À cet égard, la spécificité du discours littéraire se perçoit de façon prégnante dans les usages diversifiés de la pseudonymie auctoriale. Une telle pratique relève de l’état d’exception relatif dévolu à l’institution littéraire et, de façon plus générale, à la création artistique. Elle apparaît, à ce titre, comme l’un des révélateurs potentiels de ses spécificités dans le jeu des institutions productrices de discours. Dans la mesure où elle tend à instituer un rapport spécifique, nécessairement problématique, à l’héritage et à son appropriation, un tel procédé revêt des enjeux cardinaux pour les écrivains qui s’expriment dans une langue dont une autre nation apparaît comme le berceau. À ce titre, le recours au pseudonyme est susceptible d’apparaître comme un révélateur privilégié de certaines des lignes de force et des vecteurs de diversité des littératures francophones.
AbstractOne of the fundamental markers of identity, the signature occupies decisive functions in literature. As a result, the specificity of literary discourse reveals itself in rich ways where various forms of pseudonymous authorship are in play. Such practices are born of the exceptional status enjoyed by literary institutions and, more generally, by artistic creation. It thus appears as a vector which can potentially expose the specificities of how institutions produce discourses. Insofar as pseudonymous authorship tends to institute a specific, necessarily problematic, relation with regard to inheritance and appropriation of names, a technique such as this bears important stakes for writers who express themselves in a language springing from the hearth of another nation. Making use of a pseudonym can thus appear as a privileged vector for highlighting certain points of conflict and of diversity in Francophone literatures.
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Isabelle Eberhardt / Mahmoud Saadi : un nom pour écrire ou un nom pour exister ?
show More to view fulltext, buy and share links for:Isabelle Eberhardt / Mahmoud Saadi : un nom pour écrire ou un nom pour exister ? show Less to hide fulltext, buy and share links for: Isabelle Eberhardt / Mahmoud Saadi : un nom pour écrire ou un nom pour exister ?AbstractLe recours au pseudonyme dans la création littéraire s’explique différemment selon les cas. Certains écrivains l’utilisent pour préserver l’anonymat, d’autres pour fuir leur filiation ou leurs conditions sociales et matérielles. Pour Isabelle Eberhardt, jeune écrivain-voyageur du tournant des XIXe et XXe siècles, les raisons sont à chercher ailleurs. Pour cette jeune femme qui a vécu la plus grande partie de sa vie et est morte en Algérie, se vêtir en homme et se faire appeler Mahmoud Saadi est un besoin existentiel. L’identité d’emprunt permet à Isabelle Eberhardt d’intégrer la culture orientale et de signer l’ensemble de son œuvre. Elle lui permet aussi et surtout d’exister. Une lecture analytique du journal intime et une partie des correspondances personnelles de l’écrivaine révèle que le pseudonyme lui sert carrément à se créer à travers l’écriture une nouvelle identité en se soustrayant à l’infirmité de la sienne bafouée par une naissance illégitime et de redonner à sa vie une certaine intelligibilité.
AbstractThe decision to use a pseudonym for one’s literary creation differs in its origins from case to case. Certain writers use it to preserve their anonymity, others to flee family ties or socio-cultural conditions. For Isabelle Eberhardt, a young writer-traveler at the turn of the 20th-century, one must look elsewhere for explanations. For this young woman who spent most of her life (and eventually met her death) in Algeria, dressing as a man and renaming herself Mahmoud Saadi was tied to an existential need. This borrowed identity allowed Eberhardt to integrate herself into an Eastern culture and to provide a signature to the whole of her writings. It also – and especially – allowed her to exist. An analytical reading of her diary and of part of her personal correspondence reveals that the pseudonym served quite literally as a means to invent herself through the writing of a new identity while withdrawing herself from that, humiliating and scorned, imposed on her by her illegitimate birth. It became nothing less than a means to re-endow her life with a certain intelligibility.
