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Molière composait-il ses pièces en série ? Un précédent philosophique, la lecture de Leibniz par Deleuze dans Le Pli, et surtout les avancées d’un courant bien établi de la recherche moliériste permettent de dégager la pertinence et la fécondité de la notion de série dans l’interprétation du théâtre de Molière. Vérifiée par des travaux récents, l’hypothèse de la composition en partie sérielle de ses comédies facilite un repérage herméneutique des enjeux primordialement dramaturgiques de l’art de Molière. Cette méthode dramaturgique apparaît comme la condition préalable à un réexamen de la question de la philosophie de Molière non focalisé sur les philosophèmes les plus voyants du dialogue. Bref, la notion de série met en évidence la richesse des effets de sens de la comédie moliéresque, y compris ses effets philosophiques. L’exemple de l’anthropologie automatiquement produite par la structuration sérielle de ses comédies montre que les effets philosophiques de son théâtre ne sont pas d’ordre strictement textuel.
AbstractDid Molière compose his plays in a series? A philosophical precedent, Deleuze’s reading of Leibniz in The Fold, and recent developments within a well-established branch of Molière studies all serve to illuminate the relevance and fecundity of the notion of series in the interpretation of Molière’s theater. Corroborated by recent criticism, the hypothesis of the partial serial composition of his comedies allows us to center hermeneutical attention on the dramaturgical features of Molière’s plays. Such a dramaturgical approach is a prerequisite for a reexamination of the question of Molière’s philosophy that would not focus on the most flamboyant philosophical statements in the plays’ dialogue. The notion of series thus highlights the wealth of meaning in Molière’s comedy, including its philosophical effects. The anthropology automatically produced by the serialized structure of his comedies illustrates that the philosophical effects of Molière’s theater are not only textual.