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En 1959, Jean-Paul Desbiens publiait sous le couvert de l’anonymat une première lettre, portant sur l’état général de l’enseignement au Québec, dans Le Devoir. Affublée de la signature « Frère Un Tel » par la rédaction du journal, cette lettre est bientôt suivie de plusieurs autres missives du même auteur, série qui, réunie sous forme de recueil en 1960, allait se révéler le moteur de la Révolution tranquille. Or, bien que ces Insolences du Frère Untel soient devenues un incontournable monument de la littérature québécoise, elles n’ont pas été envisagées sous l’angle de la signature d’auteur. Pourtant, tout au long du processus d’écriture, s’installe manifestement un dialogisme entre le « je » du sujet écrivant et le « nous » collectif qui le tire constamment vers lui. Ce sont les incidences de ce va-et-vient qui sont ici analysées en regard de la trajectoire de l’écrivain Jean-Paul Desbiens.
AbstractIn 1959, Jean-Paul Desbiens published anonymously in Le Devoir. a first letter which dealt with the general state of education in Québec. Appearing with the signature « Frère Un Tel » (Brother anybody) added by the newspaper’s editors, this letter was soon followed by several others by the same author. This series of missives, published in a volume in 1960, would turn out to be the motor for the « Révolution tranquille » (The tranquil revolution). Although these Insolences du Frère Untel (The insolent writings of brother anybody) have become an undeniable monument of Québecois literature, they have not been studied from the perspective of the author’s signature. And yet, throughout the writing process, a dialogue between the writing subject’s « I » and the collective « we » occurs, drawing the author continually toward the latter of the two terms. Our aim is to analyze examples of this back-and-forth movement with respect to the trajectory of the writer Jean-Paul Desbiens.