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Écrire à perte de soi(s) … Dissémination des identités narratives : autobiographies et pseudonymie dans l’œuvre d’Assia Djebar et d’Abdelkébir Khatibi
show More to view fulltext, buy and share links for:Écrire à perte de soi(s) … Dissémination des identités narratives : autobiographies et pseudonymie dans l’œuvre d’Assia Djebar et d’Abdelkébir Khatibi show Less to hide fulltext, buy and share links for: Écrire à perte de soi(s) … Dissémination des identités narratives : autobiographies et pseudonymie dans l’œuvre d’Assia Djebar et d’Abdelkébir KhatibiAbstractSi la pseudonymie désigne correctement la pratique auctoriale sous le signe de laquelle Fatma-Zohra Imalhayène devient Assia Djebar elle peut paraître inappropriée dans l’optique de l’analyse du « cas Khatibi ». En effet, ce nom n’est pas à proprement parler un pseudonyme, mais bien le nom « civil » de l’auteur. Cependant, non seulement la pratique pseudonymique n’est pas étrangère à l’écrivain marocain, mais le nom dont il est le porteur, qu’il désigne du terme de pseudonyme, engage aussi de nombreux enjeux tant dans la formalisation de l’œuvre que dans la réflexion qui lui est associée. Ce questionnement poétique, tel qu’il prend corps dans et par deux écritures placées sous le signe de la pseudonymie, souligne la porosité de la frontière qui parfois départit le civil et le poétique. Il apparaît en outre comme révélateur du rapport des écrivains à leurs écritures, surtout quand elles sont autobiographiques, à leur culture plurielle ainsi que de la formalisation d’une esthétique, à chaque fois unique, au delta des cultures d’Orient et d’Occident. On considérera dans cette perpective comment se conjugue pour chacun l'héritage de l'onomastique arabomusulmane, patente dans les sociétés maghrébines, à la réappropiation de l'autobiographie, « succédané » de la confession chrétienne.
AbstractIf « pseudonymous » designates correctly the authorial practice by which Fatma-Zohra Imalhayène becomes Assia Djebar, it seems less appropriate in the instance of the case of Khatibi. Indeed, this name is not, strictly speaking, a pseudonym, but in fact the « true » name of the author. Nevertheless, not only is this author familiar with pseudonymous practices, but the name he bears and which he deems a pseudonym also implicates stakes as much in the constitution of his body of work as in reflection upon it. His poetic investigations, such as they take form in and by two bodies of writing placed under pseudonymous approaches, highlight the porousness of the boundary that sometimes separates the literary from the « civilian ». Moreover, his exploration can be taken as revelatory of the relation between writers and their writings, especially when they are autobio-graphical. It also is involved in ties to the plurality of cultures in which they live, as well as to the establishment of an esthetics, for each writer unique, in the « delta » of eastern and western cultures. Our reading thus adopts this perspective to consider how for Djebar and Khatibi each brings together the legacy of Arab-Muslim onomastics (inescapable in Maghrebi societies) with the reappropriation of autobioraphy, a Christian confessional derivative.
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Un acte de guérilla : le pseudonyme en Afrique francophone subsaharienne
show More to view fulltext, buy and share links for:Un acte de guérilla : le pseudonyme en Afrique francophone subsaharienne show Less to hide fulltext, buy and share links for: Un acte de guérilla : le pseudonyme en Afrique francophone subsaharienneAuthors: Christine Le Quellec Cottier and Bintou BakayokoAbstractL’affirmation de soi à travers l’adoption d’un pseudonyme se présente comme une forme d’autocréation qui répond à l’acte d’écriture, en tant que forme première d’une individualité dans la langue. Le nouveau nom remplit la fonction symbolique d’invention de soi par la nomination, tout en jouant, chez certains écrivains d’Afrique noire, de l’inscription d’une autre langue au sein de l’onomastique française. Pour certains d’entre eux, l’autonomination apparaît même comme un acte de guérilla, une affirmation de soi et non une dissimulation, marquée au coin de l’onomastique africaine et d’un contexte historico-politique qui lui donne sens. Dans le cadre de cet article, à considérer comme l’esquisse d’une réflexion abordant un champ encore peu exploré, il s’agit d’envisager les divers enjeux de la nomination en Afrique noire, puis d’interroger ensuite les pratiques d’écrivains pseudonymes, tels Sony Labou Tansi, Mongo Beti et Ken Bugul, qui constituent des cas de figure particulièrement significatifs de cette pratique.
AbstractSelf-affirmation via the adoption of a pseudonym constitutes a form of self-creation springing from the act of writing, in the guise of a primary shape given within language to an individual. The new name fulfills the symbolic function of inventing oneself through nomination while playing on – in the instance of certain black African writers – the inscription of another language within French onomastics. For some, self-naming appears as a « guerilla action », an affirmation of self and not its dissimulation, marked on the edges by African onomastics and an historico-political context that gives it its meaning. In this article, offered as an outline of an approach to a little-explored field of investigation, we seek to identify the various stakes related to naming in black Africa, before examining specific techniques demonstrated by pseudonymous writers such as Sony Labou Tansi, Mongo Beti, and Ken Bugul, taken as exemplary and particularly significant in this domain.
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De Frère Un Tel à Jean-Paul Desbiens, du collectif au singulier. Effets de signature et figure d’auteur
show More to view fulltext, buy and share links for:De Frère Un Tel à Jean-Paul Desbiens, du collectif au singulier. Effets de signature et figure d’auteur show Less to hide fulltext, buy and share links for: De Frère Un Tel à Jean-Paul Desbiens, du collectif au singulier. Effets de signature et figure d’auteurAbstractEn 1959, Jean-Paul Desbiens publiait sous le couvert de l’anonymat une première lettre, portant sur l’état général de l’enseignement au Québec, dans Le Devoir. Affublée de la signature « Frère Un Tel » par la rédaction du journal, cette lettre est bientôt suivie de plusieurs autres missives du même auteur, série qui, réunie sous forme de recueil en 1960, allait se révéler le moteur de la Révolution tranquille. Or, bien que ces Insolences du Frère Untel soient devenues un incontournable monument de la littérature québécoise, elles n’ont pas été envisagées sous l’angle de la signature d’auteur. Pourtant, tout au long du processus d’écriture, s’installe manifestement un dialogisme entre le « je » du sujet écrivant et le « nous » collectif qui le tire constamment vers lui. Ce sont les incidences de ce va-et-vient qui sont ici analysées en regard de la trajectoire de l’écrivain Jean-Paul Desbiens.
AbstractIn 1959, Jean-Paul Desbiens published anonymously in Le Devoir. a first letter which dealt with the general state of education in Québec. Appearing with the signature « Frère Un Tel » (Brother anybody) added by the newspaper’s editors, this letter was soon followed by several others by the same author. This series of missives, published in a volume in 1960, would turn out to be the motor for the « Révolution tranquille » (The tranquil revolution). Although these Insolences du Frère Untel (The insolent writings of brother anybody) have become an undeniable monument of Québecois literature, they have not been studied from the perspective of the author’s signature. And yet, throughout the writing process, a dialogue between the writing subject’s « I » and the collective « we » occurs, drawing the author continually toward the latter of the two terms. Our aim is to analyze examples of this back-and-forth movement with respect to the trajectory of the writer Jean-Paul Desbiens.
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Comme une énigme, un nom propre très commun : François Emmanuel
show More to view fulltext, buy and share links for:Comme une énigme, un nom propre très commun : François Emmanuel show Less to hide fulltext, buy and share links for: Comme une énigme, un nom propre très commun : François EmmanuelAbstractChez François Emmanuel, l’oblitération du patronyme ne procède pas d’une logique de singularisation. Au contraire, le geste d’élever un second prénom relativement banal au rang de patronyme, à une époque de médiatisation extrême du personnage de l’écrivain, relèverait plutôt d’une tension vers un relatif anonymat. Il serait cependant trop simple de confiner la suppression patronymique à un règlement de comptes familial ; Emmanuel lui-même souligne bien que c’est d’une certaine manière vers sa famille qu’il revient dans son activité de romancier. Au départ d’une analyse des relations familiales et nominales telles qu’elles sont entretenues dans l’œuvre (principalement dans Le sentiment du fleuve), il devient possible d’éclairer le nom de plume en tant que vecteur privilégié de ce que l’écrivain appelle « la disponibilité du romancier », c’est-à-dire la mise à l’écart de soi nécessaire à l’émergence de la fiction. En ce sens, le pseudonyme se donne à lire comme une matrice symbolique de l’œuvre.
AbstractIn the case of François Emmanuel, the obliteration of his patronym does not stem from a desire to be unique. On the contrary, his gesture – transforming his relatively banal second first name into a patronym, and this during a period of extreme mediatization of authorial figures – belongs more to a tendency toward relative anonymity. It would, however, be reductive to attribute the suppression of his patronym to a simple settling of family scores. Emmanuel himself underscores the notion that his novelistic writing, in a certain sense, does in fact bring him back toward his family. Beginning with an analysis of the nominal and familial relations at work in his body of work (but principally Le sentiment du fleuve), it becomes possible to shed light on the pen name as a privileged vector of what the writer calls « the novelist’s availability », that is, the putting-aside of oneself necessary for the fiction to emerge. In this sense, the pseudonym stands as symbolic matrix for the overall work.
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De Mohammed Moulessehoul à Yasmina Khadra. Enquête idéologique sur le commissaire Llob
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AbstractOur first step is to examine the reception of the detective novels published under the name of Yasmina Khadra. We establish 1) that few critics believed that a woman author was behind this pseudonym ; 2) but also that few suspected a former officer of Algerian antiterrorist units had penned them. Next, our reading focuses on the ideological views of the protagonist, police commissioner Brahim Llob. We reject the majority of critical reviews and side with the suspicions of a small number of journalists (Florence Aubenas, etc.) ; these texts are incompatible with a democratic, secular vision of society. Though they are fiercely anti-fundamentalist, the novels defend an ideology that is reactionary on numerous grounds. The situation is only worse when one turns to the author’s earlier texts, published in Algeria under the pen name « Comissioner Llob ».
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Les littératures francophones au révélateur de la pseudonymie
show More to view fulltext, buy and share links for:Les littératures francophones au révélateur de la pseudonymie show Less to hide fulltext, buy and share links for: Les littératures francophones au révélateur de la pseudonymieBy: David MartensAbstractLes écritures pseudonymiques francophones reflètent, escamotent, exhaussent et/ou concentrent ce qui tient à l’élaboration esthétique d’œuvres nécessairement inscrites dans un rapport particulier à leur(s) langue(s), que les pratiques signatoriales de leurs auteurs interrogent en profondeur. Ces œuvres en révèlent non seulement sur ce que peut la pseudonymie de façon générale, mais aussi sur les relations que les auteurs francophones entretiennent avec leur travail d’écrivains et les situations de marginalité relative dont ils sont tributaires. À cet égard, tout se passe comme si la « surconscience linguistique » des écrivains francophones se traduisait exemplairement dans une surconscience du nom et de ses enjeux dans le travail de l’écriture. Le recours au pseudonyme a ainsi pu apparaître à certains écrivains de la francophonie littéraire comme un dispositif susceptible d’emblématiser ce qu’ils entendaient, concrètement, mettre en œuvre, en même temps que leurs stratégies de positionnement au sein de l’institution littéraire.
AbstractFrancophone pseudonymous writings reflect, displace, raise, and/or concentrate what is tied into the esthetic elaboration of works necessarily inscribed in a complex, specific relation to their language(s) ; these signatory practices in fact allow authors to explore in depth the stakes of this bond. These works not only reveal what pseudonyms can do in general, but also the relations that Francophone authors maintain with their work as authors and the marginal situations that they occupy with respect to France. In this regard, it is as if the « linguistic hyper-consciousness » of these Francophone authors finds an exemplary translation in a « hyper-consciousness of names » and of the latter’s stakes. Making use of a pseudonym thus appears to certain writers of Francophone literature as a means capable of being emblematic of what they seek to realize concretely in their works, in addition to strategies of positioning themselves within literary institutions.
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L’Affaire Moro, trente ans plus tard
show More to view fulltext, buy and share links for:L’Affaire Moro, trente ans plus tard show Less to hide fulltext, buy and share links for: L’Affaire Moro, trente ans plus tardBy: Franco ManaiAbstractIl s’agit d’une lecture actualisée du pamphlet de Leonardo Sciascia, L’Affaire Moro, publié en 1978, juste quelques mois après l’enlèvement et l’exécution du président de la Démocratie Chrétienne Aldo Moro par Les Brigades Rouges. L’article se concentre sur les nouvelles modalités littéraires que Sciascia met en œuvre en se plaçant au carrefour d’une tradition littéraire mêlant la polémique politique façon Courier, la reconstruction historiographique et documentaire du modèle manzonien et la veine fantastique de Jorge Luis Borges dans un nouveau creuset dont le principal défi est de combler la fracture entre littérature et réalité. L’analyse montre que, précisément parce que les pages de Sciascia donnent une forme à la tragique situation d’impasse politique et idéologique, de découragement et en même temps de volonté de réaction à laquelle Moro et les Italiens furent confrontés, elles peuvent constituer un prisme à travers lequel chercher à comprendre non seulement le passé sombre mais aussi les troubles du présent.
AbstractThis paper examines L’Affaire Moro by Leonardo Sciascia, the pamphlet published in 1978 a few months after the kidnapping and execution of the president of the Christian Democrats, Aldo Moro, by the Red Brigades. It illustrates the relevance of l’Affaire Moro to today’s political and social situation, by examining the literary procedures invented by Sciascia to present his interpretation of that event. Specifically, Sciascia combines political polemics à la Courier, with historical-documentary reconstruction à la Manzoni and the fantastic vein of Jorge Luis Borges, in a new language that attempts to bridge the gap between literature and life. It is in the form of a traditional tragedy that Sciascia conveys the political and ideological impasse, the combination of despair and defiance felt by both Italians and the captive Aldo Moro himself. By instituting such a homology of tragic forms, Sciascia’s pamphlet constitutes a precious lens for those who want to understand the bloody past, as well as the gloomy times in which we live.
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L’errance à travers Les Portes de la nuit d’Ezza Agha Malak
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AbstractLike her predecessors in the history of French literature, Ezza Agha Malak, in her story Les Portes de la Nuit, thanks to her migrating writing between dream and reality, matches the French inspired Lebanese literature, -on the sociological realism of status of women in Lebanon, Saudi Arabia, and Doubai, the colors of dream that turns out, contrary to common sense, a revelation of reality.
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Zones grises, noires et quelques éclaircies. Une réflexion sur la culture et les écrivains pendant le fascisme et le nazisme
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AbstractThe relationship between the totalitarian States and the intellectuals seems interesting for two reasons: on the one hand the example of the intellectuals allows to think about the link between the individual and an intrusive and propagandist State; on the other hand, the ethic attitude of the intellectuals in an extreme political climate is at stake. The intellectuals, a category intended to reflect and criticize, have they behaved better than others categories of people under Fascism and Nazism? Can culture serve to develop a courageous and critical attitude? Based on the book Università e accademie negli anni del fascismo e del nazismo, edited by Giorgio Zunino, the authors of the following article think about these matters by bringing also other examples like that of Italian writers for youth.
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Les Livres
show More to view fulltext, buy and share links for:Les Livres show Less to hide fulltext, buy and share links for: Les LivresAbstractCorin Braga, Du paradis perdu à l’antiutopie aux xvie-xviiie siècles (Michel Brix), 453 – Marta Teixeira Anacleto, Infiltrations d’images. De la réécriture de la fiction pastorale ibérique en France (xvie-xviiie siècles) (Alexandre De Craim), 455 – Caroline Chopelin-Blanc, De l’apologétique à l’Église constitutionnelle : Adrien Lamourette (1742-1794) (Nicolas Brucker), 459 – Claudine Giacchetti, Poétique des lieux. Enquête sur les mémoires féminins de l’aristocratie française (1789-1848) (Mélinda Caron), 461 – Christèle Couleau-Maixent, Balzac. Le roman de l’autorité. Un discours auctorial entre sérieux et ironie (Maxime Perret), 465 – Julie Anselmini, Le Roman d’Alexandre Dumas père ou la réinvention du merveilleux (Michel Brix), 471 – Pierre Glaudes (éd.), Mérimée et le bon usage du savoir. La création à l’épreuve de la connaissance (Akbar Asghari Tabrizi), 472 – Michel Brix, L’ Attila du roman. Flaubert et les origines de la modernité littéraire (Isabelle Daunais), 474 – Alain Lescart, Splendeurs et misères de la grisette. Évolution d’une figure emblématique (Jean René Klein), 476 – Jérôme Solal, Huysmans avant Dieu. Tableaux de l’exposition, morale de l’élimination (Laurence Decroocq), 477 – Claude Leroy, Éros géographe (Christine Le Quellec Cottier), 482 – Linda Pennings, Polemiche novecentesche, tra letteratura e musica, romanzo, melodramma, prosa d’arte (Gian Paolo Giudicetti), 485 – Journée Henry de Montherlant du 25 septembre 2007 à Bruxelles. Actes. Textes réunis par Pierre Duroisin(Georges Jacques), 489 – Marie Berne, Éloge de l’idiotie. Pour une nouvelle rhétorique chez Breton, Faulkner, Beckett et Cortázar (Fanny Rojat), 490 – Yann Mével, L’imaginaire mélancolique de Samuel Beckett, de Murphy à Comment c’est (Isabelle Ost), 493 – Carla Taban, Modalités po(ï)étiques de configuration textuelle. Le cas de Molloy de Samuel Beckett (Isabelle Ost), 497 – Carnets de Chaminadour, Julien Gracq (Georges Cesbron), 502 – Myriem El Maïzi, Marguerite Duras ou l’écriture du devenir (Olivier Ammour-Mayeur), 506 – Béatrice Jongy, Yves Chevrel et Véronique LÉonard-Roques (dir.), Le Fils prodigue et les siens (xxe–xxie siècles) (Matthieu Sergier), 508 – Marie-Claire Ropars-Wuilleumier, Le Temps d’une pensée. Du montage à l’esthétique plurielle. Textes réunis et présentés par Sophie Charlin(Béatrice Bloch), 512 – Michel Butor, Michel Butor – Rencontre avec Roger-Michel Allemand (Olivier Ammour-Mayeur), 514 – Michel Briand, Colette Camelin et Liliane Louvel (éds), Les Écritures secrètes (Élise Sorel), 517 – Jean-Marie Klinkenberg, Périphériques Nord. Fragments d’une histoire sociale de la littérature francophone en Belgique, avec une introduction de Benoît Denis et Sémir Badir (Élisabeth Castadot), 521 – Senghor et sa postérité littéraire. Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, 2006. Textes réunis par Dominique Ranaivoson (Thérèse Zhang Kai-Ying), 525 – Du nègre Bambara au Négropolitain. Les littératures africaines en contexte transculturel. Textes réunis par Désiré K. Wa kabwe-Segatti et Pierre Halen (Georges Jacques), 531 – Lise Toft, Lisbeth Verstraete-Hansen (éds), Une francophonie plurielle. Langues, idées et cultures en mouvement (Hervé Sanson), 532 – Paul Gifford et Marion Schmid (dir.), La création en acte. Devenir de la critique génétique (Margherita Romengo), 535 – Bertrand Gervais, Patrick Tillard (dir.), Fictions et images du 11 septembre 2001 (Meriem El Majeri), 537.
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Notes bibliographiques
show More to view fulltext, buy and share links for:Notes bibliographiques show Less to hide fulltext, buy and share links for: Notes bibliographiquesAbstractJean-Pierre Camus (René Godenne), 549 - Jean-Jacques Rousseau (Michel Brix), 549 - Napoléon Bonaparte (Michel Brix), 550 - Charles Baudelaire (Michel Brix), 551 - Correspondances (Jean-Marie Hannick), 553 - Contes (René Godenne)
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